Rudy Gobert a envoyé son message à LaMarcus Aldridge : bibi, c’est moi qui aurais dû être All-Star

Le 10 févr. 2019 à 06:19 par Bastien Fontanieu

Rudy Gobert
Source image : NBA league Pass

S’agissait-il d’une affaire personnelle ? Peut-être, peut-être pas. Mais une chose semble certaine, Rudy Gobert n’a pas claqué la performance de cette nuit contre n’importe qui : c’est LaMarcus Aldridge et les Spurs qui ont pris tarif.

Décidément, le roadtrip de la franchise de San Antonio est un vrai régal. Après avoir pris environ 2000 points en trois matchs par les Kings, Warriors et Blazers, les hommes de Gregg Popovich se déplaçaient à Salt Lake City pour tenter de redresser le navire texan. Une initiative bien pensée, mais pas tout à fait bien exécutée, l’effectif allégé des Spurs se faisant pourrir dans le deuxième quart-temps par une équipe du Jazz trop motivée et collective. Sous les assauts de Joe Ingles, Ricky Rubio et Donovan Mitchell, les hôtes prenaient le large et n’avaient qu’à surveiller leur avance dans le rétroviseur. Quand les Spurs ont une défense en mode Journées Portes Ouvertes, autant en profiter hein. Du coup tout le monde s’est fait plaisir, et notamment Rudy Gobert qui a fortement apprécié les caviars de ses copains sous l’arceau. Ricky, Donovan, Joe, tout le monde a nourri la bête et le Français ne s’est pas fait prier pour enterrer les Spurs avec ses longs bras. Difficile de s’attendre à de grandes performances offensives de la part de Gobert, généralement on est sur du dunk, du rebond offensif et donc le tout à de bons pourcentages. Mais cette nuit, il y avait quelque chose en plus. Il y avait un vrai désir de sortir le grand jeu, et ses coéquipiers en étaient parfaitement conscients.

On peut donc envisager la piste suivante : LaMarcus Aldridge dans le camp d’en face, ça préchauffe à Saint Quentin. Rappelons le contexte. Dans la course pour le All-Star Game, son premier en carrière, Rudy espère avoir la faveur des entraîneurs afin qu’il soit choisi en tant que remplaçant. La tension est palpable, Gobert y croit, le Jazz est dans le haut du panier à l’Ouest et c’est bien RG27 qui a fait le plus gros taf cette saison. Problème ? Le compatriote ne sera pas pris, de quoi le bouleverser puisqu’il lâchera quelques larmes devant les médias. Et quels intérieurs de l’Ouest vont prendre son spot ? Karl-Anthony Towns et LaMarcus Aldridge. Le premier sera bientôt servi, le second a pris la sauce cette nuit. Car après lui avoir fait la totale à San Antonio l’an dernier, LMA va avoir un paquet de tracas dans l’antre du Jazz. Grosse défense sur chaque prise de position au poste, bonne discipline sur les bras hauts, en y ajoutant l’activité au rebond et dans les airs, Gobert était le clair meilleur joueur des deux hommes… cette nuit. Et on dit bien cette nuit, car le débat est encore ouvrable concernant la sélection ou plutôt non-sélection de Rudy. Est-ce qu’il méritait plus ou moins que LaMarcus ? Non. Est-ce qu’il méritait autant ? Oui, ça c’est sûr. Mais tant pis, pas d’étoile pour lui cette année. Au lieu de ça, Gobert va continuer sur sa voie, aller chercher un potentiel second trophée de Défenseur de l’année, et emmener le Jazz en Playoffs en étant mieux classé que les Spurs. En voilà un de beau projet.

21 points, 12 rebonds, 4 passes et 2 contres à 8/10 au tir, pendant que LaMarcus Aldridge finit sa nuit à 5/16 au tir. Le message de Rudy Gobert était clair cette nuit : ok t’es All-Star, mais je méritais autant voire plus que toi. Chacun son avis, on a eu sa version du débat.