Carmelo Anthony fait de la résistance à Portland : il n’était pas encore l’heure de raccrocher son hoodie au porte-manteau
Le 30 mars 2020 à 14:31 par Benoît Carlier
Il était rapidement devenu une punchline mainstream mais à 35 ans, Carmelo Anthony a réussi à sortir de sa cave pour rendre quelques services aux Blazers cette saison. Plus mature que jamais, Melo nous a prouvé qu’il en avait encore un peu dans le réservoir.
Toujours sans équipe au début de la saison 2019-20, ça commençait très sérieusement à sentir le roussi pour l’ancienne star du Madison Square Garden qui n’avait pas la moindre envie de terminer son parcours sur un parquet européen ou chinois. Restant fidèle à ses habitudes à la salle d’entraînement, le hoodie transpirant, Melo a bien fait puisque Portland a fini par faire appel à lui le 15 novembre dernier pour un ultime challenge dans l’Oregon. Une chance inespérée de passer un coup d’éponge sur son expérience ratée à OKC, ses transferts fantômes à Atlanta et Chicago et surtout l’échec cuisant chez les Rockets. L’occasion aussi de mettre un joli point d’exclamation à sa carrière sans que cela soit officiellement sa tournée d’adieu, lui qui espère sûrement encore réaliser quelques cartons offensifs avant de raccrocher définitivement. 372 jours après son dernier match avec Houston, il était donc là, de retour en NBA et dans le cinq majeur d’une grosse écurie de l’Ouest malgré les difficultés rencontrées par les Blazers. Une image qui a fait plaisir à beaucoup de monde, d’autant que les missions qui lui étaient confiées par Terry Stotts allaient être simples. En l’absence de Zach Collins, forfait pour la majeure partie de la saison, et avec quelques problèmes de scoring à Rip City autour de Damian Lillard et C.J. McCollum, le vétéran allait devoir get buckets comme il l’a toujours fait depuis le début de sa carrière.
Plus sage que lorsqu’il a quitté les Knicks en 2018, le décuple All-Star aurait même très certainement accepté une place sur le banc si c’est tout ce que les Blazers avaient à lui offrir. Paradoxalement, il s’est retrouvé dans le starting five comme il l’avait tant réclamé lors des deux saisons précédentes. Devenu adepte des petites balades incognito lorsqu’il est en road-trip, il a tout de suite su nouer une relation de confiance avec le franchise player de l’équipe en lui témoignant ses bonnes intentions. A l’orée de sa carrière, cela fait un moment que le double 0 (pour 007, la nouvelle idole de Melo) ne prétend plus au All-Star Game. Il veut juste profiter de chaque instant qu’il lui reste pour pouvoir enfiler un bandeau sur la tête sans être ridicule. Et si ça peut lui permettre d’aider une belle institution dans le besoin ainsi qu’à grimper de quelques échelons supplémentaires dans le classement des meilleurs scoreurs all-time alors ce sera avec grand plaisir évidement. Car le vingtième de ce ranking n’est pas à Portland pour faire de la figuration et le Top 13 semble facilement atteignable avec une dernière saison complète jusqu’en 2021. Hakeem Olajuwon n’est qu’à 632 points et Iso Melo arrive vite dans son rétroviseur.
Cette maturité gagnée lors d’une période de confinement forcée de novembre 2018 à novembre 2019 n’a pas révolutionné son jeu. Carmelo Anthony fait toujours du Carmelo Anthony avec ce spin move qui a fait tant de victimes en attaque et ses célébrations avec les doigts. Au niveau des stats, ça donne 15,3 points et 6,3 rebonds à 37,1% du parking. Il y a même eu quelques coups de chaud bien old-school comme ses 32 points contre Detroit ou les 28 pions et le tir de la gagne à Toronto. En bref, ça défend toujours aussi peu mais quel gâchis cela aurait été de ne pas pouvoir profiter de son instinct fabuleux au scoring quelques mois de plus. Malheureusement, ça risque toujours d’être aussi court pour une bague. Les Blazers l’avaient fait venir pour se donner un coup de fouet dans une saison mal embarquée mais les blessures et le manque de sérieux en défense ont coûté cher et les derniers finalistes de Conférence ne sont même pas sûrs de participer aux Playoffs cette année. Pourtant, Melo se verrait bien rester un peu plus dans l’Oregon pour y terminer sa carrière. De quoi espérer passer quelques tours supplémentaires en postseason. Par contre, on le prévient tout de suite avant qu’il n’arrive avec ses yeux de chat, il peut tout de suite oublier le maillot retiré en haut du Moda Center.
Appelé à la rescousse par Portland en tout début de saison, Carmelo Anthony a retrouvé le smile cette année. Ça n’ira peut-être pas en Playoffs mais il a montré qu’il n’était pas encore fini pour le basket et c’est déjà une sacrée récompense. Thank you to S7AY MELO.