Bilan de saison 2019, version Hawks : ah, le projet de reconstruction à Atlanta va bien plus vite que prévu…!

Le 17 avr. 2019 à 15:58 par Bastien Fontanieu

hawks john collins trae young
Source image : NBA League Pass

En pleine reconstruction, et avec un sacré pari réalisé lors de la Draft 2018, les Hawks ont abordé cette saison avec autant d’incertitudes que d’enthousiasme. Quelques mois plus tard, nous voici enfin en vacances du côté d’Atlanta, et un premier bilan peut être réalisé après 82 matchs dans le rétroviseur. Zoom sur des pioupious, qui ont plutôt une bonne gueule en sortie de nid…

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ :

La recette sentait tellement mauvais qu’on mettait globalement Atlanta dans les profondeurs abyssales de la Ligue. Pas juste une des quatre ou cinq pires franchises de la NBA en terme de bilan, mais le pire bilan. Un total de 17 victoires annoncé, qui s’expliquait de manière assez compréhensible. Nouveau coach en Lloyd Pierce, juste après Mike Budenholzer, nouveau système à mettre en place, nouveaux coéquipiers, moyenne d’âge extrêmement jeune, pas un seul All-Star, des patrons qui ont des dents de lait et un banc bien faible, prenez le tout, mélangez-le, et vous obtenez quasiment systématiquement une équipe sur le podium de la honte. Toute l’incertitude planait au-dessus de Trae Young, choisi en échange de Luka Doncic lors de la Draft 2018, et qui semblait être un projet à développer sur le long terme. Comment faire confiance à une brindille, qui va se taper parmi les meilleurs athlètes de la planète tout en étant étiqueté comme le joueur échangé contre Doncic ? Hormis quelques belles victoires, circulez, y’a rien à voir.

CE QUI S’EST VRAIMENT PASSÉ :

Une saison à deux visages. Le premier, comme attendu, est hardcore et tiendra jusqu’à la mi-décembre. Trae Young a du mal, les Hawks sont à 6 victoires pour 23 défaites, ça sent le faucon braisé. Mais le second visage va apparaître juste avant Noël et faire d’Atlanta une des discrètes darling de la NBA en deuxième partie de saison, les hommes de Lloyd Pierce commençant à trouver leur rythme. John Collins retrouve le groupe, le jeu se ralentit pour Young, Huerter prend confiance, Bembry régale en sortie de banc, et le style de jeu up-tempo d’Atlanta est imposé chaque soir. L’équipe la plus rapide de toute la Ligue, dirigée par un duo qui va attirer bien des regards. John Collins et Trae Young sont en osmose, la paire séduit et de nombreuses rencontres face à de gros calibres du circuit sont serrés jusqu’au bout.  En clair manque de matos pour tenir sur la durée, les Hawks sont à peine à 50% de victoires une fois le virage de la mi-décembre passé, mais le message est envoyé à toute la Ligue. Il y a un projet à Atlanta, avec des jeunes phénomènes, une identité déjà posée, une salle qui se remplit de plus en plus et des soirées spectaculaires en Géorgie. Bilan final, 29 victoires pour 53 défaites, un mini-miracle compte tenu du début de saison.

L’IMAGE DE LA SAISON :

ON NE L’ATTENDAIT PAS, IL A CARTONNÉ : KEVIN HUERTER

Il y avait des attentes placées sur Young, et il y avait une saison rookie à confirmer pour Collins. Mais quid de Huerter ? Récupéré en 19ème place de la Draft par un Travis Schlenk qui nous avait déjà fait le coup (John Collins 19ème choix de Draft), le rouquin de la bande démarre timidement sa première campagne professionnelle à cause d’une blessure à la mimine. Sans Summer League, le schéma est déjà brouillé. Mais cela ne va pas empêcher Kevin de suivre le flow de ses coéquipiers et devenir rapidement un titulaire indiscutable dans le projet de reconstruction. Après 16 matchs en sortie de banc, Red Velvet ne quittera plus le 5 majeur. L’adresse à trois-points est là, mais la création étonne, le jeu de passes aussi, la défense est séduisante et son style tout en discrétion fait la parfaite balance avec le show Young-Collins. Une fois un gros poster posé à Indiana appel deux pieds, la saison de Huerter va vraiment démarrer. Et depuis ? On parle d’un jeune trio prometteur à Atlanta, pas juste un combo sur pick and roll.

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, IL A ABUSÉ : KENT BAZEMORE

Joueur le mieux payé de l’effectif derrière un certain Carmelo Anthony (lol), Kent Bazemore était le daron respecté qui devait s’imposer comme jeune leader du groupe. En trio avec Vince Carter et Dewayne Dedmon, l’ailier devait montrer aux poussins comment les choses se passent afin de réussir en NBA, quitte à passer des soufflantes à certains. Sauf qu’au lieu de ça, Kent va tire affreusement sur le terrain, ne pas montrer le leadership qu’on attendait, et représenter un boulet salarial plus qu’autre chose sur le banc de Lloyd Pierce. Le point positif ? Avoir laissé sa place à Huerter dans le cinq sans en faire une caisse. Mais voilà jusqu’où on doit aller pour trouver du bon dans la saison de Bazemore, qui a de bonnes chances de se faire transférer dans les mois à venir. Déjà dans les rumeurs depuis quelques temps, les valises sont prêtes au cas où et plus aucun flyer n’est réalisé par le staff des Hawks mettant en avant le sourire de Kent. Place aux nouveaux, à bientôt à l’aéroport.

LA VIDÉO DE LA SAISON :

Check out the best alley-oop passes from @TheTraeYoung this season.

He’s currently tied for 6th all-time in 10-AST games for a rookie and he has 8 games remaining!

Mark Jackson: 48
Damon Stoudamire: 37
Big O: 35
Tim Hardaway: 34
Nate McMillan: 27
Trae Young: 26 pic.twitter.com/vFlTfhVQ0M

— Ballislife.com (@Ballislife) 24 mars 2019

Des caviars à la pelle, un jeu excitant, une belle entente entre jeunes, Trae Young a été le deuxième passeur le plus prolifique de toute la NBA en total de caviars distribués dès sa saison rookie, et de Kevin Huerter à John Collins, on s’est gavés au buffet organisé par le meneur.

CE QUI VA BIENTÔT SE PASSER :

Le 14 mai, voilà une date qui pourrait être déterminante dans l’histoire des Hawks. Car avec une Loterie de Draft qui aura lieu et un nouveau système de tirage au sort particulièrement complexe, Atlanta pourrait aussi bien sortir champion que vénère de cette soirée. En possession de son propre choix (projeté 5eme) et celui des Mavs (projeté 9eme), la franchise de Géorgie à la possibilité, après une saison prometteuse, d’ajouter deux des 10 plus gros talents de la Draft 2019 dans son effectif. La perspective est alléchante, mais elle apporte aussi des complications. Transfert le soir de la Draft ? Quels postes combler ? Quelle thune dépenser sur le marché des agents libres ? Les Hawks ont une grosse flexibilité sur cette intersaison 2019 et il va falloir prier pour que tout se passe bien. On en place juste une petite pour Vince Carter, qui a été exceptionnel cette saison et aimerait poursuivre une dernière année en NBA. Vu son impact sur la culture locale, l’évolution des jeunes et une transition à venir dans le monde de la télé (NBA TV et TNT sont à Atlanta), on rempile les yeux fermés. Enfin, si Travis veut bien.

Trae Young, John Collins, Kevin Huerter, Lloyd Pierce, 2 gros choix de Draft potentiels et 5 au total en juin, des sous à disposition et une petite hype qui est montée en deuxième partie de saison : les Hawks ont un début de projet sexy, maintenant il faut valider l’étape supérieure. Avec quoi ? Des jeunes qui progressent, et un peu de chance à la loterie.


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