La story d’Élie – Episode #9 : Élie Okobo toujours titulaire, un style exemplaire, ce garçon a tout pour plaire

Le 10 févr. 2019 à 19:46 par Aymeric Saint-Leger

Elie Okobo
Source image : NBA League Pass

Oh my, here we are. Dans le dictionnaire, à côté du terme “ascension fulgurante”, vous trouverez une photo d’Élie Okobo. Le gamin de Bordeaux, passé à la postérité à la mène avec l’Élan Béarnais, a fait le grand saut le 22 juin 2018, où il a été sélectionné par les Suns à la 31ème position de la Draft. Du talent plein les doigts, des rêves de gosse plein la tête, le jeune frenchie débarque aux States avec l’insouciance de la jeunesse. De quoi lui dédier une rubrique bimensuelle afin de suivre son évolution lors de son année rookie dans la Grande Ligue. C’est parti mon Élie, neuvième épisode pour l’entrée dans le grand bain.

NBA :

  • 28 janvier @ Los Angeles Lakers (défaite 116 à 102) : 22 minutes de jeu, 4 points (à 2/6 au tir, dont 0/2 du parking), 3 assists, 2 rebonds, 1 block, 2 fautes, 1 balle perdue
  • 30 janvier @ San Antonio Spurs (défaite 126 à 124) : 19 minutes de jeu, 5 points (à 2/5 au tir, dont 1/3 du parking), 2 assists, 3 rebonds, 1 faute, 2 balles perdues
  • 3 février vs Atlanta Hawks (défaite 118 à 112) : 31 minutes de jeu, 9 points (à 4/7 au tir, dont 1/4 du parking), 11 assists, 3 rebonds, 3 fautes
  • 5 février vs Houston Rockets (défaite 118 à 110) : 18 minutes de jeu, 2 points (à 1/3 au tir, dont 0/1 du parking), 3 assists, 2 rebonds, 1 steal, 1 faute, 4 balles perdues
  • 7 février @ Utah Jazz (défaite 116 à 88) : 33 minutes de jeu, 4 points (à 2/6 au tir, dont 0/2 du parking), 4 assists, 3 rebonds, 2 fautes, 4 balles perdues
  • 9 février vs Golden State Warriors (défaite 117 à 107) : 21 minutes de jeu, 3 points (à 1/6 au tir, dont 0/3 du parking, 1/1 aux lancers-francs), 4 assists, 1 rebond, 1 steal, 3 fautes

Statistiques sur la saison NBA: 39 rencontres disputées (11 fois titulaire), 19 minutes de jeu, 5,8 points (à 38,2% au tir, 28,3% du parking, 83,9% aux lancers-francs), 2,6 assists, 2 rebonds, 0,6 interception, 0,1 block, 2,3 fautes, 1,4 balle perdue.

De’Anthony Melton cloué au lit, cela profite à Élie. Alors que son coéquipier souffre encore de la cheville, notre petit Frenchie vient de passer ses deux premières semaines en tant que titulaire à temps plein du côté de Phoenix. Une opportunité superbe qui s’est présentée à lui, non seulement pour briller, mais surtout pour faire ses gammes, prendre du galon et de l’expérience au contact des plus gros joueurs NBA. Avec 24 minutes disputées par rencontre sur la dernière quinzaine, Élie Okobo a enfin obtenu le temps de jeu que l’on désirait tant, et cela a donné des fortunes diverses.

Au scoring, ça n’a pas été la folie pour le numéro 2 des Suns. Un petit 4,5 points de moyenne à 36,3% de réussite globale, ainsi qu’un plutôt laid 13,3% de derrière l’arc, cela donne l’impression que Swaggy E a joué les prolongations de la Chandeleur, et qu’il a encore un reste de crêpe sur l’estomac, ainsi qu’un peu d’huile sur les doigts. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas, le petit gaucher n’a pas chômé, puisqu’il affiche tout simplement les mêmes chiffres au scoring qu’à la passe. 4,5 assists de moyenne sur six rencontres, en voilà un organisateur, un passeur de qualité. Régulier à la distribution, le rookie s’est même permis de réaliser une très belle pointe à 11 passes décisives, soit son record en carrière (voir plus bas) face à la sublime défense des Hawks, dans un match qui ressemblait étrangement à une journée portes ouvertes. Bref, le rookie bleu-blanc-rouge est de plus en plus agressif, pour le bonheur des fans des Soleils, qui voient leur petit prodige ne pas hésiter à aller au cercle, même face aux meilleurs joueurs de la Ligue.

.@ElieOkobo_0 BALLIN! pic.twitter.com/ieZQyduIne

— Phoenix Suns (@Suns) 9 février 2019

Six défaites subies en une semaine, cela peut paraître beaucoup pour la plupart des franchises, mais il s’agit malheureusement du quotidien de Phoenix, qui reste sur un enchaînement de 13 revers, ce qui ne constitue pas le pire série noire en cours de la Ligue (coucou les Knicks). Ce n’est quand même pas très brillant, mais au pire, le choix est assumé. Go tanking, go développement des jeunes, au diable le bilan. Le mode de fonctionnement de James Jones et d’Igor Kokoskov fait la part belle aux minots, et d’autant plus à Élie Okobo ces derniers temps. De quoi prendre petit à petit de l’importance, et essayer de s’imposer dans l’effectif des Cactus de manière durable. L’ancien Palois commence à faire parler de lui, et ça fait plaisir.

# ÉLIE OKOBO PREND GOÛT AU RÔLE DE TITULAIRE MÊME SI LA CONCURRENCE S’ACCROÎT, PENDANT QUE SA NOTORIÉTÉ CROÎT, CHEZ L’ONCLE SAM OU DANS L’HEXAGONE 

La trade deadline du milieu de semaine est encore fraîche dans tous les esprits. Du transfert dans tous les sens, du buyout en veux-tu en voilà, c’était en live, et c’était le feu. Du côté des Suns, aucun grand chamboulement n’était vraiment attendu. Le seul objectif pouvait être d’éventuellement attraper un meneur, non pas une machine de guerre, mais quelqu’un capable de tenir la balle, avec un peu d’expérience. Malgré de nombreuses rumeurs, et le lobbying incessant en faveur de son fils de la part de L’Avare (qui ferait un bon Harpagon) Ball, aucun mouvement n’était à noter jusqu’à mercredi soir. Allez, enfin, Phoenix a trouvé le meneur qui lui manquait tant depuis le début de saison. Qui est-ce ? Kemba Walker ? Mike Conley ? Que nenni, c’est Tyler Johnson et ses presque 20 millions l’année qui débarquent dans l’Arizona. On a fait mieux comme meneur, TJ étant plus étiqueté combo guard que pur poste 1. Malgré tout, si l’on a envoyé le précieux (mhh mhh) Ryan Anderson à Miami dans l’affaire, ce n’est pas pour rien. L’ancien guard du Heat est arrivé pour jouer, de quoi faire une belle concurrence à notre Élie Okobo national.

Même s’il ne s’agit pas d’un bon vétéran gestionnaire, le père Tyler a 26 piges, et commence à avoir un peu de bouteille, lui qui est arrivé dans la Grande Ligue en 2014. Si certains peuvent voir ça d’un mauvais œil pour Swaggy E, cela peut se comprendre. Ceci dit, la venue d’un autre meneur, et donc le renforcement de la concurrence, cela peut s’avérer bénéfique pour un jeune joueur. La concurrence fait progresser, pousse à se dépasser d’autant plus, et fait bosser. De plus, bien qu’il n’ait pas 30 ans, Johnson peut servir, si ce n’est de mentor, au moins de ligne directrice pour le gaucher formé à Bordeaux. On regrettait depuis le début de saison l’absence de quelqu’un pour encadrer les jeunes à la mène, il y a maintenant TJ, plus un certain Jordan Jamal Crawford, qui peut tenir le rôle de papa, de mentor, une aubaine pour Élie Okobo, qui se rend compte de la chance qu’il a.

Voir cette publication sur Instagram

Learning from the best is a privilege. Being able to have a vet like J-Crossover is one of the best things I could ask for in my first year. Appreciate all the advice OG 🙏🏽

Une publication partagée par Elie Okobo (@elie_0kb) le

“Apprendre du meilleur est un privilège. Avoir la chance d’avoir un vétéran comme J-Crossover est une des meilleures choses que je pouvais demander pour ma première année. J’apprécie tous les conseils OG.”

Même s’il a 38, bientôt 39 ans, Papy Jamal baisse un peu de pied mais est toujours au taquet. En sortie de banc, son apport est toujours apprécié, il est même difficile de lui prendre sa place. Désormais, il y a donc trois meneurs pour un seul sésame dans le cinq majeur. De’Anthony Melton aura son mot à dire lorsqu’il sera revenu de blessure, probablement après le All-Star Game. Tyler Johnson peut légitimement prétendre à commencer les matchs sur le parquet. Il va donc falloir se battre pour notre Frenchie, afin de conserver la place qu’il occupe depuis sept matchs consécutifs. S’il y a match pour décrocher la timbale en termes de basketball, au niveau swag, y a pas à chier, c’est la papatte gauche qui s’impose. On ne se fait pas surnommer Swaagy E pour rien.


Voir cette publication sur Instagram

✔️

Une publication partagée par Elie Okobo (@elie_0kb) le

Boom. Petites baskets montantes, le jean légèrement délavé troué au niveau des genoux, la veste vintage violette et verte en mode eighties, la petite banane qui va bien…. Tu portes ça dans les rues de ta ville, tu passes pour le pire plouc de l’histoire. Notre petit rookie enfile tout ça, et bizarrement, il est juste tellement stylé (merci pour cette analyse Marc Beaugé). Certains cœurs doivent chavirer pour le tricolore du côté de l’Arizona, mais pas que. En France, pépère commence à faire des émules, à faire parler de lui comme il faut, et commence à peser dans le game. Originaire de Bordeaux, il n’oublie surtout pas ses racines, et souhaite rendre ce qui lui a été inculqué à la JSA, son club formateur, et à sa ville. Avec sa notoriété en développement, il peut devenir un ambassadeur influent au niveau de la petite gonfle orange. Ainsi, qui de mieux qu’Élie Okobo pour faire une de la publicité à un tel projet ?

En direct de Phoenix 🌵☀, @ElieOkobo_0 vous donne rendez-vous cet été sur les terrains de la future @Hoops_Factory Bordeaux ! #HoopsFamily pic.twitter.com/3TRhwk9J9n

— Hoops_Factory (@Hoops_Factory) 1 février 2019

Hop là, qui veut aller tâter le cuir avec un NBAer cet été ? Comme on vous l’annonçait en fin d’année dernière, Bordeaux est une des heureuses villes élues qui vont voir s’ouvrir en leur sein un complexe de la Hoops Factory. Après Évry, Paris, Lille et Toulouse, ce sont donc les Girondins qui vont pouvoir kiffer et jouer au panier-ballon avec leurs copains dans une super structure. Et en bonus, certains pourront même croiser Swaggy E sur les playgrounds, pourquoi pas même l’affronter. Voilà, Élie Okobo commence à être partout, en France, aux USA, en Papouasie Nouvelle-Guinée, le nom du Frenchie commence à faire écho. Normal quoi, surtout lorsque l’on on vient de battre son record de passes décisives sur une rencontre.

Classement des meilleures performances personnelles en nombre d’assists sur un match pour les Français passés en NBA :

  1. Tony Parker : 18
  2. Boris Diaw : 16
  3. Nicolas Batum : 16
  4. Joakim Noah : 14
  5. Élie Okobo : 11 
  6. Frank Ntilikina : 11
  7. Evan Fournier : 10
  8. Nando De Colo : 9
  9. Ronnie Turiaf : 8
  10. Mickaël Gélabale : 7
  11. Rudy Gobert : 7
  12. Rodrigue Beaubois : 7
  13. Tariq Abdul-Wahad : 6
  14. Mickaël Pietrus : 6
  15. Ian Mahinmi : 5
  16. Kévin Séraphin : 5
  17. Timothé Luwawu-Cabarrot : 5
  18. Guerschon Yabusele : 5
  19. Alexis Ajinça : 4
  20. Johan Petro : 4
  21. Joffrey Lauvergne : 4
  22. Yakhouba Diawara : 4
  23. Jérôme Moïso : 3
  24. Antoine Rigaudeau : 3
  25. Axel Toupane : 2
  26. Damien Inglis : 2
  27. Pape Sy : 2

Top cinq direct. En même temps, dépasser les dix passes décisives sur une opposition, ça n’arrive ni tous les jours, ni à n’importe qui. Pour ceux qui diront que le record d’assists en carrière du numéro 2 des Suns s’élève à 14, détendez-vous, il a réalisé cette performance, mais en G-League. Allez, souhaitons qu’il atteigne cette barre en NBA, pourquoi pas dès cette semaine, juste avant les festivités de Charlotte.

# LE PROGRAMME DE SWAGGY E

Deux prochaines semaines :

  • 11 février @ Sacramento Kings
  • 14 février @ Los Angeles Clippers
  • 22 février @ Cleveland Cavaliers
  • 24 février @ Atlanta Hawks

Du fait du All-Star Break, ce sont seulement quatre matchs qui sont au programme des Suns sur les deux prochaines semaines. Objectif ? Couper ce cycle infernal de défaites pour redonner de la confiance à un jeune roster. Non, on déconne. Objectif tanking 10 000, il va falloir aller chercher les revers, notamment dans une Quicken Loans Arena où il est extrêmement difficile d’aller perdre. Des efforts seront également à fournir pour aller s’incliner en Géorgie. Les Kings devraient arriver à éviter les piquants peu acérés des Cactus, tandis que les Clippers de Doc Rivers, bien que passés en mode fesses rouges, offriront peut-être un cadeau de Saint-Valentin à leurs homologues tankeurs, une bonne défaite de trente puntos dans la tête de Phoenix.

Se relever, revenir plus fort tel le Phoenix qui renaît de ses cendres, gnagnagna tout ça tout ça, on connaît le refrain, mais pour renaître, encore faut-il pouvoir raviver les cendres, ce qui ne semble vraiment pas être le dessein de l’organisation de la Valley of the Sun. 28ème meilleur bilan de la Ligue (ça passe mieux comme ça), les Soleils doivent poursuivre leurs efforts afin de laisser Cleveland et New York passer devant eux. La course est acharnée, elle va se poursuivre pendant la prochaine quinzaine.

Pour ce qui est d’Élie Okobo, ces quatre rencontres vont être importantes, afin de continuer à montrer qu’il est l’homme de la situation, qu’il peut rester titulaire dans la rotation de coach Kokoskov. Il devra ainsi se mesurer à de jeunes meneurs, et autant dire qu’il y a du talent qui l’attend. De’Aaron Fox, Shai Gilgeous-Alexander, Collin Sexton et Trae Young, c’est pas tout vieux, et c’est plutôt en forme récemment. Va falloir envoyer du bois, et continuer d’être agressif, de prendre sa chance, tout en faisant jouer ses coéquipiers, comme il l’a très bien fait sur ces deux dernières semaines. Plutôt gros scoreur de base, le salut de Swaggy E passe également par une bonne gestion, une super distribution, et un remarquable altruisme, pour se construire un avenir du côté de chez Swann l’Atlantique de l’Oncle Sam.

Titulaire à la mène en étant rookie, il faut en profiter. Peu ont la chance de le vivre, encore moins nombreux sont ceux qui arrivent à en tirer un vrai profit. Élie Okobo se voit offrir une chance de briller, il est désormais bien entouré pour y parvenir. Les atouts sont dans la manche de la veste toujours stylée de Swaggy E, à lui de les utiliser à bon escient. La belle histoire continue de s’écrire pour Mr Okobo, rendez-vous le dimanche 24 février pour le dixième volet de la story d’Élie.

Source texte : Twitter/@ElieOkobo_0Instagram/@elie_0kbTwitter/@Suns