Profil Draft 2019 : Killian Tillie, le haut niveau dans le sang, et le niveau pour la Grande Ligue

Le 25 mai 2019 à 10:17 par Matthieu Angosto

Killian Tillie
Source image : YouTube

C’est la saison des profils de Draft, et il est grand temps de s’intéresser à un Frenchie. Il n’y a pas que Sekou Doumbouya dans la vie, on a aussi Killian Tillie. Issu d’une famille de sportifs, l’intérieur joue en NCAA, pour les Gonzaga Bulldogs. Pas encore certain de se présenter officiellement à la Draft, le frère de Kim va déjà tester sa cote. Par ici le profil détaillé !

Profil

# Âge : 21 ans. Expérimenté mais pas trop non plus.

# Position : Ailier-fort/Pivot. Ça joue des coudes dans la raquette.

# Équipe : Gonzaga Bulldogs. Sur les traces d’un certain Ronny Turiaf.

# Taille : 208 centimètres. Un poil petit pour jouer pivot quand même.

# Poids : 104 kg. Va falloir aller pousser à la salle.

# Envergure : ??? Il a préféré jouer à cache-cache avec les scouts NBA au Draft Combine.

# Statistiques 2018 : 6,2 points, 3,9 rebonds, 1,5 passe, 0,7 interception, 0,7 contre à 50% au tir et 43,8% du parking, le tout en 16,6 minutes.

# Comparaison : Boris Diaw du pauvre ?

# Prévision TrashTalk : Fin de deuxième tour, au mieux.

Qualités principales

  • Bon rebondeur
  • Shooteur correct, avec une bonne mécanique
  • Endurant, très bon athlète, compétiteur
  • Capacités de playmaker

Malgré une saison tronquée par les blessures, Killian Tillie était l’un des rouages importants de Gonzaga cette année. Derrière les prospects que sont Brandon Clarke, Rui Hachimura ou encore Zach Norvell, Tillie a montré de vraies qualités depuis trois saisons. Titulaire indéboulonnable dès sa saison sophomore, en 2017-18, son physique l’a rétrogradé à un rôle de remplaçant cette année. Dans cette situation, Tillie a pu montrer ses qualités de rebondeur. Avec son frère, Kim, joueur professionnel, ainsi que ses parents et son autre frère, Kevin, tout trois volleyeurs professionnels à niveau international, Killian a très vite acquis des qualités en termes de saut. Il est plus réactif qu’explosif, mais son esprit de compétition lui a permis de lutter face aux meilleurs intérieurs du circuit NCAA. Son tir extérieur est également un bel atout en attaque. Le Bulldog a tiré à 43,8% du parking cette saison, avec 2,1 tentatives par match. Le genre de statistique qui laisse espérer un futur efficace comme stretch big, ou sur pick and pop. Sa mécanique est déjà bonne. De plus, Tillie a montré une bonne mobilité quand il a de l’espace, et une très belle vision du jeu. C’est encore loin d’être parfait à ce niveau-là, mais le Frenchie sait déjà trouver ses coéquipiers sur des coupes. Enfin, quand il se met réellement à défendre, l’ancien de l’INSEP peut se montrer efficace.

Défauts majeurs

  • Physique fragile
  • Parfois indiscipliné en défense
  • Mauvais au poste, en attaque comme en défense
  • Pas du tout un protecteur de cercle

Comme énormément de prospects, Killian Tillie aura besoin de s’épaissir pour percer en NBA. Mais le Français part également avec un certain désavantage : son historique de blessures. Il a passé une grande partie de la saison sur le flanc, en ne disputant que 15 matchs, et ce n’est pas la première fois que l’intérieur doit laisser son équipe se débrouiller sans lui. De plus, même s’il peut être un défenseur correct, le Bulldog doit absolument progresser dans ce domaine. Facilement enfoncé au poste, faible protecteur de cercle, même lorsqu’il arrive en deuxième rideau, et facilement attrapé par la patrouille (2,9 fautes par match en seulement 16 minutes), Tillie va devoir se montrer plus discipliné en NBA. Il va également devoir bosser en attaque, non seulement son shoot extérieur, afin d’avoir un avenir comme stretch 4, mais aussi tout le reste de la panoplie. Les scouts le décrivent comme un joueur certes capable de scorer en mouvements, avec un bon toucher sur ses runners, mais surtout comme un intérieur trop timide dans son attaque du cercle. Alors on se retrousse les manches, on bombe le torse et on absorbe le contact quand il vient. Ce sera l’un des axes de travail majeur pour Tillie, si le Français arrive jusqu’en NBA.

Conclusion

La route vers la NBA n’est pas toute tracée pour Killian Tillie. L’intérieur de Gonzaga a de belles qualités, qui pourraient s’adapter dans un roster de la Grande Ligue, mais encore beaucoup de défauts rédhibitoire, notamment en défense. À l’heure actuelle, il ne figure dans aucune mock draft, il est donc difficile d’imaginer mieux qu’une sélection en fin de deuxième tour, voire un passage par les Summer Leagues en espérant gratter une invitation à un training camp.