NBA à l’international, version flashback : quand Luka Doncic découvrait la NBA entre deux récréations

Le 24 janv. 2020 à 16:23 par Adrien Cortot

Luka Doncic
Source image : Youtube

On l’a appris cette nuit, Luka Doncic sera starter lors du prochain All-Star Game à Chicago. Après avoir loupé l’événement d’un poil l’an dernier, il portera donc pour la première fois le maillot étoilé, à 20 ans. Une broutille pour le Slovène qui est déjà habitué aux records de précocité, comme lorsqu’il avait affronté des équipes NBA à deux reprises alors qu’il était encore mineur. 

Ce soir, toute la planète basket sera tournée vers Paris, et on vous prévoit un dispositif de malade pour vivre ce moment historique tous ensemble en famille. Mais les franchises NBA sont habituées à traverser l’Atlantique pour venir jouer en Europe, que ce soit à Londres pour les Global Games ou dans toute l’Europe pour des matchs de pré-saison. L’occasion pour des équipes d’EuroLeague d’affronter la crème de la crème, à la maison, en fin d’été. C’est donc dans ce cadre que les Celtics et le Thunder ont pris l’avion direction l’Espagne pour y affronter le Real Madrid, respectivement en 2015 et 2016. Mais dites nous, n’y avait-il pas un certain Slovène dans cette équipe espagnole à l’époque ? Seveda (ça veut dire bien sûr en slovène) ! Phénomène de précocité, Luka Doncic a rejoint la Casa Blanca à 13 ans et a intégré l’équipe première en 2015, trois ans plus tard, devenant ainsi le troisième joueur le plus jeune de l’histoire du championnat espagnol professionnel derrière Ricky Rubio notamment. Vous nous voyez venir, cela coïncide justement avec la venue du staff de Boston dans la capitale ibérique pour y affronter le Real, le 8 octobre exactement. Ce soir-là, le jeune Luka n’a pas beaucoup joué, mais à 16 piges il est devenu le plus jeune joueur à disputer un match contre une franchise NBA. Les statistiques sont anecdotiques avec 1 point, 4 rebonds et 1 passe en 16 minutes. Mais on défie n’importe quel jeune pro d’aller tenir le regard de David Lee, Avery Bradley ou Isaiah Thomas après être arrivé à la salle en Spiro 50. Sur le terrain, les Celtics avaient fait respecter la logique en s’imposant largement face aux stars du Vieux Continent (111 à 96). Cependant, le gamin très excité par cette première expérience avec la NBA, a eu une autre opportunité de se montrer face à l’élite lorsque le Thunder a fait le déplacement jusqu’en Espagne, le 3 octobre 2016. Avec un an d’XP en plus dans les jambes, El Matador n’était plus le même joueur que contre les Celtics. Opposé à Russell Westbrook ou à Victor Oladipo, il inscrit 3 points, 5 rebonds et 4 passes en 18 minutes. Le plus impressionnant, ce ne sont pas ses stats mais son aisance sur le terrain. Le gosse n’a même pas l’âge légal pour voter mais il était parfaitement à sa place dans ce match contre le Brodie futur MVP de la Ligue. Pour ceux qui ont bonne mémoire, c’est ce fameux match remporté par le Real après prolongation (142 à 137).

 

Quand on regarde les images, le potentiel est déjà bien là. Avoir une aisance contre des équipes de ce calibre, et ce quand t’as ni le droit d’acheter de l’alcool ni celui de conduire, c’est ouf. Les scouts des Suns et des Kings devront trouver une autre excuse pour justifier d’avoir fait l’impasse sur Luka. A moins que ce soit à cause de Rubio, qui a eu du mal à assumer son statut de prodige du championnat espagnol à ses débuts en NBA. Toujours est-il que Luka est bien là, et il s’éclate du côté de Dallas. Qu’il soit premier, second ou trente-cinquième choix, peu importe. La seule vérité c’est qu’il roule sur la Ligue à 20 balais et s’apprête à débuter son premier All-Star Game NBA. De quoi foutre le vertige pour tous ceux qui ont le même âge voire plus et dont la seule préoccupation est de savoir ce qu’ils vont faire samedi soir. Mais personne ne peut contester le mérite de Luka, qui n’a pas volé sa place. Outre ses statistiques de mutant (29,1 points, 9,6 rebonds et 9 passes, le triple-double de moyenne c’est pour l’année prochaine), il porte son équipe, est décisif et mène ses Mavericks à la victoire et à la cinquième place de la Conférence Ouest. Cela justifie parfaitement sa place de titulaire au match des étoiles et il n’y a pas débat à l’inverse de Trae Young avec qui le destin sera toujours lié depuis la Draft 2018. Les deux pourront d’ailleurs se retrouver dans la même équipe. En effet, le format a été modifié il y a deux ans. L’Est n’affronte plus l’Ouest et on se demande quel capitaine va choisir Luka en premier. LeBron pour continuer la passation de pouvoir ou Giannis Antetokounmpo pour constituer en scred une Team Europe. Si le numéro 77 arrive à envoyer un mec comme Dwight Powell au sommet du Top 10, imaginez deux secondes ce que ça risque de donner au milieu des extraterrestres. Puis, quand on connaît la mentalité de gagnant de Luka Doncic, il va sûrement viser le titre de MVP du match. Il a une armoire à trophées à compléter et c’est l’une des rares lignes qui manquent encore à son palmarès. Le pire, c’est qu’on exagère à peine. Si vous n’êtes pas hypés pour le All-Star Game avec ça… on ne peut plus rien pour vous. On vous laisse la vidéo du magicien contre OKC quand il avait 17 ans, pour que vous vous rendiez compte de la chose, comme quoi il ne sort pas de nulle part. Et on sait d’où il vient, par contre on ne sait pas jusqu’où il va aller…

Pour ceux qui en doutaient, Luka Doncic n’est pas un être humain normal, loin de là. Typiquement le genre de joueur qui aurait pu intégrer la NBA plus jeune sans les restrictions d’âge. Entre le Slovène titulaire au All-Star Game et le match de ce soir à Paris avec Giannis en mode MVP, on peut dire que l’Europe peut difficilement se mettre mieux.

Source texte : ESPN, NBA.com


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