Giannis Antetokounmpo limité sur le Game 3 : ajustements, difficultés, c’est l’heure de tester le Freak

Le 20 mai 2019 à 05:07 par Bastien Fontanieu

Giannis Antetokounmpo
Source image : NBA League Pass

Attendu de pied-ferme en terre canadienne sur ce Game 3, Giannis Antetokounmpo a malheureusement passé une sale soirée. Entre ajustements adverses, manque d’agressivité et problèmes de fautes, le Freak va devoir se ressaisir et vite.

Pas le genre de la maison de sonner l’alarme quand ça ne vaut pas le coup, mais une petite tape sur les doigts fait toujours du bien. Et malgré sa saison venue d’un autre système solaire, Giannis n’est pas exempt de ce genre de punition. Preuve étant avec ce match perdu en déplacement, à Toronto, la première défaite des Bucks à l’extérieur sur ces Playoffs 2019. Sachant qu’il ne s’agit que du second revers de Milwaukee en plus d’un mois, on le répète, il n’y a pas à en faire une tourte au fromage. Sauf que dans une série où le jeu d’échec est roi et chaque entraîneur doit avancer ses pions, Mike Budenholzer va devoir venir en aide à son franchise player. Car Giannis ne pourra pas vivre de Game 4 aussi compliqué que le match de cette nuit. Dans les chiffres, faisons vite, on peut décortiquer et les tourner comme bon nous semble (12 points, 23 rebonds, 7 passes, 4 contres, 5/16 au tir, 2/7 aux lancers, 8 balles perdues). Trop de balles perdues, ça c’est évident. Pas assez de lancers provoqués, il fallait s’y attendre en changeant de scène pour jouer, mais sachant que le premier lancer a été tenté en tout début de dernier quart-temps, le sujet sera remis sur la table en interne ce lundi. Kawhi, notamment, a été envoyé en mission sur Giannis pour créer davantage de difficultés dans le jeu du numéro 34. Moins de lignes de pénétrations, moins de panique de la part des Raptors quand Antetokounmpo se retourne, orientation vers les zones moins préférentielles, Leonard a fait sa partie du job mais il faut aussi dire que Giannis n’a pas fait la sienne.

Dans l’agressivité, puisqu’on parlait à l’instant de lancers, il y a eu plusieurs occurrences qui ont certainement fait soupirer ce bon Bud sur son banc. Sachant que Kawhi défendait parfois en grimaçant, sur une canne et demi, voir le Freak tenter des shoots à distance plutôt que d’attaquer la star des Raptors sur son côté faible n’était pas le plus beau des pestacles, ni la meilleure des solutions. Aux lancers, mêmes galères, au-delà d’un airball qui peut arriver sur un malentendu, ce sont des offrandes en plein money-time qui ont été transformées en deux ratés, avant que George Hill ne sauve son coéquipier à distance. Ce qui est saisissant avec Giannis, c’est qu’en étant aussi éloigné de sa zone de confort, il reste capable de défendre sur tout le monde, de gober du rebond à tout va, et de créer des shoots pour les autres. Son scoring pur n’a pas été à la hauteur des attentes, d’autres aspects ont été gérés par séquences. Mais il a manqué cette agressivité naturelle que le Freak possède, sur des replis défensifs et des attaques disponibles, qui l’auraient vu gonfler les muscles s’il avait fait les bons choix à domicile. La bonne nouvelle pour les Bucks, c’est que le garçon est plutôt du genre à vouloir se rattraper, et qu’il fera difficilement un match aussi “moyen” d’aussi tôt. La nouvelle à surveiller, cependant, c’est que Toronto a voulu tester un nouveau schéma défensif en mettant Kawhi sur la bête ainsi que les rotations en deuxième rideau qui vont avec, et cela a quelque peu déréglé les habitudes du phénomène grec. Les grands joueurs, de taille MVP, sont ceux qui reviennent sur une contre-performance et ferment des bouches dès le surlendemain, encore plus à l’extérieur. La plateforme est prête, à Giannis de briller dessus ce mardi.

Que la race humaine souffle un coup, Giannis est en fait bien comme nous. Un match loupé, une sixième faute qui a fait basculer son équipe vers une sale fin de soirée :en espérant que le Freak voit les images de Drake lui disant de bien vouloir quitter le terrain, ça le mettra en rogne pour jouer tel un MVP au Game 4.