Les Raptors ne donneront pas de bague à Jonas Valanciunas, Delon Wright et CJ Miles : pas cool pour les anciens

Le 18 nov. 2019 à 01:25 par Bastien Fontanieu

Jonas Valanciunas
Source image : NBA League Pass

Contributeurs chez les Raptors lors de la saison régulière 2018-19, Jonas Valanciunas, Delon Wright et C.J. Miles sont désormais dans trois équipes différentes. Transférés en cours de campagne, ils ont dû regarder Toronto remporter le premier titre de son histoire, à la téloche. Est-ce que les trois hommes seront félicités avec une bague ? Apparemment non. Petite enquête sur un détail qui n’en est finalement pas un.

Les Raptors sont champions en titre, que cela plaise à certains ou non. Longtemps ridiculisés en Playoffs dans la Conférence Est à cause de la mainmise de LeBron, les copains du Canada ont attendu patiemment et ont continué à bosser durement afin de toucher le paradis des basketteurs. C’était en juin dernier, face aux Warriors, une finale NBA remportée 4-2 et synonyme de libération pour les joueurs comme pour leurs fans. Qui pensait voir Toronto rester debout en tant que dernière équipe de la Ligue sur toute la saison dernière ? Peu de monde. Kawhi Leonard, lui, en était probablement convaincu. Mais le MVP des Finales 2019 a dû compter sur un roster complet et sur des modifications en cours de saison réalisées par Masai Ujiri, notamment le blockbuster trade de février dernier au cours duquel Marc Gasol va quitter Memphis pour s’installer à Toronto. Après avoir fait toute sa carrière chez les Grizzlies, l’Espagnol sera échangé contre Jonas Valanciunas, Delon Wright et C.J. Miles, le trio étant prié de prendre le premier avion en direction du Tennessee. Gasol, installé dans le 5 majeur de Nick Nurse, va avoir un impact déterminant dans cette obtention du Lary O’Brien Trophy grâce à son expérience, sa polyvalence et sa sérénité. Du coup, quand on revoit tout le film, et qu’on sait à quel point les trois gaillards échangés contre Marco ont aussi été là pour aider leur équipe à réaliser cet incroyable rêve, la question s’est posée cet été : vont-ils recevoir une bague ? Une trentaine de matchs joués avec les Raptors l’an dernier pour Jonas, une quarantaine pour C.J et une cinquantaine pour Delon, sans parler de leur passé dans la franchise, les avis étaient divers et variés. Kyle Lowry, apparemment, avait contacté Valanciunas cet été pour lui demander sa taille de doigt concernant une bague (ou alors autre chose, mais vous êtes des gros dégueulasses). Interrogé pendant le Mondial, Jonas avait partagé cette histoire, ce qui laissait croire bon nombre d’observateurs à l’envoi d’une future bagouze. Le problème ? C’est qu’apparemment, le management de Toronto n’a pas du tout prévu cela. En effet, comme le Toronto Sun l’a rapporté ce weekend, il ne devrait pas y avoir de bijou pour les trois joueurs qui ont contribué au parcours 2018-19 des Raptors, avant d’être transférés à Memphis.

Le GM des Raptors, Bobby Webster, a confirmé après le match de ce samedi que les 3 joueurs ne recevraient pas de bague.

“Ce n’est pas une décision facile. Mais, pour être honnête, je crois que c’est quelque chose d’habituel. Je veux dire par là que nous avons fait nos recherches, nous avons parlé à d’autres équipes, et je crois si mes souvenirs sont bons qu’il y avait peut-être un scénario au cours duquel une équipe a offert une bague. Je crois que c’était Anderson Varejao à Golden State, mais je crois que les circonstances étaient vraiment uniques. C’est évidemment un sujet sensible mais je pense que c’est ainsi que fonctionne la Ligue.”

La procédure habituelle dont parle Webster, c’est la participation aux Playoffs. Chaque année, des joueurs rejoignent des franchises NBA en cours de saison, et l’équipe championne en juin propose un roster complet qui se retrouve bagué. C’est la base, on est habitués à cela depuis un bail, il faut avoir intégré l’effectif post-saison régulière pour obtenir la merveille diamantée. Sauf qu’il n’y a pas que des règles cimentées dans la vie, il y a aussi des choses à prendre en compte et qui sortent d’un foutu bouquin administratif. Autant être clair, Drake a reçu une bague de champion avec les Raptors en ayant joué un total de zéro minute sur les parquets, tandis que Jonas, C.J. et Delon sont priés d’aller voir ailleurs. Pas cool ? Pas cool. Et ce n’est pas contre l’ambassadeur de la franchise que l’on dit, c’est simplement que pour les trois joueurs en question, ça la fout vraiment mal. Même au sein de ce trio, on peut réaliser un semblant de classement car un bonhomme se retrouve plus délaissé que les autres. Miles ? Non, deux petites saisons au Canada. Wright ? Allez, quatre campagnes, sympathiques mais sans plus. Valanciunas, c’est lui qui doit se sentir le plus heurté, après avoir tant donné à sa franchise de coeur. Sept saisons dont six en tant que pivot titulaire, au coeur de la montée en puissance des Raptors dans la Conférence Est, sur la photo de famille officielle de manière indéniable avec Lowry et DeRozan, et pièce centrale du transfert afin d’obtenir Marc Gasol. Oui, Jonas n’était pas là en Playoffs avec Toronto, il était en vacances car membre des Grizzlies. Mais la requête de Lowry cet été semble évidente, le geste aussi, quand on sait l’importance qu’a eu Jayvee au Canada. Une bague, pour certains, ce n’est qu’un détail et le Lituanien n’a pas besoin de cela pour prouver qu’il a été fondamental dans cette progression des Raptors au fil des années. Mais lorsqu’il retournera prochainement à la Scotiabank Arena, et que le public lui lâchera une standing ovation, que penseront les décisionnaires au sein du management ? Que c’est suffisant ? Ou que l’ambiance est refroidie par cette annonce pour le moins troublante ? Un moment qu’il faudra suivre de très près.

Il est impossible d’affirmer que Jonas Valanciunas doit légalement obtenir une bague de champion, tout comme C.J. Miles et Delon Wright, car les trois hommes n’étaient pas là avec les Raptors pendant les Playoffs 2019. Mais dans la catégorie des boulettes publiques ? Il y a moyen que les fans de Toronto aient du mal avec cette décision. Et on peut les comprendre.

Source : Toronto Sun