Bilan de saison 2019, version Celtics : se faire taper par un ailier meilleur que toute ton équipe, c’est la vie que Boston mène

Le 11 mai 2019 à 12:53 par Matthieu Angosto

Celtics
Source image : NBA League Pass

On les voyait rouler sur l’Est et retrouver les Finales NBA pour la première fois depuis 2010, avec un effectif deep as fuck et une saison 2017-18 réussie. Mais rien ne s’est passé comme prévu pour les Celtics, qui se retrouvent en vacances après une année décevante. Avec Kyrie Irving cet été, la free agency s’annonce sportive pour Danny Ainge.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

L’objectif à Boston au début de la saison, il était clair comme de l’eau de roche : les Finales, et pas seulement pour se faire gifler par Golden State. La Green Nation visait le titre, et on les voyait comme une réelle menace à l’hégémonie des Warriors. Après avoir atteint les finales de Conférence en 2018, sans Kyrie Irving ni Gordon Hayward, on pensait que les Celtics au grand complet allaient dominer toute l’année. Ils en avaient les armes, tout le monde le voyait, et c’est pour cela que TrashTalk avait prédit un gros bilan de 61-21.

Ce qu’il s’est vraiment passé :

On attend toujours un semblant de collectif à Boston. Aucune régularité dans le jeu, une attaque qui se repose trop sur ses individualités et une défense capable d’étouffer n’importe qui comme de prendre l’eau pendant 48 minutes. Ces Celtics à 100% ont fait moins bien que la version souillée par les blessures de 2018. 49 victoires, 33 défaites, une quatrième place arrachée en fin de saison à l’Est, et pas grand-chose à sauver. Kyrie Irving a fait sa saison de All-Star, mais ses capacités de leader ont été plus que douteuses, avec d’innombrables sorties dans la presse. Ah ça, pour parler et dire que personne ne les battrait sur une série en 7, il y avait du monde. Pour assurer sur le terrain, un peu moins. Jayson Tatum n’a pas su confirmer ses superbes Playoffs, Terry Rozier et Jaylen Brown ont pas mal soufferts de leur réduction de minutes, Gordon Hayward n’a pas encore retrouvé son tout meilleur niveau et Brad Stevens n’avait plus vraiment l’air d’un coach de l’année potentiel. Et malgré cela, les Playoffs ont débuté avec une grosse lueur d’espoir. Un sweep des Pacers, certes privés de leur meilleur joueur en Victor Oladipo, mais tout de même, une équipe solide. Pendant quatre matchs, Boston a su se comporter en patron dans les moments chauds. Pas de blowout, ni de domination sans partage, mais remporter son premier tour 4-0, ça envoie un message. Message reçu et rapidement ignoré par les Bucks de Giannis Antetokounmpo. Après une belle victoire lors du Game 1, les Celtics ont simplement subi la loi du Freak. Après LeBron James, voilà un nouvel ailier superstar sur lequel la Green Nation vient buter en postseason. Frustrant.

L’image de la saison :

Kyrie Irving

On a très (trop) souvent vu Kyrie Irving devant les micros. Déterminé à montrer qu’il était bel et bien un leader, Uncle Drew a souvent pris la responsabilité de s’exprimer sur les déboires de son équipe. Dans son sillage, beaucoup de monde a parlé à Boston, mais les Celtics n’ont pas réussi à trouver leur rythme de croisière. Résultat, une élimination prématurée, en demi-finale de Conférence, et une question pour Kyrie : et maintenant ? Free agent cet été, étant donné qu’il va probablement décliner sa player option, le meneur a peut-être joué son dernier match au TD Garden.

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Marcus Morris

Derrière le Super-Cinq de Boston, on attendait pas grand-chose de la second unit. On voulait un Terry Rozier en progression, un Marcus Smart à la hauteur de son nouveau contrat, et on a surtout eu Marcus Morris. Régulier toute la saison, contrairement à beaucoup de ses coéquipiers, Mook a fini par se faire une place dans le starting five, assez tôt dans la saison. Troisième meilleur marqueur de l’équipe avec ses 13,9 points et 6,1 rebonds par matchs, l’ancien des Pistons a été une des vraies satisfactions de la saison. Fiable, rarement blessé et capable de rentrer de gros tirs dans le money time, l’ailier a également joué à son niveau lors des Playoffs, malgré un retour sur le banc au profit de Jaylen Brown. Free agent cet été, son expérience et son poids dans le vestiaire en font un élément qu’il serait sans doute intéressant de prolonger cet été.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Jayson Tatum

C’est difficile à dire, mais celui qui n’a plus 20 ans a déçu cette saison. Certes, il a un peu progressé, passant de 13,9 points et 5 rebonds à 15,7 points et 6 rebonds. Loin de l’explosion qu’on espérait. Fort de ses Playoffs formidables, marqués par un poster sur LeBron James, Tatum n’a pas réussi à s’imposer comme l’indéniable option numéro 2 des Celtics. Après un été passé à bosser, notamment avec Kobe Bryant, le numéro 0 a récupéré la mauvaise habitude de prendre des mid-range douteux. Et en Playoffs, ça a été la même chanson : 15,2 points et 6,7 rebonds à 43,8% au tir. Mal utilisé au sein de l’attaque celte, l’ailier n’a pas réussi à tirer son épingle du jeu. Malgré tout, avoir ce genre d’attente autour de soi alors qu’on n’a que 21 ans est le signe d’un talent indéniable. Pas trop d’inquiétude pour Jayson, mais tout de même une déception au vu de sa production cette saison.

La vidéo de la saison :

I HAVE THE RECEIPTS pic.twitter.com/aw5tsWuYyA

— George Hill’s Indian Son Rohan (@rkattijr) May 9, 2019

Résultat de toutes ces belles paroles : torchés en cinq manches par les Bucks. Les Celtics se sont peut-être vus trop beaux cette saison, et on espère qu’ils retiendront la leçon l’année prochaine. En attendant, on ne peut qu’exposer l’échec qu’a été cette campagne.

Ce qui va bientôt se passer :

L’été peut aller dans bien des directions pour les Celtics. Dans un scénario, Kyrie Irving prolonge, Danny Ainge monte un package capable de convaincre les Pelicans de transférer Anthony Davis, et Boston revient revanchard pour l’année prochaine. Dans un autre, Kyrie Irving s’en va, Anthony Davis ne vient pas, Al Horford prend son option à 30,1 millions de dollars et les Celtics se retrouvent avec un roster toujours aussi jeune, avec potentiellement trois rookies en plus, et un peu moins d’espoirs de titre. Ce ne sera pas catastrophique, mais quand même un peu décevant. Également au rayon des free agents : Terry Rozier, Marcus Morris et Daniel Theis, plus éventuellement Aron Baynes, si ce dernier décline sa player option. L’avenir de Scary Terry ne s’écrit peut-être plus dans le Massachusetts, mais Morris et Theis ont été trop précieux cette saison pour ne pas tenter d’être prolongés. Quant à Baynes, il sera peut-être sacrifié au profit de l’éclosion de Robert Williams, très peu vu cette saison. Hormis cela, le roster des Celtics ne devraient subir que des ajustements mineurs. Le groupe reste très talentueux, et la marge de manœuvre de Danny Ainge reste limitée. Il y a les outils, et après une saison à tâtonner, peut-être que Brad Stevens trouvera la formule magique pour que tout le monde arrive à jouer ensemble.

Grosse déception que cette saison des Celtics. En vacances bien plus tôt que prévu, les hommes de Brad Stevens vont avoir un long été pour réfléchir, travailler et revenir plus fort. La Green Nation compte sur eux. Après un pas en arrière cette année, Boston sera attendu au rebond en 2019-20.