Les Grizzlies et les Wolves s’affronteront ce soir en finale de la Summer League : c’était donc ça le bordel cette nuit sur les Champs

Le 15 juil. 2019 à 10:32 par Giovanni Marriette

Algérie
Source image : Montage TrashTalk via YouTube

2h30 du matin, Paris fait la fête comme si la France était championne du Monde, comme si la pizza quatre fromages avait enfin été reconnue d’utilité publique dans le cadre des programmes de santé. Mais plus sérieusement, quelle est cette excitation dans les rues ? Pourquoi tant de bonheur sur les visages ? Notre enquêteur Albert Bourdoufle était sur les lieux et vous raconte cette nuit magique.

Dès les premiers hectomètres parcourus, Albert est mis dans l’ambiance par un groupe de jeunes. Drapeau vert et blanc autour de son corps trapu, le voilà bien intégré au cortège. C’est après un bon quart d’heure tout de même qu’il réussira à poser sa première question, le bruit ambiant et les litres de rosé avalés en soirée n’aidant pas à une élocution parfaite. Premier témoignage ? Celui d’Abdelatif Caboclo, intercepté entre deux “One, two, three, viva Tennessee” et mis à l’écart par notre envoyé spécial pour discuter au calme.

Vous ne comprenez pas M’sieur, juillet c’est le seul moment où notre équipe peut gagner deux matchs dans la même semaine. Les jeunes se montrent, certains anciens montrent la voie et… une finale putain ! Perso j’ai 18 ans et je n’ai jamais connu de finale, c’est incroyable ce qu’il se passe.”

On te rassure, même les fans de 50 ans n’ont jamais connu de finale à Memphis, raison de plus à l’embrasement dû à la performance historique des Grizzlies. Il faut dire que les Oursons n’étaient pas favoris face aux terribles Celtics, les SuperEagles du Massachusetts étant beaucoup plus rompus à ce genre d’exercice. Mais une fois de plus la ferveur du public de Memphis aura poussé ses Fennecs jusqu’à la victoire, et le nom de Brandon Mahrez est ce matin dans toutes les bouches, sur le point de devenir l’un des chouchous all-time en ville.

Un peu plus loin ? Un autre groupe de jeunes s’est rassemblé, formant une ronde et hurlant leur joie devant la pleine lune. Une bande d’ados qui présentent le point commun d’avoir une tête de loup tatoués sur le torse. Sont-ils fans de Johnny ? Sont-ils des bikers égarés ? Là encore Albert Bourdoufle s’est mué en insider discret mais efficace.

Nos fans souffrent depuis toujours du manque de constance de notre franchise. Il y a eu l’épisode Elhadji Sprewell, l’épisode Joe Idrissa Smith qui nous a fait perdre des années, et aujourd’hui l’ombre de Jimmy Butler qui plane sur tous nos matchs, sans parler d’Adama Wiggins qui ne veut pas confirmer. C’est vraiment une bouffée d’air frais cette finale, on le mérite après toutes ces saisons difficiles. – Allassane Diawara

Notre bon Albert aura d’ailleurs remarqué que nombre des fans des Wolves présents dans les rues de Paris cette nuit arboraient des jerseys de Jimmy Butler, ce que notre psychologue maison nous explique d’ailleurs très bien en mentionnant le syndrome de Stockholm vécu par la fanbase de Minneapolis.

Quoiqu’il en soit c’est une nuit de folie qu’a vécu Paris ces dernières heures, entre les cris à la gloire de Salif Keita Bates-Diop et les pancartes fêtant… le titre de Marc Gasol. Parce que c’est ça aussi, quand on n’est pas habitué à gagner, on se satisfait parfois de la victoire des autres. Un vrai plaisir en tout cas de voir notre ville lumière s’embraser pour du basket, et on n’imagine pas le souk la nuit prochaine au moment où le vainqueur de cette Summer League 2019 sera désigné. Définitivement : quel sport procure autant d’émotions que le basket ? Je vous le demande.