Les Knicks humiliés, David Fizdale sort sa plus belle prose : “C’était un match de merde, on a rien fait de bien”

Le 04 nov. 2019 à 05:02 par Bastien Fontanieu

david fizdale
Source image : NBA League Pass

Dans le viseur de – plus ou moins – tous les habitants de New York en ce moment David Fizdale a plutôt bien terminé sa semaine puisque l’entraîneur des Knicks a vu ses joueurs se faire désosser au Madison Square Garden (113-92 face aux Kings), et il en a profité pour nous offrir quelques belles pépites en conférence de presse. Ambiance dans Gotham.

Qui veut garder Fizdale à la tête des Knicks ? Voilà le sujet qui occupe de plus en plus de fans des Knicks, désemparés devant le début de saison catastrophique offert par leur équipe. Si quelques soirées ont montré de jolis moments de cohésion collective, notamment à Brooklyn, contre Chicago ou à Boston ce weekend, la franchise de New York a tout de même déplu dans bien des aspects du jeu, que ce soit dans les rotations des joueurs, la répartition des munitions, du temps de jeu, et tout ça sous le mégaphone de Monsieur Fizdale. Oui, Monsieur Fizdale, coach des Knicks et obligé de devoir se justifier devant les médias, de plus en plus emmêlés dans ses affaires au fur et à mesure que les déconvenues s’enchaînent. Après un match plutôt bien géré à Boston, Frank Ntilikina et ses potes rentraient au bercail pour affronter Sacramento, une équipe pas au top de sa forme sur ce début de saison. On était donc en mesure, sans se faire de plan sur la comète, d’imaginer un bon show intense de la part des Knicks. Sauf qu’apparemment, Knicks et Rockets ont traîné dans la même boîte samedi soir, quand on voit le résultat offert sur le terrain le dimanche. Un petit quart-temps et puis s’en vont, De’Aaron Fox et Richaun Holmes se sont régalés au Madison Square Garden, et le public en a clairement chié. Douche de huées en deuxième mi-temps, jeu soporifique, déculottée à l’addition et sale fin de semaine, tout New York s’est retrouvé dans le grenier pour choisir son arme de prédilection. Est-ce que ce sera pour un joueur cette fois-ci, ou est-ce que ce sera pour le coach ? Malheureusement pour Fizdale, qui n’a rassuré personne depuis le début de cette saison, le choix était vite fait. Envoyé au bûcher après avoir testé un nouveau cinq majeur, David l’entraîneur n’a pas tourné 200 ans autour du pot lorsque des questions lui ont été posées. Entre son avis sur la rencontre et le temps de jeu conséquent (41 minutes) donné à RJ Barrett, l’ami Fizdale a préféré sortir la mitrailleuse.

“C’était juste un match de merde, on a rien fait de bien. On avait rien, on n’a pas exécuté, sur une partie du terrain comme l’autre. En vérité et en perspective, on a joué six quart-temps de merde cette saison. Trois de ces six quart-temps ont eu lieu ce soir. C’est inacceptable, on doit l’assumer, voir tout ça en vidéo, et se regrouper pour la suite.”

“Il (RJ Barrett) n’a rien de prévu demain. On doit lâcher cette histoire de load management. Latrell Sprewell a tourné à 42 minutes de moyenne sur toute une saison. Ce garçon a 19 ans. Donc ça suffit.’’

Autant dire que la citation sur Barrett va lancer une semaine sacrément mouvementée pour les Knicks, car le load management est à la mode et la prise de position de Fizdale est claire. Si le Canadien est en forme et a moins de 20 piges, alors allons-y envoyons-le dans le feu quitte à ce qu’il se crame quelques plumes. Petit problème tout de même, de Luka Doncic à Ja Morant en passant par de nombreux autres joueurs, la gestion de la fatigue et cette adaptation au monde pro n’est pas à mettre de côté. En bon compétiteur qu’il est, Barrett veut certainement jouer chaque match pendant 48 minutes, sauf qu’il s’agit là du meilleur moyen possible pour provoquer une blessure et donc défoncer un plan basé sur le phénomène sur le long-terme. Au-delà de ce topic fort intéressant, il y a cette posture d’après-match qui ne suggère rien de bon pour les Knicks. David Fizdale a, au bout de quinze jours, déjà l’air blasé et en manque de solutions à son poste. Comme si cette saison allait être un calvaire de 6 mois. Les projections et pronostics d’avant-saison n’annonçaient pas non plus de Playoffs, mais autant de désordre et donc d’incertitude chaque soir ? Non. Et le ressenti, face aux médias new-yorkais, est le suivant : Fizdale donne un peu l’impression d’être un coach ayant un pied déjà dehors. Le point positif pour lui, c’est que cette impression est atténuée par les déclarations des joueurs. Marcus Morris, en feu, a répété que son entraîneur mettait l’équipe dans les meilleures dispositions possibles pour réussir. Maintenant, combien de temps ce discours va tenir, si les défaites humiliantes s’enchaînent ? Il y a eu le revers cinglant contre Boston, celui-ci face aux Kings, et des soucis de rotations comme de responsabilités en attaque. On ne peut effacer les efforts à Brooklyn ou San Antonio en un claquement de doigts, mais on ne peut pas effacer non plus ce qu’on vient de voir. Et ce qu’on vient de voir, c’est une purge de la part d’une équipe qui était mal préparée.

Comme Ian Begley de SNY l’a confirmé après la défaite : cette semaine sera extrêmement intéressante concernant David Fizdale. Car si une éviction semble improbable aussi tôt dans la saison, un changement d’attitude devrait être attendu. Allez, on y retourne comme il dit, et on se regroupe. Enfin, si les gars ont envie de le suivre.