Les Warriors new-look 2019-20 : en sous-marin ça devrait cartonner, doucement mais sûrement

Le 11 août 2019 à 12:50 par Tom Crance

Stephen Curry Golden State Warriors
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La baignade en mer de Conférence Ouest est formellement interdite en cette période estivale. Le vent et la houle s’y sont levés depuis que la Free Agency est en marée haute. Plusieurs gros poissons ont été repérés au large des côtes californiennes, au grand dam des franchises touristes. Sous les radars pourtant, l’épave de l’historique navire “Oakland” continue de chasser le Larry O’Brien Trophy, en silencieux. Méfiance.

L’équipage de Golden State est revenu décimé de sa sortie en mer cet été. Le capitaine Durant a quitté le navire, accompagné des matelots Iguodala, Cook, Cousins, Livingston, Bell, Jerebko et Bogut. La déferlante médiatique n’a pas tardé à s’abattre sur  le navire dirigé par l’Amiral Kerr. Plusieurs grilles de lectures peuvent être utilisées afin de décrypter l’été des marins de la baie. Le cap à bâbord direction mi-juin est-il toujours dans le viseur ? On mouille la nuque et on sort les palmes.

Malgré des départs importants, les Warriors ont pour la première fois depuis cinq ans l’opportunité de mener leur barque tranquillement, loin de l’agitation générée par leurs rivaux de Los Angeles. Bob Myers nous gratifie, comme  tous les ans, d’un move aussi inattendu que fancy : KD en 2016, Boogie en 2017, Nick Young en 2018 et tout récemment D-Lo, fraîchement débarqué il y a quelques semaines. Victime d’une rupture des ligaments croisés lors du Game 6 des dernières finales NBA, Klay Thompson ne devrait pas rejouer avant le All-Star Game, inch’allah. Cette vacance, bien qu’extrêmement douloureuse, donne à D’Angelo Russell carte blanche pour s’épanouir avec Stephen Curry sur les lignes arrières. Une photo Instagram des deux Dubs a d’ailleurs contribué à faire monter la sauce la semaine passée. Comme évoqué par Kerr, Russell aura pour mission de get bucket tout en facilitant la tache du chef en création. Lors de son passage aux Nets, le numéro 2 de la Draft 2015 a rappelé, sur la bouche des Kings notamment, qu’il avait la maturité pour assumer le costume de leader offensif : 44 points, 12 passes et 25 points remontés dans le dernier quart. Bien moins bon défenseur que Klay, D’Angelo peut toutefois se compléter avec Curry. Le petit nouveau est plutôt honnête sur l’homme avec son mètre 96, mais aux pâquerettes sur les coupes, tandis que le maître de maison, que dis-je l’oreille d’or du sous-marin, Stephen Curry, a le QI basket pour lire les passes mais continue d’être ciblé car trop frêle physiquement. Le showman d’Ohio State devrait d’ailleurs être associé aux Splash Brothers lorsque Thompson pourra de nouveau ficeler ses Anta, c’est Steevie qui l’a dit. Draymond Green a quant à lui rempilé pour 100 millions sur quatre saisons et le leader vocal et naturel du vestiaire devra faciliter l’intégration d’Alec Burks, Willie Cauley-Stein ou encore Glenn Robinson III qui, comme son nom l’indique, va prendre quelques sauces sur l’aile. On développe.

Bien que le manque de poste 3-4 – excepté Green – puisse être compensé au cours de la saison régulière avec quelques maquillages façon Pimp my ride, le swell des PO et les grosses joutes de la Division Pacifique risquent de révéler au grand jour la supercherie de ce relooking. Les armes les plus létales de la ligue – LeBron, Kawhi, George, Durant – auront donc… Glenn Robinson III et Alfonso McKinnie, comme vis-à-vis. Aussi vaillants soient-ils, la tasse sera salée. Dans la NBA d’aujourd’hui, ne pas avoir une star à l’aile est fortement préjudiciable si ce n’est rédhibitoire. On rappellera que Kawhi a pris un malin plaisir à dérouler face à un manque d’opposition criant, à la Scotiabank Arena comme à l’Oracle. Le dernier MVP des Finales à ne pas avoir évolué à l’aile était Dirk Nowitzki en 2011. A l’époque ? Dominique Strauss-Kahn était encore en course pour la présidentielle de 2012. Coquin. Depuis, LeBron, Iguodala, Durant et Kawhi ont été respectivement récompensés par Bill Russell. Cette absence de profondeur aux postes 3-4 devrait ainsi coûter cher aux Warriors face aux grosses écuries.

Si la Division Pacifique – Lakers, Clippers, Warriors, Kings, Suns – est déjà relevée, la conférence Ouest dans son entièreté s’apparente à un mauvais film 39-45. Dans la catégorie Guerre – Drame façon “Il faut sauver le soldat Ryan” (1998), Stephen Curry aura du boulot en cuisine. Il devrait à juste titre en planter une bonne trentaine lors de l’exercice 2019-20 s’il souhaite maintenir à flot le sous-marin de San Francisco. Niveau TTFL, SC30 a tout en magasin pour taper le plus gros score de la saison malgré des défenses resserrées sur le meneur. Est-ce qu’il pourra taper l’incruste dans la vidéo actualisée du Top 10 des performances individuelles de saison régulière all time ? Le père de Klay – Mychal – a même annoncé 500 tirs à 3-points rentrés l’an prochain. Pour rappel, Steph est recordman dans cet exercice avec 402 filoches en 2015-2016, dans une Oracle Arena bouillante qui a définitivement fermé ses portes après 47 années de bons et loyaux services. C’est une page d’histoire qui se tourne, mais une nouvelle qui débute de l’autre côté du Bridge, au Chase Center, qui vibrera d’un seul homme pour encourager des Dubs amoindris mais toujours talentueux.

Nouveau look pour une nouvelle vie qui s’annonce tendue chez les Warriors. Malgré des moves bien sentis les cartes sont rebattues dans la conférence de tous les dangers. Mais attention à ne pas sombrer dans le court-termisme : la dynastie Warriors n’est pas morte, elle est simplement soumise à plus rude concurrence, pour le bonheur des fans. Allez, on prend les paris sur le… quatrième seed, avec un premier tour de Playoffs sympa chez les mormons. 


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