David Fizdale et les dirigeants des Knicks tutoient les étoiles : les déclas sont incroyables, préparez le pop-corn

Le 15 nov. 2019 à 16:03 par Paul Quintane

Michael Jackson série lakers
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Les Knicks continuent d’alimenter leur triste réputation de plus grand cirque de la NBA. Victoire cette nuit pour le retour de Kristaps Porzingis au Madison mais nouvelles frasques hors terrain signées David Fizdale, Steve Mills et Scott Perry, qui se sont tous trois distingués dans des sorties médiatiques plus que contestables. Le point est tel pour New York que les résultats collectifs et le jeu proposé sur les parquets ne sont même plus le motif principal de frustration et d’exaspération. Les dirigeants et le coach de la franchise redoublent d’effort dans leurs déclarations respectives pour s’attirer les foudres de la planète basket. Et si tout cela n’était qu’une malicieuse supercherie pour alléger les très vives critiques sur les pauvres performances des Knicks ? Dur à croire. La vérité c’est que l’on se régale de cette sitcom au ton ubuesque.

Allez on se mouille la nuque, on chausse les pantoufles, on préchauffe le micro-ondes, on met le portable en silencieux. C’est le petit rituel hebdomadaire, celui qui réchauffe le cœur en dépit de la froideur hivernale. C’est parti pour l’épisode 4261 de notre série préférée. Cette semaine, plusieurs protagonistes à l’honneur. A commencer par le personnage principal de notre show. Car David Fizdale a de nouveau offert… une belle punchline devant les caméras. Interrogé sur l’utilisation un peu trop présente de l’isolation en attaque par les Knicks, le coach de New York a lâché une réplique déjà culte.

“Bizarre, je n’entends personne “bitcher” sur l’isolation de Houston, pourtant ils gardent la balle tout le match et inscrivent 1000 points.”

Net et sans bavure. Lâcher ce genre de propos sans cligner des yeux c’est vraiment fort en terme d’acting, car Fizdale compare donc implicitement et sans scrupule l’attaque des Knicks à celle de Houston. Petit rappel pour l’entraîneur de New York, au sein du roster des Rockets il y a un mec qui s’appelle James Harden et qui est accessoirement l’un des meilleurs joueurs en isolation de l’histoire de ce sport.

La deuxième perle de la franchise nous provient ensuite de Steve Mills et Scott Perry, sur une anecdote concernant la possibilité de ramener un petit ailier fort sympathique répondant à la douce appellation d’Anthony Davis au sein des Knicks lors de la dernière intersaison. C’est Brian Windhorst d’ESPN qui raconte les faits.

“Contrairement aux autres stars, Davis avait exprimé son intérêt de jouer pour les Knicks […] Mais Mills et Perry ont déclaré autour d’eux qu’ils avaient décliné la demande élevée en first picks de draft, ainsi que plusieurs jeunes joueurs, quand bien même les Knicks avait ce genre de package via le trade de Porzingis. Ils ont dit que cela entacherait leur projet à long terme de construire à travers la draft et développer de jeunes prospects.”

Le management des Knicks ne s’est donc pas positionné sur Anthony Davis. Alors oui, il y avait le risque que le multiple All-Star ne vienne qu’une seule saison dans la Big Apple pour ensuite activer sa player option de 2020-21, et quitter ensuite la franchise. Cette dernière aurait sacrifié quelques jeunes pouces et du pick de draft en monnaie d’échange pour les Pelicans, mais il n’empêche que l’excuse invoquée par Mills et Perry semble un peu bidon dans la mesure où ces messieurs ont fait des appels très marqués en direction de Kevin Durant et Kyrie Irving pour les inciter à rejoindre la franchise. Peut être que les plans des Knicks ont changé entre temps, mais vous conviendrez que l’emploi de “Knicks” et “plan” dans la même phrase résonne bizarrement. Et balayer d’un revers de la main un joueur du talent de Davis, qui a affirmé ne pas être réticent à l’idée de jouer sous les couleurs bleus et orange de la ville, se rapproche quelque peu du blasphème.

Cet épisode hebdomadaire du feuilleton Knicks fut haut en couleur. Que sommes nous en mesure d’attendre pour la suite de cette saison 2019-20 ? Le niveau des punchlines actuelles semble trop élevé pour être surpassé. Heureusement, impossible n’est pas Knicks ! Pour préparer les âmes les plus sensibles d’entre vous à la suite de l’année à New York, voici un petit panel de citations hypothétiques qui pourraient très vite se murmurer du côté de la Big Apple :

-“Si nous ne nous sommes pas positionné sur le dossier Anthony Davis, c’est parce que nous avons plusieurs raisons de croire que Bobby Portis aura un niveau sensiblement identique dans les trois prochaines années.”

-“Marcus Morris a toutes les qualités requises pour être sélectionné pour le All-Star Game cette année. Si un représentant de notre équipe doit y aller, c’est définitivement Marcus, en plus matez-moi son jeu au poste, il me régale.”

-“Voici la composition de notre cinq majeur pour ce soir, en vertu des petits papiers que j’ai tiré du chapeau : Knox commencera à la mène, on décale Mitchell Robinson sur les ailes et on tente Frank dans la raquette, on verra bien ce que ça donne.”

-“Nous ne sommes pas déçus par le potentiel de Kevin Knox, on est juste en train de légèrement revoir les comparaisons à la baisse. On le met toujours dans la même phrase qu’Antetokounmpo mais on rajoute le sigle FIBA à côté.”

-“Le joueur de notre effectif qui m’inspire le plus ? C’est une question compliquée, on a beaucoup de bons gars ici, mais la semaine dernière pendant le warm-up, Dennis Smith à lâché un 360 au dessus de la mascotte, j’avais les larmes aux yeux.”

– “Je vais pas vous mentir, mon ophtalmo m’a appelé la semaine dernière pour m’annoncer qu’il avait décalé une virgule au niveau des corrections de mes verres, c’est pour ça que c’est la merde depuis octobre.” – David Fizdale

-“Il n’y a pas d’animosité entre la franchise et Carmelo Anthony, nous sommes très contents qu’il ait pu trouver une nouvelle équipe. Par contre on lui a envoyé la vidéo de notre staff security avec Charles Oakley, et si il saoule au Garden on va  soulever cet escroc.”

D’un côté nous le répétons : bon courage à tous les fans des Knicks qui doivent actuellement redoubler de bravoure pour éviter d’avaler accidentellement une quadruple dose de Doliprane ou d’évoquer mentalement la micro-possibilité de trouver une nouvelle franchise de cœur. D’un autre côté on se met à imaginer un monde où les grandes instances de la franchise de New York savent ce qu’elles font. Où James Dolan décide soudainement de revendre ses parts et de trouver une nouvelle occupation pour milliardaire relou. Où le management maîtrise chacune de ses sorties médiatiques. Où les meilleurs joueurs de la Ligue se battent pour porter le si beau maillot des Knicks. Où l’entraineur n’est juste… pas David Fizdale. Où l’espoir renaît à nouveau dans le Madison Square Garden. Mais dans cette réalité alternative, qu’adviendrait-il de tous ces magnifiques instants où nos yeux de fans NBA s’imbibent grâce à cette magie balancée par Fizdale, Perry, Mills et compagnie ?