Les Blazers repartent avec un violent coup de balai mais n’oubliez pas l’essentiel : ces Playoffs furent exceptionnels

Le 21 mai 2019 à 09:18 par Giovanni Marriette

Blazers
Source image : NBA League Pass

La fin est rude mais bon sang que l’histoire fut belle. Dans les faits ? Le 4-0 reçu des mains du CPE californien fait mal, mais pour ceux qui auront assisté à ces quatre derniers matchs et plus globalement à toute la postseason des hommes de Terry Stotts… l’heure est clairement aux félicitations. Car il y a des sweeps qui font mal, poke 2018, et d’autres qui sonnent comme des fins heureuses.

Ces Warriors-là étaient de toute façon bien trop forts. Trop en place, trop adroits, trop rapides, trop Curry et trop Green. Pas d’énormes regrets donc, si ce n’est que ce katzer paraît aujourd’hui bien sévère compte tenu de la magnifique histoire écrite depuis le 14 avril par ces mecs-là. La saison régulière on y reviendra très vite, alors attardons-nous plutôt sur ces Playoffs. Des Playoffs qui s’annonçaient d’ailleurs compliqués selon ces nez fins de bookmakers. L’absence de Jusuf Nurkic semblait être un vide qu’il serait difficile à combler sur une série en sept, d’autant plus face… au Thunder, un Thunder bête noire de Portland cette saison et clairement identifié comme l’adversaire pas d’bol à surtout éviter. Le scénario sera finalement tout autre puisque les Blazous vont finalement outplay OKC de manière nette et sans bavure, avec une fin en apothéose signée Damian Lillard. Le picth parfait du film qui pourrait s’appeler Les TrashTalkers, un Russell Westbrook que l’on entend plus depuis et, déjà, le douloureux souvenir de 2018 en partie effacé. La suite ? Une belle histoire qui se met en branle, des role players qui assurent au relai des leaders, et une série légendaire qui nous offrira, pêle-mêle, un match à quatre OT et un C.J. McCollum stratosphérique lors du Game 7. Direction les Finales de conférence face à la bête noire cette fois-ci californienne, Dame DOLLA et ses potos restant face à GS sur une belle série de… huit défaites de suite en Playoffs. La suite on la connait, une bourrasque de talent emporte des Blazers trop crevés, et le bilan des confrontations directes face à Steph Curry et les pyromanes passe donc à 0-12.

Mais est-ce bien le plus important ? Pas aujourd’hui en tout cas.

Car aujourd’hui c’est à tout un groupe qu’il faut rendre hommage. Un groupe meurtri par une fessée aussi monumentale qu’imprévue la saison passée au premier tour des Playoffs face aux Pelicans d’un duo Holiday/Davis sur un nuage, un groupe que beaucoup d’entre nous voyaient faire les frais de l’upgrade continuelle de la Conférence Ouest. Quelques mois plus tard un paquet de clapets ont été refermés sans sommation, et c’est sur les bases d’une campagne de Playoffs historique que Damian Lillard et son squad peuvent désormais travailler. Damian Lillard justement, pour commencer par le plus appétissant. Une série extraordinaire de maîtrise face au Thunder, exterminant tout l’Oklahoma en silence quand ses adversaires avaient la langue bien pendue. La suite ? Plus compliqué mais bonjour la mission quand vous vous faites trapper à quatre tous les soirs de votre vie. Moins impressionnant par les statistiques mais tout aussi présent en défense et dans l’attitude, Dame DOLLA a passé un cap durant ces Playoffs, jusqu’à se positionner aujourd’hui comme l’un des trois meilleurs meneurs de la Ligue pour un paquet d’observateurs. Autre soldat à congratuler ? Son plus proche acolyte, C.J. McCollum. Monstrueux d’efficacité et soyeux comme de la laine dans le périmètre, C.J. a parfaitement secondé son franchise player et l’a même remplacé au pied levé quand ce dernier ne trouvait pas la solution. Exemple : ce Game 7 d’Antho Logie face aux Nuggets lors duquel C.J. se transforma en Michael pour qualifier Portland pour une inespérée finale de conférence. Mais les Splash Bandits n’ont pas tout fait tout seuls, loin de là. On disait du supporting cast des Blazers qu’il serait beaucoup trop juste une fois les Playoffs arrivés ? Ces mecs-là ont finalement prouvés qu’avec du cœur et des couilles tout était possible. Des soldats sans skills Aminu ou Harkless aux hommes de l’ombre Evan Turner ou Seth Curry, tous ont à un moment donné su apporter à leur équipe. L’histoire entre Seth et son frangin est belle et le petit ne s’est pas démonté, Maurice Harkless a prouvé que l’on pouvait être un élément central d’une franchise NBA sans pour autant savoir poser un dribble, Evan Turner a montré pour sa part que l’on pouvait être utile sans pour autant bénéficier d’un cerveau, bref toutes ces petits histoires qui font la magie d’une telle campagne de Playoffs. Idem d’ailleurs pour Zach Collins, pas forcément celui qui doit faire péter les records au test de QI mais toujours ready to go, toujours ready to fight. Rajoutez à cela un Rodney Hood tellement utile et un… Meyers Leonard qui s’est pris depuis trois jours pour un mélange entre Wilt Chamberlain et Reggie Miller, et vous obtenez une bande joyeux badass dont on fera peut-être un jour un joli film.

On partait sur un duel entre Damian Lillard et les Warriors… et le leader désigné n’a finalement été qu’un acteur parmi d’autres, au sein d’un collectif sublimé par les choix de Terry Stotts et porté par une inattendue vague de succès. Une bonne fois pour toutes messieurs les Blazers, merci, et vous pouvez être fier de votre printemps.