L’Équipe de France s’écroule au plus mauvais moment : immense Argentine, immense Scola, immense déception, immenses regrets
Le 13 sept. 2019 à 16:57 par Giovanni Marriette
C’est dur. C’est très dur. 48h après avoir vécu l’une des pages les plus folles de notre vie de fan, deux jours également avant un potentiel énième combat face à l’Espagne… c’est très dur. L’Argentine était prête et elle a été forte, les Bleus sont tombés dans leur piège, point, à la ligne. Allez, récap, les larmes aux yeux et le poing serré.
Kobe Bryant, Oscar Schmidt, Manu Ginobili ou encore Vincent Coueffé et Claude Bergeaud dans la place, Beijing s’était donc habillé avec sa plus belle robe en ce vendredi 13. La promesse d’un jour “spécial”, qui devait catapulter la France du basket tout en haut de la hiérarchie mondiale, c’est en tout cas ce pour quoi on priait fort. Très fort. Pour cela il fallait passer sur le corps d’Argentins rodés à ce genre de combat, mais l’état d’esprit solidaire et concentré affiché par les hommes de Collet depuis leur arrivée en Chine conférait une sorte de confiance pour ce match. Préambule terminé, passons au concret.
Un rencart raté. Voilà ce que les Bleus nous auront “offert”, sans même avoir éprouvé le besoin de mettre ça dans un paquet cadeau. Une entame plus ou moins… moyenne avec des tirs bienheureux qui finissent par rentrer, et par conséquent un écart pas trop significatif, bougez pas ça arrivera vite. 21-18 Argentine, et parmi les 21 pions inscrits par l’Albiceleste, un homme annonce déjà qu’il souhaite marquer cette demi-finale de son empreinte. Son nom ? Luis Scola. Sa particularité ? Être le joueur le plus vif sur le parquet alors qu’il affiche 39 printemps et qu’une demi-douzaine de garçons jouant ce match ont mathématiquement l’âge d’être ses fils. Deux… contre-attaques, non mais allô quoi, un post-up de daron, et voilà que le cauchemar de 2015 resurgit, époque maudite à laquelle les Bleus avaient déjà subi les foudres d’un autre Papy Mougeot légendaire. Début fracassant donc pour Luis, et la suite n’en sera que plus fantastique pour lui. Car tout au long du match l’ancêtre étalera absolument toute sa collection de moves et de feintes. Toujours au bon endroit, toujours au bon moment… mais il n’aurait surtout pas fallu le laisser faire, et c’est là le point central de ce résumé un peu spécial. Les. Français. Sont. Rentrés. Dans. le. Jeu. Des. Argentins.
Passifs en défense, peu ou pas incisifs en attaque, tout simplement pas au rendez-vous. Deux raisons à cela, deux explications possibles, et on vous laissera pour l’instant juges de tout ça, avant de revenir avec de l’analyse plus poussée une fois que la pilule sera passée. Tout d’abord, rendre hommage à cette équipe d’Argentine qui a joué le coup parfait, parce qu’avant de tirer sur le vaincu il est de mise de mettre en avant le match du vainqueur. Agressifs sur TOUS les ballons, présents au rebond, malins, vicieux mais surtout terriblement au point par rapport à leur plan de jeu : faire déjouer les Bleus. Ce qui nous amène ainsi à la deuxième raison du fiasco : la performance de l’EDF. Dépassés à tous les niveaux. Individuellement, collectivement, dans l’envie, dépassés à tous les niveaux qu’on a dit. Plus facile à dire qu’à faire hein, mais au final les stats et le souvenir d’un match merdique sont là. Evan Fournier complètement mis hors de son match par le plan des Argentins, Rudy Gobert et Nicolas Batum à des kilomètres de ce qu’ils nous ont montré jusque-là et de ce qu’ils aurait du/pu montrer aujourd’hui, Nando De Colo défendu également avec les tripes et clairement plus en difficulté qu’à l’accoutumée, et voilà comment on se retrouve avec un duo Louis Labeyrie / Frank Ntilikina dont on se rappellera comme les bonnes surprises de ce match. Le premier qui plante de loin et qui finit sa première mi-temps avec 8 points, le second qui aura en définitive été le seul à tenir la baraque en attaque, bien trop peu pour espérer battre une institution de basket intelligent et épuré comme l’Argentine. Jamais les Bleus n’auront semblé être en mesure de s’en tirer, jamais le petit déclic psychologique ne se sera fait sentir, sentiment aussi gênant pour les fans que pour des joueurs qui finiront par s’envoyer des passes dans les pompes et balancer de la grosse brique comme si, instantanément, jouer au basket était redevenu un secret pour eux.
Au bout du compte un score anecdotique, 80-66, anecdotique car plus que le score c’est le scénario de ce match qui restera longtemps dans nos mémoires. Le scénario d’un match perdu sur absolument tous les points, avec ou sans ballon, sur le parquet ou dans la tête, sur le banc, dans le vestiaire, partout, partout, partout. Très con de finir sur cette note compliquée car les Bleus nous avaient jusque-là vendu du rêve, bien concret celui-là, mais c’est malheureusement à la fin qu’on compte les points. Tristesse infinie, regrets éternels, y’avait TELLEMENT la place.