Frank Ntilikina, le seul qui a surnagé contre l’Argentine : en voilà un qui n’est pas passé à côté de son rendez-vous
Le 14 sept. 2019 à 11:33 par Nicolas Meichel
Après la lourde défaite contre l’Argentine hier en demi-finale du Mondial, c’était vraiment difficile de ressortir des points positifs du côté des Bleus, autant sur le plan individuel que collectif. Pourtant, il y a un bien un joueur qui a fait son match pendant que ses coéquipiers sombraient. Ce joueur, c’est Frank Ntilikina.
Il était l’un des héros de la victoire française sur Team USA mercredi. Souvent critiqué outre-Atlantique, Frank Ntilikina avait réalisé une superbe fin de match pour aider les Bleus à créer l’exploit face aux Stazunis. Et contre l’Argentine, le petit Franky a confirmé en réalisant une nouvelle performance de choix. Celle-ci est passée un peu inaperçue avec le naufrage collectif de l’Équipe de France contre l’Albiceleste, et les prestations très décevantes de nombreux de ses coéquipiers. Forcément, étant donné la manière avec laquelle les hommes de Vincent Collet sont tombés contre les Argentins, on a vu beaucoup plus de critiques que de compliments après la rencontre, à juste titre. Nicolas Batum et Rudy Gobert ont particulièrement pris cher dans ce monde cruel qu’est Twitter mais au milieu de tout ça, Ntilikina a tenu son rang dans le match le plus important de sa jeune carrière sous le maillot tricolore. À seulement 21 piges, le meneur des Knicks a répondu présent tel un vétéran en marquant 16 points à 7/12 au tir, terminant ainsi meilleur marqueur de la rencontre chez les Bleus à égalité avec Evan Fournier, mais ce dernier a bien vendangé (6/17), probablement sur les rotules après avoir enchaîné les grosses perfs tout au long de la compète. Si Frank n’était pas en réussite du parking (1/5), il a par contre été très adroit à l’intérieur de la ligne à trois points, avec une belle adresse sur ses shoots mi-distance ainsi que quelques pénétrations tranchantes. Pendant que ses copains galéraient vraiment pour trouver un semblant de rythme, Ntilikina était là et jouait libéré, sans trop se poser de questions.
En clair, il n’a pas été effrayé par l’enjeu. Pour un jeune joueur qui vit ses premiers moments en Équipe de France et qui a dû faire face à de nombreuses critiques du côté de New York depuis son arrivée en NBA, ce n’est pas rien, surtout quand vous avez des cadres qui passent à côté de leur sujet. Alors on ne dit pas qu’il a survolé la rencontre, ou qu’il a véritablement porté les siens sur ses épaules. On a vu une équipe tricolore qui a galéré pour mettre son jeu collectif en place et en tant que meneur titulaire, Ntilikina a forcément une part de responsabilité là-dedans. Mais le gamin a vraiment fait son match, un match dans la continuité de sa Coupe du Monde. Depuis le début de préparation jusqu’à cette défaite contre l’Argentine, Franky a pris de plus en plus de responsabilités en attaque. On a senti qu’il prenait la confiance, qu’il osait, qu’il montait en puissance. Si son finish contre Team USA restera comme le grand moment de la dernière quinzaine pour lui, sa performance face à l’Argentine représente peut-être son meilleur match sur le plan purement individuel, même si c’est difficile de dire ça quand l’équipe prend l’eau collectivement. La déception règne évidemment aujourd’hui et vu le caractère du bonhomme, on sait que Ntilikina n’est pas satisfait, peu importe s’il a surnagé dans la défaite des siens. Ceci étant dit, cette compétition peut être une rampe de lancement pour lui par rapport à sa carrière NBA qui ne décolle pas pour l’instant. Avec 8,9 points, 2,4 rebonds et 2,6 passes décisives de moyenne en 19,7 minutes, à 47,9% au tir dont 36,4% du parking et 88,9% aux lancers francs, Franky a réalisé une belle Coupe du Monde et on espère qu’il va continuer sur cette voie.
S’il y a bien un joueur qui a fait plaisir sur ce tournoi, c’est Frank Ntilikina. Arrivé tout récemment chez les Bleus, le jeune meneur des Knicks a assuré et c’est de bon augure pour la suite de sa carrière. Maintenant, il y a encore une médaille de bronze à aller chercher, une médaille pour récompenser ses belles performances individuelles et le bon parcours de la sélection tricolore.