Dwyane Wade finit en triple-double pour son dernier match en carrière : y’a pas à dire, la dernière danse fut belle
Le 11 avr. 2019 à 10:45 par Gianni Mancini
Vous aussi, vous pensiez que le conte de fées ne pouvait pas devenir encore plus beau ? Après son match à trente unités hier, Dwyane Wade complétait la dernière étape de son farewell tour dans le borough new-yorkais. Et si du côté de Brooklyn on avait la tête à la fête, ce n’est même pas pour la victoire de l’équipe locale, ou parce qu’elle retrouve les Playoffs pour la première fois depuis quatre années. Non, hier, comme toute l’Amérique, toute la planète basket au cours des six derniers mois, Brooklyn était Wade County. Et tel le grand Monsieur qu’il est, la légende du Heat nous a sorti un tripe-double pour sa der’ des der’. C’était immense, c’était la classe et le flegme incarnés. C’était du Wade quoi.
Contrairement à un autre monstre sacré tirant lui aussi sa révérence, Dwyane Wade n’a jamais laissé place au doute. Avant même le début des hostilités, il le clamait haut et fort, cette année serait son dernier tour de piste. On aime ou on aime pas ce côté show et cérémoniel des tournées d’adieu, ce serait honteusement mentir que de dire que nous, tous autant que nous sommes, n’avions pas été pris dans un tourbillon de nostalgie, de satisfaction entremêlée à de la mélancolie. La mélancolie de voir tout simplement l’un des meilleurs de tous les temps s’en aller, et incontestablement, le meilleur à jamais revêtir la tunique du Miami Heat. Pour vous situer un peu, D-Wade sous le maillot du Heat, c’est 947 matchs étalés sur quinze saisons, presque 23 points de moyenne, trois bagues de champion dont la première à seulement 24 balais, en s’adjugeant au passage le titre de MVP des Finales, excusez du peu. Mais malgré la boule dans le gorge, la satisfaction, donc, comme dit plus haut. Celle de voir, pour une fois diront certains, un futur Hall of Famer nous offrir une dernière campagne digne de ce nom, digne de lui, de A à Z. Sans aucun doute, Wade pouvait tout à fait jouer encore deux ou trois saisons. Mais ce qu’il voulait par dessus tout, c’est de partir en seigneur et selon SES termes.
Cette nuit encore a été chargée en symbolique, et Father Prime a montré que, non, le temps n’était pas toujours invaincu. Face aux Nets, D-Wade rendit une copie quasi-parfaite. 25 points, 11 rebonds et 10 passes, son cinquième triple-double en carrière, seulement, qui sera validé par une passe dé’ pour… Udonis Haslem, son coéquipier de longue date au Heat. A eux deux, ils représentent les derniers vestiges d’une équipe de Miami ayant raflé trois titres NBA en l’espace de sept ans. Haslem, a lui aussi, dans la plus grande des discrétions, annoncé qu’il raccrocherait peut-être les sneakers, et, si cela était sa sortie, il l’a lui aussi soigné. Douze points et onze rebonds, son meilleur match depuis quatre ans, et donc cette action, Wade pour Udo’, qui cristallise cette relation presque fratricide qu’entretiennent les deux hommes et qui ne manqua pas de plonger le Barclays Center dans la frénésie la plus totale.
“Je voulais rendre cette nuit mémorable pour lui. Quelle meilleure manière que d’être celui qui rentre le dernier shoot pour valider son triple-double. Je vous jure quand j’ai tiré, c’était comme un game winner. J’ai ressenti la pression, la pression d’un tir pour la gagne.”
Ce n’était pas un game winner, puisque Miami s’inclina, mais au final, est-ce qu’on s’en cognerait pas un peu tous ? L’essentiel de cette soirée surpassait largement la limite du parquet, et après le match, Flash eut droit à sa cérémonie amplement méritée, accompagné de ses frères d’une autre mère, LeBron James, CP3 et Carmelo Anthony, aka le Banana Boat, mais aussi de sa femme et de son fils. Si vous n’en avez pas assez niveau symboles, Wade a ajouté la pièce manquante au puzzle, et échangeant son maillot avec Melo, actuel paria de la Ligue, mais qu’à cela ne tienne, hier ils étaient surtout des gosses, arrivés presque exactement en même temps au sein du monde foufou de la NBA, et si le mythique numéro 3 est le premier du crew à raccrocher, nul doute qu’il restera un modèle en la matière quoi qu’il arrive, tant la sortie fut belle. Bien assez pour qu’on puisse le regretter.
“Je pense que tous les gens proches de moi savent que c’est quelque chose de réel pour moi. Je n’ai douté à aucun moment. Et j’ai eu le soutien de tout le monde tout au long du chemin. C’est ce qui a été cool à ce propos. J’ai toujours eu beaucoup de soutien. Je pense que tout le monde sait que c’est réel, je ne ferai pas de comeback.”
“This is it”. Et après tout, quitte à ce que ça se termine, ne serions-nous pas heureux que ce soit de cette façon ? Deux performances énormes en back-to-back, histoire de nous rappeler qui il était, et qui il est toujours. Flash a véritablement sprinté à travers toute la NBA, deux décennies durant, et personne ne les a vu passer. Merci Dwyane, merci Udo, comme la première, la dernière danse ne s’oublie jamais.
Sources texte : ESPN – YouTube/NBA