Vince Carter est devenu le premier joueur de l’histoire de la NBA à avoir joué dans quatre décennies différentes : Half Man Half Amazing !

Le 05 janv. 2020 à 05:23 par Bastien Fontanieu

Vince Carter 7 juin
Source image : NBA League Pass

C’est officiel, ça y est. En jouant face aux Pacers ce samedi, Vince Carter a un peu plus écrit l’histoire puisqu’il vient de créer un tout nouveau club all-time : membre de la NBA sur quatre décennies, Vinsanity est le premier athlète à réaliser cette prouesse dans l’histoire de la Grande Ligue. Chapeau.

On savait que ça allait se produire, à partir du moment où Carter avait prolongé à Atlanta cet été. En s’offrant une dernière saison, la 22ème de son incroyable carrière, Vince devait normalement mettre un pied en 2020 et donc démarrer la nouvelle décennie en étant sous contrat en NBA. Les jours sont passés, les semaines aussi, les matchs se sont enchaînés aussi rapidement que les défaites pour les Hawks, puis le compte-à-rebours du 31 décembre a eu lieu. Carter, présent avec Atlanta ce vendredi lors du match perdu à Boston, aurait pu écrire l’histoire à ce moment précis, sur le mythique parquet du TD Garden. Mais Lloyd Pierce son entraîneur en a décidé autrement, dans une défaite au finish pour Trae Young et compagnie. Pas grave, on remet ça en back-to-back. Face aux Pacers ce samedi, le meilleure dunkeur de l’histoire de notre sport (chut, zéro débat) est entré en jeu et a donc réalisé une performance hors du temps : participer à un match NBA dans quatre décennies différentes. Oui, oui oui, Carter a bien participé aux années 90, 2000, 2010 et donc 2020 sur l’ensemble de sa carrière, une prouesse légendaire qui témoigne plusieurs choses. Sa longévité, sa durabilité, son éthique de travail, sa capacité à s’ajuster, son abnégation au boulot et sa provenance de Jupiter. On le savait dès ses débuts, en ayant son cousin T-Mac à ses côtés, Vince n’était pas un garçon comme les autres. Avec une détente extraordinaire et une fluidité inhumaine dans ses déplacements, VC semblait débarquer d’un autre système solaire pour nous divertir avec un ballon orange. Et c’est peu dire s’il a réussi son job avant de retourner sur sa planète.

Il y a d’abord eu la Draft, en 1998, une toute autre époque. Vous voulez un aperçu ? Vince Carter a joué contre Charles Barkley, Hakeem Olajuwon, Patrick Ewing, Reggie Miller, Michael Jordan et Scottie Pippen, entre autres. Des types qui ont connu le début des années 80, des dinosaures Hall of Famers aujourd’hui. Avec les Raptors, Vinsanity va décoller, mettre Toronto sur la mappe comme on dit là-bas, exploser le Dunk Contest de l’an 2000, emmener sa franchise en Playoffs, puis connaître quelques galères physiques et une fin d’aventure tristoune. On change d’équipe, on change d’ère.

Il y a ensuite eu son transfert chez les Nets, en 2004, une toute autre époque là aussi. Vous voulez un aperçu ? Vince Carter a joué contre Shaq, Tim Duncan, Kevin Garnett, Kobe, Dirk Nowitzki, entre autres. Des légendes du basket, aujourd’hui posées dans leur canapé pour mater leur vieux pote encore mettre des misères à trois-points. Que ce soit avec New Jersey ou Orlando en fin de décennie, l’ailier va continuer à envoyer du poster (coucou Alonzo) mais il va surtout commencer à adapter son jeu pour la suite. On arrête les conneries aériennes, on développe le shoot et la défense pour devenir un vétéran royal. On change encore d’équipe, on change d’ère.

Il y a son passage par Phoenix, Dallas, Memphis, Sacramento et donc Atlanta, de 2011 à 2019, une toute autre époque là aussi. Vous voulez un aperçu ? Vince Carter a joué contre Stephen Curry, Kevin Durant, LeBron James, Kyrie Irving, James Harden, entre autres. Des cracks qui ont créé leur légende et sont aujourd’hui des stars internationales. Sur cette décennie, Carter va devenir le role player, l’ancien qui donne des conseils, le sniper qui fait rêver les foules par séquence mais passe surtout de franchise en franchise pour transmettre la bonne parole. Une merveilleuse transition, faisant de lui un exemple unanime de reconversion pour un athlète hors-normes, et qui va mener à ce record all-time.

Atlanta, c’est la fin, c’est 2020. Et Vince, aujourd’hui, affronte des types comme Luka Doncic, Giannis, Joel Embiid, Anthony Davis ou Pascal Siakam. Vingt-deux saisons nous contemplent, des centaines de coéquipiers, des milliers d’adversaires, des millions de spectateurs. Oui, c’est sûr, on aurait aimé une fin plus glorieuse, avec un titre et une ovation planétaire pour celui qui a tant filé de grands moments depuis 1998. Mais ce n’est pas ça le plus important, et Carter l’affirmera en premier. Avoir fait tout ce qu’il souhaitait, être sur deux jambes, transmettre autant de passion et de divertissement, partir comme il le désire et quand il le désire, voilà ce que le vétéran souhaite retenir aujourd’hui.

Dans quelques semaines, en fin de saison régulière, Vince Carter prendra sa retraite définitive, un rideau tiré sur 22 saisons en ayant donc participé à quatre décennies de NBA. On parlait de records intouchables, va falloir se lever tôt pour aller le chercher celui-là.