Les Warriors valident leur quatre à la suite : ils étaient mignons ces Blazers, mais ça ne suffit pas face à des super champions

Le 21 mai 2019 à 06:59 par Giovanni Marriette

A vrai dire, on se doutait un peu de la fin. La “mauvaise” nouvelle ? Cette fin est donc arrivée, fort logiquement. La bonne ? On a encore eu droit à un Game 4 plein de surprises, et si la conclusion était donc attendue, le déroulé du match l’était beaucoup moins et nous aura au moins permis de ne pas regretter de n’avoir dormi, encore une fois, qu’une petite heure. Allez, débrief, accompagné de biscottes Heudebert badigeonnées de gelée de groseille maison. Team gourmet.

Même résultat final mais contenu différent, voilà ce qu’il faudra retenir de ce dernier match de la saison des Blazers. Dès l’avant-match d’ailleurs les surprises tombent, l’absence d’Andre Iguodala obligeant Steve Kerr à tenter des paris dans son starting five. Les grands gagnants du jour sont donc Alfonzo McKinnie et Jordan Bell, starters en finales de conférence c’est plutôt cool, alors que Kevon Looney prend cette fois-ci place sur le banc et que côté Portland Terry Stotts fait une nouvelle fois confiance au Casanova Meyers Leonard à la place d’un Enes Kanter dans le dur sur cette série. Le début de match ? Une douce folie. Les tirs pleuvent de partout comme dans un concours au All-Star Week-end, ça ne défend absolument pas et puis merde, tant mieux pour nous et on part donc sur un potentiel 240-238 en fin de match. Meyers Leonard rentre tous ses tirs, Damien Lillard rentre tous ses tirs, Klay Thompson rentre tous ses tirs, Jordan Bell et Alfonzo Machin passent pour des Hall Of Famers, bref c’est le bordel. 36-35 Warriors après douze minutes, et on peut donc partir pour le show le plus inattendu de ces Playoffs.

Vous connaissiez Kawhi Leonard, le tueur silencieux du grand nord, vous ne connaissez sans doute pas Herbert Leonard, beau gosse strasbourgeois et président du fan club du triangle d’or, mais cette fois-ci c’est bien au troisième frère, Meyers, auquel on s’intéresse. Le deuxième quart-temps du pivot charpenté des Blazers ? Une dinguerie absolue, et on pèse nos mots. Déjà auteur de 13 points au premier quart, le joueur le plus cheaté de NBA 2K13 se repose un peu en début de deuxième quart et revient sur le parquet avec un peu plus de trois minutes à jouer avant la mi-temps. Trois minutes plus tard ? 12 points de plus, trois bombes du parking dont un step-back d’anthologie, un torse bombé, un Moda Center aussi hilare que déchaîné et une feuille de stats qui affiche à la mi-temps 25 points à 10/12, career high déjà explosé alors qu’on va juste boire un coup avant de revenir pour 24 minutes de plus. La beauté, la magie des Playoffs même, et dans son sillage des Blazers qui font la course en tête, 69-65 à la pause avec un scénario qui ressemble malheureusement aux précédents pour Terry Stotts et ses hommes.

Tenir au retour des vestiaires telle est la mission, et ô bonheur les Blazers vont cette fois-ci y parvenir, en comptant jusqu’à… 17 points d’avance à moins de deux minutes de la fin du troisième quart. Cette fois-ci c’est la bonne, Portland ne passera pas sous le baby et n’embrassera pas le cul de Fanny, mon dieu qu’elles sont beaufs ces expressions.

Sauf que ceux qui connaissent cette équipe des Warriors connaissent malheureusement la suite… On parle d’une équipe qui a retrouvé ses plus beaux automatismes, ceux d’un collectif tout simplement all-time. On parle d’une équipe dans laquelle deux hommes vont une fois de plus se démarquer, Steph Curry et Draymond Green, en réalisant cette fois-ci un triple-double chacun, Steph s’occupant d’éteindre certains feux et d’en allumer d’autres, alors que Dray continuait de se muer en le plus beau chef d’orchestre vu depuis… en fait on ne connait pas vraiment de chef d’orchestre à part Louis De Funès dans La Grande Vadrouille. La pause culture c’est fait, on peut donc passer à une fin de match dont vous avez donc compris le principe, avec des Dubs qui reviennent à 200 à l’heure et qui vont cette fois-ci offrir, grands seigneurs, cinq minutes de prolongations à un public qui l’aura bien mérité. Meyers Leonard avait une nouvelle fois fait exploser la salle avec un giga-tomar en contre-attaque, Damian Lillard et C.J. McCollum avaient mis les tirs qu’il fallait mais comme toujours les Warriors gagnent, un peu comme si vous vouliez prendre Adriano à la course dans PES 2010. Le dernier tir de Damian Lillard ne connaitra pas le même destin que celui qu’il nous avait offert au premier tour, et fort logiquement on tire donc un trait sur une saison réussie et des Playoffs exceptionnels dans l’Oregon.

Direction les Finales pour Steve Kerr et ses boys, les cinquièmes de suite, exploit réalisé dans l’histoire uniquement par les Celtics époque cigare d’Auerbach et rebonds de Bill Russell. Draymond Green est content, il a désormais une semaine minimum pour se prélasser. Pour les Blazers ? C’est l’heure des félicitations, ces messieurs les ont bien méritées.

stats Blazers

stats Warriors