Michele Roberts dénonce la différence de traitement entre joueurs et dirigeants : tous ne sont pas égaux face au trade

Le 19 sept. 2019 à 18:56 par Etienne Razimbaud

Michele Roberts
Source image : YouTube

Depuis quelques années, de plus en plus de joueurs apprennent qu’ils ont été tradés par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Une situation inacceptable pour Michelle Roberts, patronne du syndicat des joueurs, qui ne voit pas pourquoi les joueurs ne pourraient pas avoir accès aux mêmes droits que les dirigeants de franchises.

On se souviendra longtemps de cette Free Agency 2019 complètement folle. Plusieurs superstars ont décidé de changer de franchise cet été, redistribuant totalement les cartes en NBA. Selon Damian Lillard, cela montre que les joueurs prennent le pouvoir sur leur carrière. Le cas Anthony Davis en est l’exemple parfait puisqu’il a demandé son trade en cours de saison et les Pelicans n’avaient plus d’autres choix que de s’en séparer au risque de le perdre contre peanuts un an plus tard. Mais ce cas est encore isolé puisqu’il est plus facile pour une superstar comme AD de le faire que pour 95% des joueurs de la Ligue. La majorité des joueurs sont à la merci de leurs dirigeants, qui peuvent décider du jour au lendemain de les échanger sans même les prévenir avant comme cela a été le cas avec Harrison Barnes et DeMar DeRozan. On parle quand même d’un champion NBA et d’un All-Star balancés comme de vieilles chaussettes sans les avoir mis au courant au préalable. Alors bien sûr, les joueurs sous contrat en NBA ne sont pas à plaindre. Ils gagnent bien leur vie et vivent de leur passion dans le plus prestigieux championnat du monde. Mais ce genre de changement ne perturbe pas qu’eux et touche aussi de plein fouet leurs familles en recherche de stabilité. Dans un long entretien pour The Undefeated, Michele Roberts réclame donc plus d’équité entre le traitement réservé aux joueurs qui décident de quitter leur équipe et celui des franchises qui se séparent de joueurs qui leurs sont parfois fidèles de longue date sans même prendre le temps de leur envoyer un texto.

“Si vous voulez critiquer un camp, critiquez les deux. Personne ne parle de ce qu’il se passe quand une équipe échange précipitamment un homme et les conséquences que cela implique, surtout quand ce dernier a une famille. Nous passons beaucoup de temps à critiquer le choix d’un joueur quand il part mais aucun pour essayer de réfléchir à ce qu’implique la décision d’une équipe de se séparer d’un joueur.

Si une équipe a le droit de vous transférer, alors c’est comme ça que ça fonctionne. De la même manière, si un joueur a le droit de quitter une équipe, c’est comme ça que ça fonctionne aussi. On a l’impression que les propriétaires ont des droits et pas les joueurs. Il est regrettable que nous ayons tendance, à certains niveaux, à continuer de considérer les joueurs comme des propriétés plutôt que comme des personnes.

Il faut qu’on arrête de parler du problème du départ des joueurs. Je ne vois pas en quoi cela représente davantage un problème qu’un avocat qui déciderait de quitter un cabinet pour aller travailler dans une autre cabinet. Je pensais que c’était quelque chose que nous étions censés pouvoir faire dans ce pays.”

Les joueurs NBA ne peuvent pas être considérés comme des produits que l’on échange sans s’en soucier. Même si la Grande Ligue est un business, rien n’empêche les grands dirigeants de prévenir eux-mêmes les joueurs qu’ils échangent en prenant le temps de leur expliquer pourquoi. De la même manière, les acteurs principaux du jeu doivent être libres de pouvoir manifester leurs envies d’ailleurs si la situation dans laquelle il se trouve ne leur permet pas d’atteindre leurs objectifs. Il faut donc essayer de trouver le juste milieu pour que chacun honore ses engagements et changer cette vision qui veut que les joueurs soient emprisonnés dans une situation en attendant la fin de leur contrat avec que son équipe a le loisir de l’envoyer dans la pire franchise de la NBA en un claquement de doigt pour économiser quelques billets ou récupérer un choix de draft. Michele Roberts nous rappelle qu’il ne devrait pas y avoir de différence entre ce que font les dirigeants et les joueurs. Tout le monde à la même enseigne et le sentiment d’injustice disparaîtra !

Au vu de tout ce qui s’est passé depuis maintenant quelques années, ce débat va continuer à faire rage dans toute la Ligue. On a notamment vu LeBron prendre position pour dénoncer les conditions du trade de Harrison Barnes à Sacramento. Mais on peut aussi voir que les joueurs osent de plus en plus exprimer leurs envies pour prendre en main leur carrière et Michele Roberts reprochent aux fans de ne pas comprendre cela.

Source texte : RealGM Wiretap, The Undefeated