L’heure de la vengeance a sonné pour LeBron James : après une première année ratée aux Lakers, y’a un trône à récupérer

Le 19 oct. 2019 à 12:36 par Nicolas Meichel

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Quand LeBron James a décidé d’amener ses talents à Los Angeles l’été dernier, on s’attendait tous à voir les Lakers progresser sous l’impulsion du King. La mythique franchise californienne a finalement vécu une saison chaotique avec des résultats bien décevants, liés notamment à la première blessure sérieuse de LeBron en carrière. Alors forcément, des doutes et des critiques sur le numéro 23 ont émergé, et ce sera désormais à lui de prouver qu’il peut toujours s’asseoir sur le trône de la NBA.

Pour la première depuis 2005, LeBron James était en vacances dès la mi-avril la saison dernière. Il restait sur 13 apparitions consécutives en Playoffs, dont huit participations d’affilée aux Finales NBA. On avait tous l’habitude de voir le King jouer au basket jusqu’au mois de juin, et il faut bien dire que c’était assez chelou de regarder la postseason avec le numéro 23 sur le canapé, même si on a eu droit à des séries exceptionnelles. Clairement, la campagne 2018-19 de LeBron James aux Lakers sonne comme un échec. Son arrivée à l’été 2018 avait évidemment redonné espoir aux fans angelinos, qui venaient de traverser la pire période de l’histoire de la franchise avec cinq années consécutives sans la moindre participation en Playoffs, dont deux saisons à 21 et 17 victoires. Mais les choses ne se sont donc pas du tout passées comme prévu. C’était pourtant assez bien parti avec un bon début de saison sur le plan des résultats, mais la blessure du King à Golden State lors du Christmas Day a fait dérailler les Lakers. Touché à l’aine, LeBron a raté 17 rencontres de suite et Los Angeles n’a jamais réussi à s’en remettre. Mais plus que les résultats très décevants (37 victoires pour 45 défaites, 10ème place à l’Ouest), c’est la saison dans son ensemble qui est à oublier parce qu’elle s’est transformée en véritable cirque. On a suivi les Lakers de près pendant toute l’année et ce n’était pas de tout repos, au contraire. Les rumeurs concernant un transfert d’Anthony Davis, le vestiaire qui ne répond plus, Magic Johnson qui claque la porte à la fin… un vrai bordel, tout simplement, dans la plus pure tradition hollywoodienne. Et comme souvent dans ce genre de cas, on se tourne vers les leaders au moment de chercher les responsables de ce fiasco. Parmi eux, il y a bien évidemment LeBron James.

Pas étranger aux critiques, le King n’est plus du genre à se laisser perturber par ce qu’on peut dire sur lui. Mais elles sont là, et elles sont justifiées. Sur comme en dehors du terrain, le leadership du numéro 23 a été pointé du doigt l’an passé. À travers certaines déclarations, notamment sur son envie de voir Anthony Davis sous le maillot des Lakers mais aussi concernant le manque d’expérience de ses jeunes coéquipiers, Bronbron a joué un rôle majeur dans le cirque qui a caractérisé l’équipe californienne la saison dernière. On a senti un vestiaire fracturé avec d’un côté les jeunots comme Brandon Ingram, Lonzo Ball, Kyle Kuzma & Cie, qui ont vu leur nom constamment dans les rumeurs sur un potentiel trade d’AD, et de l’autre un James frustré par la tournure des événements. Et sur le parquet, LeBron a montré un body langage bien loin de celui d’un quadruple MVP et triple champion NBA. Alors évidemment, il a encore sorti des stats de mutant avec des moyennes de 27,4 points, 8,5 rebonds et 8,3 caviars, mais il y avait des moments où son comportement respirait la nonchalance voire la négativité. Combien de fois on a vu LeBron rassembler ses coéquipiers pour essayer de renverser la situation ? Ça se compte probablement sur les doigts d’une main. Par contre, on a vu James se toucher en défense à de nombreuses reprises, jusqu’à se faire bouger par Kyle Kuzma pour contester un shoot. Certains mettront également en avant cet épisode à Indiana, quand James était assis sur le banc loin de ses coéquipiers lors d’une grosse branlée. Même si les différents médias ont probablement surjoué le truc, l’image est très symbolique. Donc clairement, les critiques sur le King sont légitimes, et elles sont suivies par des doutes. Bientôt âgé de 35 ans, LeBron n’est plus dans son prime physique et son corps a montré des premiers signes sérieux de faiblesse l’an passé. Il n’avait jamais connu un pépin physique aussi important que sa blessure à l’aine en décembre dernier. Il n’avait jamais joué aussi peu de matchs au cours d’une saison (55), et sa moyenne de minutes par rencontre en 2018-19 (35,2) est la plus faible de toute sa carrière. Donc oui, James est bien humain et pour la première fois, on peut avoir quelques inquiétudes concernant son état de santé.

Alright alright. Enough is enough. The throne has been played with to much and I ain’t for horseplay. Ether coming soon! 😁🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥🔥👑 #JamesGang✊🏾

— LeBron James (@KingJames) August 1, 2019

Avec ces critiques et ces doutes à son sujet, LeBron James n’aura pas besoin de chercher des moyens supplémentaires pour avoir la dalle cette saison. Les résultats médiocres de l’année dernière associés à la remise en question de sa domination individuelle seront des moteurs pour lui et ça pourrait faire mal à la concurrence. De plus, grâce aux vacances prolongées de l’intersaison, il a eu le temps de recharger les batteries le bonhomme, autant sur le plan physique que mental. Quand vous enchaînez les longues campagnes de Playoffs année après année, ça use et ce break lui a forcément fait du bien, même si ce n’était évidemment pas l’objectif de la saison. Là, le King va revenir revanchard, avec le couteau entre les dents, le tout avec une grosse équipe autour de lui et des vraies ambitions de titre. L’arrivée de la superstar Anthony Davis a changé la donne pour les Lakers, qui possèdent désormais l’un des duos les plus redoutables de toute la NBA. LeBron avait commencé à faire le forcing pour jouer avec AD la saison dernière, il a eu ce qu’il voulait cet été. Autrement dit, toutes les planètes sont alignées pour que le King nous sorte une campagne royale, histoire de montrer qu’il peut toujours être le big boss de la Grande Ligue. Alors ça ne veut pas dire forcément jouer 82 matchs et finir avec le trophée de MVP unanime dans les mains, ça veut plutôt dire faire une saison régulière en mode focus pour permettre à ses Lakers de tourner à plein régime tout en maximisant sa relation avec Anthony Davis. Ensuite, c’est en Playoffs qu’il faudra véritablement sortir le grand jeu mais pour cela, la régulière devra être bien gérée afin d’arriver en postseason dans les meilleures dispositions possible car l’Ouest sera vraiment hardcore.

D’un point de vue plus général, il ne faut pas oublier que le dernier titre de LeBron James remonte à 2016. Ça ne paraît pas forcément très loin comme ça mais quand vous êtes le visage de la NBA et la plus grande star du basket mondial, l’échelle de temps n’est pas la même. Le King est tombé sur des Warriors all-time à deux reprises lorsqu’il évoluait encore à Cleveland, puis il a vu Kawhi Leonard marquer l’histoire avec les Raptors en 2019. Deux de ses concurrents directs pour le titre officieux de meilleur joueur du monde, à savoir Kevin Durant et donc Kawhi, sont repartis avec le trophée Larry O’Brien dans les mains et celui de MVP des Finales. En clair, le trône n’appartient plus à James aujourd’hui et ce sera à lui de tout faire pour le récupérer. Quand il a signé aux Lakers pour quatre ans l’été dernier, LeBron savait que la mythique franchise californienne n’était pas armée pour jouer la bague tout de suite, mais il avait conscience aussi de l’énorme pouvoir d’attraction de Los Angeles, surtout avec lui dans les parages. Il a désormais tout ce qu’il faut à sa disposition pour retrouver les sommets, et on n’attend rien de moins dans la Cité des Anges. Les Lakers sont la deuxième franchise la plus titrée de l’histoire. Certaines des plus grandes légendes du basket US sont passées par Los Angeles et ont réussi à ramener des bannières de champion. Magic Johnson, Kobe Bryant, Kareem Abdul-Jabbar, Shaquille O’Neal, Wilt Chamberlain, Jerry West… que du très beau monde. LeBron sait bien que tout autre résultat qu’un titre NBA durant son passage en Californie serait considéré comme un échec. Par contre, une quatrième bagouze avec les Lakers rajouterait une page épique à sa légende, car il sera alors perçu comme le sauveur après une grosse période de vaches maigres à Los Angeles.

Suite à la saison compliquée de l’an passé, LeBron James va revenir avec l’esprit revanchard cette saison. Le King veut récupérer son trône et ainsi fermer des bouches. Si les Warriors version Team USA ont explosé, la concurrence sera tout de même très rude avec une Conférence Ouest archi-relevée. Ce sera l’occasion pour lui de prouver qu’il peut atteindre les Finales NBA même en jouant de l’autre côté des States. Gros compétiteur, LeBron a donc devant lui un superbe challenge. Un challenge royal.