Profil Draft 2019 : Nickeil Alexander-Walker, un ambidextre à la gueule d’agent immobilier

Le 02 juin 2019 à 09:37 par Arthur Baudin

Nickeil Alexander Walker
Source image : ESPN

On continue les profils de Draft avec un poste 2 moderne. Il s’appelle Nickeil Alexander-Walker, vient de Virginia Tech et il a du ballon le môme. Sa gueule d’ange et sa smooth-attitude intriguent les scouts. C’est un pari, le bust n’est pas impossible, mais au fond, qui n’aime pas les surprises ?

# Âge : 20 ans. Deux années à la fac.

# Position : Arrière. Peut monter la balle si c’est le bordel chez les Suns.

# Équipe : Virginia Tech. Fallait choisir l’autre.

# Taille : 197 centimètres. Propre.

# Poids : 93 kilos. Encore un peu maigrichon.

# Envergure : 210 centimètres. Très sale sur du backcourt.

# Statistiques 2018 : 16,2 points, 4,1 rebonds, 4 passes, 1,9 interception à 47% au tir, le tout en 34 minutes.

# Comparaison : Bradley Beal, ça c’est si tout se passe comme prévu.

# Prévision TrashTalk : entre 11 et 16.

Qualités principales

  • Capable de finir dans le trafic
  • Gros QI basket avec le sens du spectacle en plus
  • Envergure intéressante dans le secteur défensif
  • Une main gauche en or, considéré comme ambidextre par les scouts
  • C’est le cousin de Shai Gilgeous-Alexander, mais ça on s’en fout

Super Nickeil Alexander-Walker ne sort pas de la meilleure université NCCA. En témoignent les ex-joueurs de Virginia Tech précédemment draftés en NBA (Dell Curry, Dorian Finney-Smith ou encore Malcolm Delaney). Néanmoins, Nick pourrait potentiellement permettre de remonter un peu la moyenne avec ses nombreuses qualités même si le daron de Steph et Seth n’était pas dégueu du tout. Il y a d’abord cette capacité à driver, à absorber le contact et finir sur la tête d’un ou plusieurs défenseurs. Plutôt simple quand on a les deux mains. Le type ne donne jamais l’impression d’avoir dépassé son défenseur et pourtant il finit avec une aisance remarquable, d’ailleurs traduite par son pourcentage de goret à deux points (53,7%). Il lui arrive même d’aller poser un tomar quand l’accès au cercle est libre. Du parking, Alexandre-Marcheur n’est pas à plaindre avec son geste de catapulte médiévale qui enfante un très correct 38% cette saison. Il dégaine moyennement vite mais pourra quand même artiller sur le crâne lisse d’Evan Fournier. Son tir à mi-distance est aussi bon, mais plus rarement utilisé puisqu’il préfère aller se bastonner contre ses défenseurs. L’une de ses particularités reste sa court vision, le bonhomme enfile les passes lasers et possède un QI basket bien au-dessus de la norme. S’il sympathise avec Jaylen Brown, on peut espérer trouver un remède contre le cancer dans les années à venir. Au niveau du jeu au poste, c’est plutôt pas mal et il est susceptible d’opter pour un petit bras roulé des deux côtés. Mais en NBA, ce n’est pas toujours Mimi Mathy qui t’attend dans la peinture. Son action de jeu favorite reste la sortie d’écran où il devient une triple-menace grâce à sa qualité de passe, son tir correct et sa finition tout en toucher. De l’autre côté du terrain, ses longs bras lui permettent de voler le goûter des enfants joueurs adverses. L’instinct défensif du jeune Canadien lui agrée de sentir les bons coups, et de souvent se retrouver seul en contre-attaque. C’est un arrière moderne comparable à Bradley Beal pour sa propension à aller chercher le contact sous le cercle. Un gros dribbleur, qui possède le corps type du basketteur moderne. Pas trop gourmand, et altruiste quand il le faut. En voilà un joueur complet !

Défauts majeurs

  • Un premier pas trop lent
  • Manque de concentration
  • Physique un peu frêle
  • Dépend de ses partenaires

Sans cette finition ultra-abusée, Nick aurait néanmoins eu plus de mal à se faire sa place en NCAA. Son premier pas est lent et pas assez explosif, c’est pour ça qu’il ne dépasse pas son défenseur et s’oblige à finir avec un coup d’épaule ou un euro-step. En NBA, ce sera plus compliqué de bouger Kawhi à la finition. Il ne devient un energizer seulement lorsqu’il est en feu le bougre. S’il n’est pas dans son match, il galère à se jeter sur les ballons et parait nonchalant. En témoignent ses trois pertes de balle en moyenne cette saison. En tant que rookie, il faut directement adopter une mentalité de guerrier pour survivre en NBA. Physiquement, il devra en bouffer de la testostérone passer à la salle pour s’épaissir et pouvoir rester compétent à la finition. Car on veut bien que tu sois performant pour absorber le contact contre des ados prépubères, mais essaie un peu d’absorber la bedaine d’Aaron Baynes, même les nutritionnistes n’y arrivent pas. Enfin, le freshman canadien a montré une mauvaise image de lui en fin de saison, passant à coté de ses matchs quand son meneur (Justin Robinson) s’est blessé. Son rendement a chuté de 16 à 12 points de moyenne pour un moche 33% au tir sur une période de six matchs. L’image d’un arrière peu explosif et trop frêle, qui disparaît s’il n’y a personne pour faire le jeu autour de lui, pourrait bien lui faire défaut le 20 juin prochain. Va-t-il savoir faire les sacrifices nécessaires pour prendre de la masse, de l’explosivité, et éviter les sautes de concentration ? S’il y parvient, il est possible que la NBA gagne un arrière complet, avec un bel avenir au sein de la Grande Ligue.

Conclusion

Nickeil Alexander-Walker est l’un des paris de cette cuvée 2019. Porter une équipe NCAA est beaucoup plus aisé qu’une franchise NBA, et il lui faudra de la rigueur dans son quotidien. S’il possède une bonne taille pour son poste, il ne faut pas la gâcher en négligeant la salle de sport. Alors, plutôt une carrière à la Bradley Beal avec un rôle important au sein de son futur effectif ? Ou une trajectoire le guidant peu à peu dans les bas-fonds de la Ligue ? Faites vos jeux !

Sources texte : Basketballreference / Nbadraft.net / ESPN / Youtube / Draftexpress / Twitter