Revenir d’un 3-1 vous paraît difficile ? : Warriors – Cavaliers 2017, le jour où tout n’a pas basculé
Le 10 juin 2019 à 18:44 par Arthur Baudin
Ça fait bizarre à Draymond Green de ne pas challenger LeBron cette année et c’est compréhensible tant l’Oracle Arena et la Quickens Loans Arena ont été les théâtres d’une multitude de scénarios. De la remontée des Cavaliers en 2016 jusqu’au sweep des Warriors l’an dernier, ces affrontements resteront comme les symboles d’une ère de domination de la part d’un collectif et… d’une individualité. Focus sur le match 5 des Finals 2017, où les planètes tirs de Kevin Love n’étaient pas alignés pour créer l’exploit.
Être mené 3-1 en Playoffs est une situation aussi délicate que Serge Ibaka ouvert à trois points. On a tous connu cette période où notre moyenne scolaire était déplorable et l’on comptait sur les derniers devoirs pour avoir 26/20 afin que le bulletin ne soit pas synonyme de ceinturon. Cette série était un peu la même pour les Cavaliers de LeBron, que des mauvaises performances jusqu’au match 4, puis l’espoir de voir Durant, Curry et Thompson tomber malades l’équipe changer de face. Le problème cette année-là, c’est que Rich Paul Tyronn Lue est à la baguette. N’importe quel coach qui mange un blow-out demande le temps-mort où fait des changements pour casser le rythme, mais le petit stratège a une toute autre technique : ouvrir grand ses lèvres et fixer un seul et même point. Maraboutage pour voler l’âme de Durant ? Les scientifiques de la Grande Ligue cherchent depuis des années les balls de Chris Paul l’explication de cette attitude. Bref, les Warriors ont l’équipe type : les Splash Brothers, Durant, Draymond Green et Zaza Dirty Pachulia. Il faut dire qu’on voit mal comment le Big Three de Cleveland (Kevin Amour, LeBron et Kyrie Irving) peut tenter d’inverser la tendance sans perdre un match sur les trois restants. Mais Kevin Love est en feu dans ces Playoffs avec 16,8 points et 10,6 rebonds de moyenne à 45% du parking et Uncle Drew produit 25,9 points 2,8 rebonds et 5,3 passes de moyenne lors de cette postseason. Enfin, le King pose ses grosses baloches de mammouth et envoie 26,4 points 8,6 rebonds et 8,7 passes de moyenne à 54% au tir. Le souci ? Un banc aussi creux que le crâne de Marcus Morris opposé aux remplaçant de luxe des Dubs : l’éternel Iguodala, Chauve Livingston, David West… Bref, le papier est largement à l’avantage des Warriors mais un évènement avant la rencontre est venu semer le doute dans les rangs californiens, on vous laisse juger par vous-même :Carrément flippant pour les hommes de Steve Kerr quand on connaît la personne qui émet cette prédiction. Bon, en réalité Gérard avoue avoir été piraté mais tant qu’on ne sait pas les substances consommées ce soir-là, on ne peut croire à 100% le GOAT. Bref, J.R. Smith lance les hostilités en annonçant une remontée des Cavaliers et c’est à Oakland qu’elle va devoir continuer (3-0 Warriors auparavant). Pas de grands blessés pour ce match 5 si ce n’est les puristes quand Tyronn Lue met un système en place. L’entre-deux est lancé et très vite, les Cavs jouent parfaitement les contre-attaques : Kyrie à la baguette et le King à la finition. Mais les Dubs répondent parfaitement via le Chef Curry et ses lay-ups malicieux, ainsi que par les mouvs indéfendables de Kevin Durant. Le second quart-temps est une démonstration de basket de la part des Californiens puisque les remplaçants commencent à jouer. Afin de se rendre compte, le banc des Cavaliers a produit 7 points, 4 rebonds et 2 passes en 51 minutes de jeu. C’est la raison pour laquelle les Warriors mènent 71-60 à l’entracte. Petit fait de jeu à noter dans le deuxième quart-temps, Tristan Thompson et David West se collent front à front et se chamaillent un peu. Résultat : faute technique des deux côtés. Durant continue son chantier dans le troisième acte mais les Cavaliers sont valeureux et le ballon circule bien, ils reviennent à cinq petits points des Dubs : 98-93. À noter que LeBron est incroyable et provoque des and one à foison. Seulement, c’était sans compter sur Iggy les idées de génie, qui sort les biscottos du banc. Curry continue de préférer la peinture au parking et ça fonctionne plutôt bien. Même si le King ne lâche rien, les Cavaliers s’inclinent 129-120 contre les enfants de la baie. Il n’y a pas eu de miracle, mais pour gagner un titre avec un banc à 7 points, il faut soit que les constellations soient alignées, soit que LeBron tape le record de Wilt Chamberlain. Voici la feuille de match :
Ce match restera dans l’histoire des Warriors comme un match de sacre, mais cette série n’a pas été passionnante tant la domination des Warriors semblait prévisible. Comme quoi, les come-backs ne sont pas automatiques et il faut une véritable force de caractère pour faire ce qu’on fait les Cavaliers en 2016 (remonter 3-1). On verra donc ce soir si les Dubs peuvent prétendre à un collectif prêt à montrer qui sont les véritables champions. L’heure est au combat.