Les Clippers sont éliminés mais les Clippers n’ont pas à rougir : magnifique saison, magnifique série, vacances méritées

Le 27 avr. 2019 à 09:45 par Giovanni Marriette

Steve Ballmer
Source image : NBA League Pass

Levez le doigt ceux qui avaient prédit une huitième place des Clippers cette saison. Vous là, au fond de la salle ? Ok, vous êtes donc un menteur. Étonnants les hommes de Doc Rivers le furent toute la saison, et cette série face aux Warriors n’a fait que confirmer la belle impression laissée tout au long de la régulière. C’était pas gagné, alors bravo messieurs.

La free agency 2018 ne laissait rien augurer de bien bon et l’époque Lob City définitivement révolue avec le départ cette fois-ci de Dede Jordan… il fallait donc reconstruire sur des bases saines. Pas forcément flashouilles mais au moins saines, pour penser à l’avenir. Tobias Harris et Danilo Gallinari en leaders, mouais, Pat Beverley, Marcin Gortat ou Avery Bradley comme gardiens du temple, boarf, un rookie un peu underground au nom un peu chiant à écrire, peut mieux faire. Les seules “garanties” sont un duo d’entertainers qui sortira du banc ? Allez hop, mettez-moi tout ça autour de la onzième place et tout le monde sera content. Hehe. Six mois plus tard ? Les Clippers viennent donc de tomber les armes à la main face aux invincibles Warriors, récoltant ça et là toutes sortes de louanges après une saison et des Playoffs magnifiques. On peut bien écrire ce qu’on veut, spéculer tout ce qu’on veut, c’est d’abord dans la tête que ça se joue et à ce petit jeu-là les Clippers ont été très forts.

Un début de saison étonnant, déjà, grâce à un Lou Williams pas loin d’être le remplaçant le plus efficace de… l’histoire (il l’est d’ailleurs devenu au scoring cette saison), un Montrezl Harrell qui n’est pas bon uniquement avec les TrashTalkers de Châteauroux, un Gallo sur ses deux jambes donc diablement efficace… et surtout un Tobias Harris en année de contrat donc évoluant à un niveau de All-Star. Plein cœur de l’automne les hommes du Docteur Rivière sont… leaders à l’Ouest, prend ça le turfeur. La stagnation qui s’en suivra est logique et quand le front office décidera à la trade deadline d’envoyer Tobias Harris à Philadelphie, on se dit alors que les victoires n’intéressent pas plus que ça les Clippers. Landry Shamet qui débarque, on ne parle quand même pas d’un mec qui révolutionnera la franchise. Sauf que le petit envoie du bois, et c’est surtout tout le roster qui upgrade le niveau pour confirmer les premiers mois et aller verrouiller rapidement une place dans les huit. Lou Will est exceptionnel, Shai Gilgeous-Alexander est devenu un titulaire solide et les Clippers emmerdent tout le monde. Spolier : ce n’est pas terminé.

Finalement “retombés” à la place du con puisque cette huitième place envoie directement les mecs se faire mâcher par la, jusqu’à preuve du contraire, meilleure équipe de la Ligue. Une fois de plus on se dit que les Clippers c’est bien gentil mais faut pas pousser, une fois de plus ça part sur un sweep dans quasiment tous les brackets, et une fois de plus cette bande de soldats dégénérés va faire taire tout le monde… Une première défaite logique dans la marmite de L’Oracle puis… le match de tous les records puisque gagné après avoir remonté un débours de 31 points, merci de bien relire cette phrase. Les Clippers tiennent leur exploit, on va pouvoir gentiment plier les gaules. “Mais vous n’avez encore pas compris”, semblent nous hurler Loulou, Dani and co. car après deux défaites à la maison ces cinglés vont tout simplement aller chercher une seconde victoire en terre hostile pour faire douter pour de bon les doubles-champions en titre. 3-2 Warriors, Game 6 à disputer à la maison et dans tous les cas la “chance” de pouvoir, au pire, sortir oles vivas d’une foule qui aura vécu une drôle de saison. Une mixtape de Kevin Durant plus loin les vacances pointeront le bout de leur nez, tellement méritées au final pour l’une des équipes frisson de cette saison 2018-19.

On y reviendra, longuement, mais aujourd’hui l’heure est surtout aux félicitations collectives, pour un groupe qui n’a jamais rien lâché et qui va pouvoir voir venir avec sérénité. Nous sommes le 27 avril et les Clippers sont plus que jamais la meilleur équipe de Los Angeles, de surcroît gérée par des mecs sérieux et représentée sur le terrain par de frais guerriers. Et en fait c’est… tout ce qu’on aime.