Officiel : Magic Johnson quitte son poste de président des opérations basket aux Lakers, bombe à Los Angeles

Le 10 avr. 2019 à 03:26 par Bastien Fontanieu

Magic Johnson

Vous pensiez que Dirk Nowitzki et Dwyane Wade seraient les stars de la soirée en jouant leur dernier match en carrière à domicile ? Woops, raté. C’est Magic Johnson qui a choqué tout le monde, en annonçant sa démission du poste de prési des Lakers.

Alors celle-là, pour le coup, on pouvait difficilement la voir venir. Quelques éléments étaient récupérables à droite à gauche, notamment sur les dernières rumeurs lues dans les récents articles de The Athletic, mais pas de quoi en faire une annonce prévisible. Comment anticiper le fait que, à deux jours de la fin de la saison, après une saison cataclysmique, et sans prévenir grand monde, le président des opérations basket d’une franchise plie les gaules ? C’est pourtant ce qui s’est produit, cette nuit, à Los Angeles. Un tremblement de terre engloutissant définitivement les espoirs des fans, qui espéraient passer au moins deux derniers jours peinards avant d’entamer les vacances. Convoquant une conférence de presse avant de voir les Lakers affronter les Blazers à domicile, Magic Johnson a annoncé son départ, et le fait qu’il était soulagé de ne plus avoir à endosser cette lourde responsabilité. Comme dit dans sa conférence de presse, le meilleur meneur de l’histoire (pour beaucoup) a semblé profondément touché par sa propre annonce, et tout autant déterminé. Perte de joie, d’enthousiasme, manque de présence avec l’équipe, manque de scouting, processus de découverte compliqué depuis qu’il était à la tête des Lakers, Magic bricolait comme il pouvait depuis des mois mais quelque chose lui manquait. Cette liberté de pouvoir représenter la franchise de l’extérieur, sans avoir la pression des décisions à prendre au quotidien ? Un peu de ça, beaucoup même. Cette possibilité de ne pas avoir à accepter les lourdes critiques après avoir pourtant récupéré le plus gros agent-libre de l’été dernier ? Allons-y, également. Ce qui est sûr, c’est que le choc est total à Los Angeles, au moment où ces lignes sont écrites. Que la satisfaction soit palpable, à cause de certains actes manqués de Magic en duo avec Rob Pelinka, soit, mais le timing, la manière et les raisons ne sont qu’un immense point d’exclamation, sur une des saisons les plus décevantes de l’histoire de la franchise, quand on regarde les attentes placées il y a neuf mois.

Je quitte, aujourd’hui, mon poste de président des opérations basket de la franchise. Jeannie (Buss) et moi avons une relation si incroyable, elle m’a donné le pouvoir ultime pour faire ce que je voulais ici, mais je veux préserver avant tout cette relation entre nous deux. Je l’aime. Et je crois que je m’amusais davantage quand j’étais dans le rôle du grand frère, quand j’étais l’ambassadeur pour tout le monde. Je pensais à la retraite à venir de Dwyane Wade et je ne peux même pas tweeter à ce sujet ou être sur place. Serena Williams m’a appelé et m’a demandé si je pouvais faire partie de son groupe de conseillers, j’ai dit que c’est ce que je voulais faire. Ben Simmons m’a appelé et on est passés par le protocole nécessaire, mais on m’a fait passer pour le méchant dans cette histoire. Alors que je n’avais rien fait de mal. J’ai repensé à tous ces joueurs qui veulent que je les conseille, que je sois leur mentor, et je ne peux pas le faire. Je m’amuse davantage de ce côté que dans le mien actuellement.

Mais si encore il n’était question que de départ, on pourrait attendre que la nuit passe et que la digestion de l’information fasse son effet. Le problème, c’est que la méthode a été borderline scandaleuse. En effet, Magic Johnson a affirmé qu’il n’avait pas eu le courage d’annoncer sa décision à Jeannie Buss, proprio de la franchise. On parle donc d’un joueur mythique, dans une franchise légendaire, qui est devenue président, a recruté un joueur all-time, et a quitté le navire sans même prévenir son supérieur. Buss a donc appris, en même temps que les médias, membres du staff et autres personnalités de la franchise, que son prési quittait ses fonctions. On le répète, le point d’exclamation est incroyable. Maintenant vient la suite, forcément. Il va falloir tout reprendre côté Lakers, avec un nouveau boss à aller chercher, qui puisse s’entendre avec Rob Pelinka (s’il le garde en tant que GM), qui puisse s’entendre avec LeBron, s’il n’est pas furieux devant de tels événements. Ce nouveau patron va ensuite devoir mettre en place un vrai plan d’attaque, que ce soit pour son coaching staff, coucou Luke Walton, ou ses joueurs. Quid de Lonzo Ball ? De Brandon Ingram ? De Kyle Kuzma ? De tous ces joueurs qui étaient dans les rumeurs de transferts en février dernier ? Quel discours tenir, quelle approche avoir, et tout ça dans un espace temps aussi réduit ? Les Lakers, on le sait depuis quelques temps maintenant, ne peuvent pas vraiment se permettre de rater leur free agency 2019. Sauf qu’en montrant autant d’instabilité et d’insécurité, la franchise ne peut réellement aborder les poissons les plus gros en déposant des promesses de solidité long-terme. Il faut tout reprendre, et espérer que le prochain président des opérations basket aura la patience, la flexibilité, l’ingéniosité et le pouvoir pour faire le travail que Magic Johnson n’a pu assumer. Holy shit.

Il semblait impossible de voir les Lakers tomber plus bas cette saison, et bien c’était une erreur. Avec le départ soudain et stupéfiant de Magic Johnson, c’est un low-point ultime que la franchise touche ce soir. Bon courage pour cet été, clairement.

Source : ESPN