NBA Flashback 2018-19 #18 : ce jour où James Harden a peut-être lâché le match le plus dingue de toute sa carrière

Le 18 juil. 2019 à 11:11 par Giovanni Marriette

La saison 2018-19 est à peine écoulée qu’elle nous manque déjà. Comme chaque été, TrashTalk vous propose donc de revenir sur ces événements qui nous ont fait vibrer, sursauter, rire ou pleurer, histoire aussi de garder notre belle NBA en tête H24 et douze mois sur douze. Allez, coup d’œil dans le rétro histoire de se rapprocher tranquillement… de la reprise. Comment ça on se repose l’été ? Comment ça on est des geeks ? 

Il y a les stats, et il y a l’impression laissée sur le parquet, dans les têtes et dans l’histoire. C’est un fait, le basket est un sport où un match en 60/10/10 peut passer aux oubliettes, alors qu’une perf ponctuée par le coup de poignard parfait rentrera pour sa part au Panthéon de nos souvenirs. Ce soir-là James Harden avait déjà validé la partie “boxscores souillés”, mais ce cinglé a finalement fait encore plus fort en nous offrant l’un des plus gros tirs de la saison. Et de sa carrière, tout simplement.

Nous sommes le 3 janvier 2019 et James Harden en est encore aux prémices d’une série offensive exceptionnelle, dont nous ferons l’apologie un peu plus tard dans cette série de papiers estivaux. Pour l’heure ? Le MVP en titre est en mission du côté de l’Oracle pour le main event de ce début d’année civile, en mission pour montrer aux Warriors que rien ne sera facile en avril, en mission pour prouver à ses détracteurs qu’il a encore son mot à dire dans une course au trophée de MVP où Giannis Antetokounmpo semble avoir pris la tête. En ce jour de remise en forme post-réveillon, les Rockets ont commencé à relever la tête et le bilan de 22-15 ne demande qu’à évoluer dans le positif, alors que côté GS on vole clairement sous les radars avec un 25-14 assez indigne du talent à disposition de Steve Kerr. Tout le monde est présent sauf Chris Paul, retenu chez son courtier en assurances, bref le couvert est mis alors passons immédiatement à table.

Deux constats sur l’entame de match. 1) Les Warriors ne sont pas là pour trier les lentilles et 2) James Harden tient à lui seul ou presque ses Rockets en vie. Existe-t-il un autre joueur que Ramesse capable de prendre Kevin Durant ou Klay Thompson comme viseur ? Vous avez quatre heures. Écart de quinze points rapidement géré par les Dubs mais jamais ces derniers ne feront de vraie différence, la faute à un barbu qui ne lâche rien en enchaînant les tirs énormes et en nourrissant Clint Capela comme un daron de l’Arkansas emmenant son fils obèse quatre fois par jour au Burger King. Le pivot suisse terminera d’ailleurs ce match avec l’une de ses plus belles lignes statistiques en carrière (29 points à 12/19 et 21 rebonds), merci Jacquie et Ramesse. Individuellement ? Le MVP en titre est un glouton et gère absolument toutes les possessions de son équipe, on connait hein, et si Houston peine à recoller on se dirige doucement vers une perf all-time au niveau du scoring. Mais scorer à outrance ne suffisait pas au meilleur joueur de Sedan depuis Pius N’Diefi, et la fin de match va alors s’inscrire parmi les moments inoubliables de la saison. Car peu à peu l’écart passe de quinze à douze, puis à sept, puis à deux, vous nous voyez venir.

A une minute de la fin les Warriors gardent un matelas confortable de six points d’avance ? Confortable mon cul ouais. A la force du poignet et de sa vision en 4D, Ramesse ramène (ou Ramenne ramèsse) Houston et l’Oracle aura droit à son overtime. La suite ? Elle dépasse tout simplement l’entendement. A 134-132 Warriors, les hommes de Mike D’Antoni bénéficient d’une remise en jeu et donc d’une dernière chance de mettre le couvercle sur une soirée déjà exceptionnelle. Vous aurez deviné la suite mais allons-y quand même gaiement : James Harden derrière la ligne à 3-points, l’elite défenseur Klay Thompson qui ne le lâche évidemment pas d’un poil de barbe, mais il était dit que ce 3 janvier serait rebaptisé Saint-James. Prière exceptionnelle balancée quasiment au buzzer, ficelle transpercée en même temps que les rêves de victoire californiens. James Harden en est tombé par terre, l’habitude sans doute, mais c’est bien l’Oracle toute entière qui est au sol et le body language du leader des Rockets est celui d’un héros de guerre.

N’importe lequel d’entre vous qui était devant son écran cette nuit-là s’en souvient comme si c’était hier. Assurément l’un des chef d’œuvre de la carrière déjà bien remplie d’un homme qui a transformé ces dernières saisons l’extraordinaire en ordinaire. Est-ce qu’on en redemande ? A votre avis.