Jamal Crawford : le père spirituel de Lou Williams qui a presque rendu le banc plus cool que le parquet

Le 20 mars 2020 à 22:23 par Ruben Dias

jamal crawford
Source photo : NBA League Pass

Dans l’histoire de la NBA, nombreux sont les joueurs à avoir accepté un rôle de sixième homme pour le bien de l’équipe. Mais si Lou Williams domine la catégorie depuis quelques saisons, Jamal Crawford a été le maître incontesté pendant plusieurs années.

S’il fallait trouver un synonyme à “sixième homme”, Lou Williams irait à ravir. Déjà primé trois fois, 2015, 2018 et 2019, il était – si la NBA ne s’était pas arrêtée soudainement – un candidat à sa propre succession avec presque 19 points et 6 passes de moyenne (meilleur passeur de son équipe) en 60 matchs. Il fait partie des mecs qui ont eu l’intelligence d’accepter un rôle en sortie de banc, jusqu’à devenir une véritable référence dans le domaine, lui qui a dominé sans partage ces dernières années. L’impression d’être plus qu’un simple remplaçant et les nombreuses fins de match gérées en mode daron en 2018-19 n’ont fait que confirmer ce qu’on savait déjà. En obtenant son troisième Sixth Man of the Year, l’Underground GOAT a donc dépassé au palmarès de sa statuette préférée des grands noms comme Detlef Schrempf ou Kevin McHale, tout en égalant un certain Jamal Crawford.

Parce que oui, avant l’homme aux plusieurs femmes, c’était le vieux loup qui dominait la catégorie. Lui aussi a cartonné en sortie de banc et d’ailleurs, comment ne pas les comparer ? Les deux sont des combo guards qui terminent ou terminaient les matchs, peu importe l’adversaire. Des tueurs au sang-froid. Revenons justement sur la carrière de Jamal. Arrivé à Chicago après le départ de Michael Jordan, Crawford a connu la période creuse de la franchise. Le maître crossover et son geste signature « shake-and-bake » ont ensuite été transférés à New York, où JC a réalisé de gros gros cartons. Comme ce soir de janvier 2007 au Madison Square Garden, 52 points à 8/10 du parking contre Miami, on fire le bonhomme. Mais malgré ses coups de chaud, J-Crossover a dû attendre une décennie pour goûter aux Playoffs. C’était du côté d’Atlanta, où il a accepté un rôle en sortie de banc pour la saison 2009-10 afin de terroriser les second units adverses. 18 points, 3 passes à 38% du parking, un premier titre de Sixième Homme de l’Année sous le coude, tout ça au sein d’une équipe des Faucons performante cette année-là. 53 victoires pour 29 défaites et la troisième place de l’Est, avec une qualification en demi-finales de conférence. Une victoire compliquée contre Milwaukee en sept matchs mais une victoire tout de même. 16 points de moyenne avec un pick à 24 points au Game 6 pour ramener les siens à 3-3, avant de se prendre un méchant sweep par Orlando.

Jamal se baladera ensuite par Portland avant d’atterrir aux… Clippers, comme notre ami Lou Will. Au passage, on notera le goût si particulier des Californiens pour les sixièmes hommes de luxe. D’ailleurs, les deux ont bien connu Doc Rivers, et même si on peut parfois douter de ses compétences dans tout ce qui est stratégie offensive, on ne doute pas de sa qualité à gérer ses hommes. C’est lui-même qui le racontait en 2017 au Los Angeles Times.

“Je pense que l’une de mes meilleures décisions ici, c’est de ne jamais avoir dit à Jamal qu’il avait pris un mauvais shoot. Jamais. Avec un joueur comme lui, il faut le laisser faire ce qu’il fait. Il y a des soirs où il ne met pas dedans et on se dit ‘Wow’, mais vous ne lui dites rien car il est capable de les mettre.”

En 2014 puis 2016, Jamal a soulevé le trophée de Sixième Homme, Lou Will aurait préféré autre chose. Aux côtés de Blake Griffin et Chris Paul, le garçon a fini beaucoup de matchs et pouvait prendre feu à n’importe quel moment. Et quand le gamin de Seattle était en feu, bonne chance pour l’arrêter hein. À 40 ans, J-Crossover n’a pas encore officiellement pris sa retraite, il serait temps de lui retrouver un bout de banc non ?

Jamal Crawford fête ses 40 ans aujourd’hui, et il attend toujours une équipe dans laquelle il pourrait se rapprocher des 20 000 points en carrière. Ah oui quand même. Allez, joyeux anniversaire J-Crossover.


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