Bucks – Celtics, le récap du récap : et dire que Giannis n’est même pas… la raison principale du succès de Milwaukee

Le 07 mai 2019 à 10:07 par Giovanni Marriette

Mike Budenholzer Bucks coach
Source image : YouTube

Après quatre matchs dans la demi-finale de Conférence opposant Milwaukee à Boston, les Bucks ont pris un très gros ascendant cette nuit en allant s’imposer pour la deuxième fois consécutive dans une salle pourtant réputée difficilement prenable en Playoffs. Une seule défaite lors de tous les Playoffs 2018, le Game 7 face à Lord LeBron, et donc… deux en quatre jours face aux Bucks. Pourquoi, comment et à cause de qui ? On sort les lunettes 3D et on essaie d’y voir plus clair.

Nombreux étaient celles et ceux qui pensaient en début de série que ces Celtics avaient les armes pour gêner la meilleure équipe de la saison régulière tout juste écoulée. Nombreux étaient ceux et celles (et l’auteur de cet article en fait partie, aussi élégant dans la vie soit-il) qui pensaient que le manque d’expérience des hommes de Budenholzer pouvait pêcher face à un squad de guerriers un poil plus habitués à ce genre de joute printanière.

Oui mais non.

Oui mais non car plusieurs critères sont venus depuis mettre à mal nos réflexions d’avant-série, malgré un Game 1 qui allait plutôt dans le sens du vent pour Boston. Premier constat ? Les leaders attendus côté Bucks sont là et bien là. Eric Bledsoe est intenable en défense et a parfois payé sa débauche d’énergie avec des faux billets en attaque (18/44 au tirs et surtout 4/19 du parking), mais c’est de bonne guerre. Khris Middleton ? Si vous vouliez savoir pourquoi l’homme au visage disgracieux est All-Star, vous avez aujourd’hui la réponse. Hormis le match d’hier lors duquel la mire ne fut pas trouvée, on est donc sur un 13/20 du parking avec notamment un Game 2 psychédélique derrière la ligne, sans compter une activité de tous les instants et un danger permanent en back-up de son général en chef qui nécessite déjà, à lui-seul, des prises à deux voire à trois sur chacune des attaques de Milwaukee… Insoluble ? Pas loin, d’autant plus que le vrai génie de ce premier tour s’appelle en fait… Mike Budenholzer. Génie, ok, on y va peut-être un peu fort, c’est pas le BC Veyle contre la Dream Team non plus, mais le COY 2015 et… 2019 a en tout cas trouvé la clé pour enrayer la machine celte, elle qui restait sur cinq victoires consécutives dans ces Playoffs avant de tomber salement lors des trois derniers matchs.

En terme d’ajustement après le Game 1 ? Exit Sterling Brown du starting five, bonjour… Nikola Mirotic. Le duo Mirotic-Lopez, espèces de frères Bogdanov de la balle orange, permettant à Giannis Antetokounmpo de rebasculer au poste 3 et de proposer un cinq absolument terrifiant en terme de shooting et d’athléticité. Cinq vrais shooteurs, cinq vrais défenseurs et plus si affinités (Mirotic et Lopez sont souvent sous-cotés à ce niveau-là), bref un club des cinq déjà bien difficile à manœuvrer sur les entames de match. La chance de Brad Stevens ? Cet ajustement de roster allait bien être obligé de faire descendre d’une matche le level du banc des Bucks non ? Bah non, car là encore Coach Bud a fait son choix au moment de trier les pièces maîtresses de son banc, et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est aussi étonnant que réussi… Exit les D.J. Wilson ou Sterling Brown, pourtant efficaces en régulière, exit Tony Snell, pourtant l’un des premiers cyborgs construits dans le laboratoire du Dr Gero du Wisconsin, exit aussi le petit Tim Frazier ou le vieux Pau Gasol, dont on apprécie chaque soir la coupe d’un nouveau costume. Les heureux bénéficiaires de la loterie ? Ils sont au nombre de trois et se nomment George Hill, Pat Connaughton et Ersan Ilyasova. Trois mousquetaires du banc, trois guerriers, trois hommes de coach qui font des différences depuis le début de la série et le match d’hier est terriblement parfait pour étayer le constat d’une bataille perdue par Brad Stevens… 32 points pour le trio sus-cité des Bucks, 7 pour le banc des C’s, à 3/17 au tir. Un Gordon Hayward décevant sur l’ensemble de la série après un premier match passable, un Terry Rozier qui surfe depuis un an sur sa série de Playoffs… de l’an dernier face aux Bucks comme Patrick Hernandez force avec Born to be alive, un Marcus Smart enfin de retour mais qui nous a surtout fait apprécier le fait qu’il reste avant tout un défenseur et pas celui par qui l’étincelle arrive en attaque. Bref un constat bien triste alors que dans le même temps George Hill punissait les errances défensives de Kyrie Irving, alors que dans le même temps Ersan Ilyasova jouait les tourelles des raquettes.

Car il est bien là le souci pour Brad Stevens, finalement. Non pas que la puissance de Giannis Antetokounmpo soit un problème à nier (39 points à 13/19 hier), mais ce problème-là on le connaît, et personne ne semble en mesure s’y apporter une solution. Non, les vrais soucis pour Boston dans cette série sont en fait nombreux. Un Giannis trop puissant on l’a dit, un Kyrie absent des débats bien que présent dans les stats (parce qu’il faut regarder les matchs hein), ça on va très vite en parler, un supporting cast trop timide (les Jay Brothers, on vous parle) et donc un outcoaching total de Mike Budenholzer, ce dernier ayant des solutions pour à peu près tous les problèmes de la Terre. Escompter passer ces Bucks-là avec comme principales armes Al Horford et Marcus Morris ? Allez, next.

On résume ? Les Bucks ont donc un roster plus efficace à défaut d’être plus talentueux sur le papier, un leader qui assume et un coach qui domine les débats. On ne va pas y aller par quatre chemins : les Bucks sont au dessus, à tous les niveaux, et le feu d’artifice pourrait bien être très sale demain soir dans le Wisconsin.