Bilan de saison 2019, version Raptors : une campagne taille patron qui s’est terminée sur un titre de champion

Le 17 juin 2019 à 13:54 par Nathan Grenouilleau

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Source image : nba league pass

Après un été 2018 plus qu’agité avec les départs de DeMar DeRozan et Dwane Casey, on était impatient de voir ce que ces Raptors nouvelle génération allaient pouvoir nous proposer cette année. Bon, et bien à en juger par la folie qui s’est propagée dans les rues de Toronto jeudi soir, force est de constater que les Dinos ne se sont absolument pas ratés. 

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Masai Ujiri et ses sbires n’avaient clairement pas hésité à tout faire sauter du côté de Toronto l’été dernier. Dwane Casey, tout juste élu coach de l’année ? On lui a gentiment indiqué la porte de sortie avant de le remplacer par un rookie. DeMar DeRozan, le franchise player attitré ? Utilisé comme monnaie d’échange pour s’offrir les services d’un Kawhi Leonard qui n’avait pas l’air très enthousiaste à l’idée de jouer dans le grand froid du Canada. Ces moves étaient risqués, mais cela ne nous avait pas empêché de pronostiquer un joli bilan de 55 victoires pour 27 défaites aux Dinos, de quoi leur assurer assez tranquillement une place sur le podium de la Conférence Est. Ah oui et puis, LeBron James ayant plié bagage pour la côte Pacifique, on pouvait enfin espérer voir les Raptors franchir le cap du mois de mai.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Nous étions optimistes pour ces Raptors au visage tout nouveau, mais nous étions quand même loin d’imaginer tout ce qu’ils allaient réaliser. L’intégration de Kawhi Leonard, qui n’avait plus touché de ballon depuis un petit moment et dont les envie de jouer du côté de Canada ne semblaient pas très élevées pour rester poli, était forcément sujette à interrogations. D’ailleurs, la saison n’avait même pas démarré que l’on était déjà à se demander ce qu’il allait faire au mois de juillet suivant. Bien évidemment, tout le monde était également conscient que si la mayonnaise prenait immédiatement entre Kawow et Toronto et que Nick Nurse montrait d’entrée qu’il avait les épaules pour passer derrière le coach de l’année, tout pouvait très vite fonctionner. Finalement, c’est exactement ce qu’il s’est passé. En effet, Nurse a parfaitement su exploiter le groupe de guerrier qu’on lui avait confié, tout en gérant d’une main de maître l’intégration de The Klaw. Résultat ?  Les Dinos ont rapidement trouvé leur rythme de croisière et se sont mis à enchaîner les victoires. La première place de la Conférence Est a longtemps été en ligne de mire, mais Kyle Lowry et compagnie ont finalement dû se satisfaire d’une seconde place également synonyme de deuxième meilleur bilan de la Ligue. 58 victoires pour 24 petites défaites, après de tels changements l’été précédent ? C’est fort. Oui, c’est évident, mais le boulot était loin d’être terminé. Forcément, on attendait tous de voir ce que cette équipe allait pouvoir proposer dès lors que la postseason aurait débutée. Une petite défaite d’entrée face au Magic d’un D.J. Augustin chaud comme la braise, et voilà qu’on recommence tous à se moquer de nos amis Canadiens. Bon, visiblement, ça ne les a pas trop fait marrer eux. Pascal Siakam et ses potes se sont vénères et Orlando a quelque peu souffert. La suite ? De toute beauté. La série face aux Sixers a tout bonnement été splendide. Malmenés par la bande de Joel Embiid, les Raptors s’en sont remis à un Kawhi Leonard tout simplement injouable et clutchissime pour passer in-extremis le cap des demi-finales de Conf’. Derrière, les Bucks de Giannis Antetokounmpo étaient assez effrayants, notamment quand ils menaient 2-0 et qu’ils semblaient se diriger sereinement vers les Finales NBA. Ouais, mais Toronto s’est une nouvelle fois fâché, et ça s’est fini sur un 4-2 pour les Dinos. Les nouveaux rois de l’Est étaient donc bien Canadiens, et si atteindre les Finales pour la première fois de l’histoire de la franchise était déjà un sacré exploit, on n’était encore loin d’avoir tout vu. Les Warriors étaient sur le point de réaliser le Threepeat et sont donnés favoris par à peu près tout le monde ? Ça ne dérangeait aucunement les hommes de Nick Nurse. L’effectif de Golden State était bien amoché, certes, mais les Raps ont pratiqué un merveilleux basket, et dans le sillage d’un robot aux mains disproportionnées et aux tresses toujours bien soignées, ils sont repartis dans le Grand Nord avec le plus beau des trophées. Il n’y avait sans doute pas grande monde qui avait misé une petite pièce sur les Raptors au mois d’octobre dernier, mais ce sont pourtant bien eux qui sont aujourd’hui sur le toit de la NBA. Bravo, champions.

L’IMAGE DE LA SAISON

DeMar DeRozan

Le retour émouvant du meilleur marqueur de l’histoire de la franchise après avoir appris son trade sur le parking d’un fast-food. Depuis, Kawhi semble presque lui être passé devant dans le classement des meilleurs joueurs des Raptors all-time.

ON NE L’ATTENDAIT PAS, IL A CARTONNÉ : PASCAL SIAKAM

Sérieusement, qui s’attendait vraiment à voir Pascal Siakam nous sortir une saison de fou furieux comme il vient de le faire ? Sans doute pas grand monde. C’est bien simple, on parle là d’un gars qui pourrait très certainement repartir avec le trophée de meilleure progression de l’année à l’occasion des NBA Awards le 24 juin prochain. Le Camerounais n’avait débuté que cinq petits matchs la saison dernière, il en a démarré 79 cette année, et ne vous y trompez pas, il a parfaitement su exploiter tout le temps de jeu qui lui était confié. Avec ses 16,9 points, 6,9 rebonds et 3,1 passes décisives par match en moyenne, Spicy P a souvent porté les Raptors sur son dos tout au long de la saison régulière, notamment quand Kawhi Leonard avait besoin de se reposer. Il aurait pu être menacé par l’arrivée de Marc Gasol au mois de février, mais Pascal était tout simplement trop important pour être sur le banc. La saison de Siakam ? Un sans faute.

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, IL A (UN PEU) ABUSÉ : NORMAN POWELL 

Ce n’était pas forcément évident de trouver un joueur un chouïa en-deçà dans cet effectif des Raptors, mais il est vrai qu’on en attendait peut-être encore plus de Norman Powell. Le produit de UCLA a proposé de très bonnes choses et a clairement fait mieux que la saison dernière, mais il n’a pas su s’imposer comme l’élément moteur du banc des Dinos, que ce soit en saison régulière ou en Playoffs. Une campagne loin d’être catastrophique, mais Norman avait la place et surtout le talent pour en faire un tout petit peu plus. 

LA VIDÉO DE LA SAISON

Nan mais la teuf du titre à Toronto… c’est une dinguerie 😳
Magnifiques images de @blogTO pic.twitter.com/TdEm3yfnFq

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) 14 juin 2019

CE QU’IL VA BIENTÔT SE PASSER

Le Canada tout entier va continuer à fêter ce titre historique pendant un bon petit moment, mais en attendant, les dossiers chauds vont s’enchaîner pour Toronto. Bien évidemment, le cas Kawhi Leonard sera la priorité de l’été tant un départ de ce dernier bouleverserait tous les plans de la franchise, mais il ne faudrait pas oublier non plus que Masai Ujiri, l’architecte des champions, est plus que courtisé par les Wizards et que son avenir dans le Grand Nord est encore loin d’être scellé. Bon, en allant chercher le titre de champion, les Raptors ont tout ce qu’il faut pour convaincre les deux hommes de rester, mais on le sait, rien n’est jamais acté en NBA. 

Une saison comme celle-ci ? Les fans de Toronto veulent en revivre le plus possible. Masai Ujiri a réussi son pari, Nick Nurse n’a absolument pas donné l’impression d’être un rookie et Kawhi Leonard est venu rappeler à tout le monde qu’il fait parti des tous meilleurs joueurs de la planète basket quand il n’est pas embêté par les pépins physiques. Résultat ? Les Raptors sont sur le toit de la NBA pour la première fois de leur histoire. Félicitations, champions.