Retour sur la saison 2007-08 des Houston Rockets : équipe sympathique, excitante puis décevante, la patte D’Antoni était déjà présente
Le 15 avr. 2020 à 18:19 par Robin Wolff
Pour nous aider à patienter en période de confinement, les Rockets ont sorti un reportage sur leur saison 2007-08 sur YouTube. L’occasion de se replonger dans l’aventure assez particulière de cette équipe qui ne ressemble à aucune autre.
Ah, la saison 2007-08 de NBA, saison extraordinaire à plus d’un titre. Farewell tour de la franchise des SuperSonics de Seattle, les Warriors qui finissent neuvièmes de la Conférence Ouest avec 48 victoires, l’épopée des Celtics accompagnée de l’avènement de Paul Pierce, tout ça c’est bien mignon mais ce n’est pas ce qui nous intéresse aujourd’hui. Nous allons poser notre attention sur une franchise qui, cette année là, pouvait compter dans son staff sur Rick Adelman, Jack Sikma, Daryl Morey et Sam Hinkie, rien que ça. Cette franchise avait dans son effectif notamment, un Chinois de 229 centimètres, plutôt mobile, avec de bonnes mains, huit fois All-Star, un ailier deux fois meilleur scoreur de la Ligue adoubé par Kobe, un Argentin qui a mené sa sélection à la médaille d’argent en Coupe du Monde à plus de 40 ans par la suite ou encore un pivot élu quatre fois Defensive Player of the Year . Non nous ne vous décrivons pas là une équipe de monstars, mais bien le crew des Rockets de Yao Ming, Tracy McGrady, Luis Scola et Dikembe Mutombo.
Sur le papier cette équipe fait peur, mais elle a du mal à se mettre en route et se retrouve avec un bilan de 24 victoires pour 20 défaites au soir du 27 janvier. Rien d’exécrable bien sûr, mais cette saison là, la Conférence Ouest ne laissait le droit à aucun trou d’air et rarement une bataille pour les Playoffs n’avait été si relevée. Mais sans événement extraordinaire, les Rockets ne seraient pas les Rockets. 3-2-1, allumage des moteurs, allumage des propulseurs et lancement, les fusées ont décollé. Mais ce n’était pas un de ces décollages où l’objet volant revient aussi vite sur la Terre qu’il n’en était parti, non, c’est une machine monstrueuse qui se met en route et pas à moitié. 22 victoires de suite, invaincus du 29 janvier jusqu’au 18 mars, la cinquième série de victoires la plus longue de l’histoire de la NBA derrière le Heat de Miami en 2012-13 (27), les Warriors de Golden State en 2014-15 et en 2015-16 (28) et enfin les intouchables Lakers de 1971-72 (33). Une série extraordinaire donc, dans laquelle les hommes d’Adelman profitent d’un nombre conséquent de matchs contre des équipes de la faible Conférence Est, 14 sur les 22, et où ils ne faillissent pas à leur réputation de Clutch City puisque la moitié de ces victoires sont remportées de moins de 10 points. T-Mac est absolument inarrêtable, il finit meilleur marqueur de son équipe à 13 reprises, Luis Scola et Rafer Alston jouent les deuxièmes lames et les équipes trépassent une à une. Mais même dans une telle streak, une mauvaise nouvelle tombe, Yao Ming se blesse, une fracture de fatigue au pied gauche, après une victoire contre Chicago le 24 février. Il ne reviendra pas de la saison mais travaillera comme un acharné afin de se remettre sur pied pour pouvoir participer aux Jeux Olympiques chez lui à Pékin qui se dérouleront six mois après sa vilaine blessure. A partir de là, ça devient tout de suite plus compliqué pour la franchise de Daryl Morey, les 16 dernier matchs de la régulière sont bien moins fulgurants, un bilan de 9 victoires pour 7 défaites et donc une arrivée en Playoffs sur la pointe des pieds. Malheureusement pas sur ceux de Yao. Les Rockets finissent tout de même cinquièmes de cette énorme Conférence Ouest à deux victoires de Lakers, tête de série numéro 1. Or ces deux victoires, c’est peut-être aussi ce qu’il manquait à cette équipe pour réaliser une encore meilleure saison. Car oui, une cinquième place c’est synonyme d’un match-up délicat au premier tour face au Jazz de Deron Williams et de Carlos Boozer sans l’avantage du terrain. Et là, malgré un Tracy McGrady énorme sur la série (il ne descendra pas une fois sous la barre des 20 points), le collectif de l’Utah sera tout simplement trop fort. Les leaders répondent présents pendant qu’un Mehmet Okur de gala fera tellement mais tellement mal au trop vieux Dikembe Mutombo. 13,2 points et 12,7 prises du Turc contre 3,7 points et 6,5 rebonds pour le Congolais. Victoire 4-2 des mormons et certainement un crève cœur terrible pour Yao devant sa télévision.
Une saison régulière magnifique marquée par une série de victoires extraordinaire, un jeu alléchant et des joueurs attachants mais une blessure au mauvais moment et des Playoffs décevants, voilà en une phrase le résumé d’une saison pas vraiment comme les autres pour l’équipe du Texas. Et dire que pile 10 ans plus tard c’est la hanche de Chris Paul qui lâchera au mauvais moment. Quand ça veut pas, ça veut pas.