Le cauchemar des Pelicans en l’espace de 12 mois : et si tout avait basculé un sale soir de janvier…?

Le 31 janv. 2019 à 09:51 par Bastien Fontanieu

DeMarcus Cousins
Source image : Bleacher Report

Difficile à croire, difficile à dire, mais il y a quasiment un an jour pour jour, l’avenir des Pelicans semblait radieux. Et depuis ? Tout a basculé dans l’effroi, pour retrouver les fans dans le pire des cauchemars aujourd’hui. Story.

L’actualité est tellement bombardé de news autour de la demande de transfert d’Anthony Davis qu’on en deviendrait presque anesthésiés contre les rumeurs de trade. La joie de la deadline qui approche, les échanges qui se multiplient entre les franchises, et cette bombe qui tombe en Louisiane ce lundi, en s’y attendant un peu mais pas trop non plus. Oui, cette semaine, les Pelicans ont officiellement compris que leur avenir ne pouvait être lié à celui d’AD, le meilleur joueur de leur histoire. Et les premières heures défilées à New Orleans n’ont pas été les plus tendres, malgré la victoire à Houston en sortie de Woj Bomb. Ce mercredi, au Smoothie King Center, l’ambiance était morose. Davis retiré de la vidéo de présentation, des joueurs qui se battent mais finissent par perdre contre Denver, des fans désabusés devant la fatalité de leur situation, et cette question qui trotte encore et encore dans la tête de certains. Et si tout avait changé, lorsque DeMarcus Cousins s’est explosé le tendon d’Achille, le 26 janvier 2018 ? Ce what if venu d’une autre planète n’a pas assez de poids actuellement pour peser dans l’esprit de tous, mais une fois que le ciel se sera dégagé et AD portera un nouveau maillot, il faudra bien se pencher dessus. Pour une simple et bonne raison : dans le cas où Boogie reste sur deux jambes et prolonge son travail de titan aux côtés du monosourcil, aurions-nous dû forcément arriver à cette triste conclusion, celle d’un double-départ en l’espace de quelques mois ?

Resituons le contexte, en serrant les dents car la douleur est encore vive. Nous sommes le 26 janvier 2018 à New Orleans, les Rockets sont en visite. Gros duel entre deux équipes classées dans le Top 8 de la Conférence Ouest (les Pelicans étaient 6èmes à ce moment précis), Harden et Paul face au two-headed monster de Louisiane. Ceux qui ont la mémoire courte seront ravis de se rappeler ceci : avec 25 points, 13 rebonds et 5 passes de moyenne, DeMarcus Cousins est un candidat au titre de MVP, alignant une première partie de saison hallucinante. Sa domination est incontestable, ses 48 premiers matchs impressionnants, sa connexion avec Davis régale et on se demande si NOLA ne serait pas le pire des cadeaux à prendre au premier tour des Playoffs (sic). Tout roule pour Alvin Gentry et ses hommes, le pari sur deux big men dans une ère smallball semble fonctionner, et pour peu que Jrue Holiday trouve son rythme les Pels auront leur propre Big Three. Tout roule aussi pour le management, qui navigue entre plusieurs interviews de Boogie, lui qui se voit carrément rester en Louisiane proche de son Alabama natal. Tout roule.

Tout roule.

Et tout va changer ce soir là.

En fin de rencontre, sur un hustle play que DeMarcus nous a offert depuis son arrivée en NBA, le pivot se blesse. On ne sait pas encore de quoi il s’agit, mais l’ambiance électrique d’un match serré entre deux équipes de Playoffs chute instantanément. L’inquiétude prend place. Cousins reste au sol, le banc des Rockets est lui aussi en quelque sorte tétanisé devant la scène. On en vient à craindre le pire, Achille’s comme ils disent là-bas, et encore les fans n’ont pas conscience de ce qui va leur être imposé. De ce qui va leur arriver dans la gueule en 24h, en 6 mois, en un an et bientôt un an et demi. DeMarcus quitte les siens et le bilan tombe, rupture du tendon. Fuck. Premier coup dur. Quelques jours plus tard, AD va faire de son mieux pour soutenir son pote en portant son maillot au All-Star Game. Quand on revoit cette scène aujourd’hui, on ne sait pas quoi faire entre soupirer ou verser une larme. L’ailier-fort des Pelicans va mettre la franchise sur son dos et faire une comm monumentale sur la rééducation de son bras-droit, en dédiant de nombreuses victoire à Monsieur DeMarcus Cousins. On se dit que ça va aller, ça va le faire, Boogie va revenir de sa blessure et NOLA va reprendre sa route ambitieuse. Preuve étant, des Playoffs phénoménaux avec l’extinction des Blazers au premier tour, Cousins en costard debout au premier rang, l’impression de voir quelque chose naître en Louisiane.

La suite… on la connaît.

DeMarcus va signer à Golden State, sans avoir obtenu d’offre apparente de son management à New Orleans. Anthony Davis, sans faire de commentaires, va aborder l’été dans le doute, changeant d’agent pour basculer du côté obscur de Klutch Sports, l’agence de Rich Paul. Les décisionnaires des Pelicans vont faire de leur mieux, à coup d’Elfrid Payton et Julius Randle, mais à quoi bon ? Dans quel but ? Avec un nouvel agent qui lui susurre des fantaisies à l’oreille et des perspectives collectives qui se ternissent dans son vestiaire, Anthony Davis va se perdre. Il va se demander à quoi bon continuer ici, bafouillant quelques mots de loyauté quand le micro lui sera tendu, en rappelant avec amusement qu’il aime la culture locale. LeBron James va passer par là, l’inviter à prendre une ou deux pizzas un soir de décembre à Los Angeles, et le buzz médiatique va faire son effet. Pression maximale, blessure de l’intérieur, réflexion permanente en coulisses, et cette bombe qui tombe le lundi 28 janvier 2019, quasiment un an jour pour jour après la blessure de DMC. Dire qu’on bombait le torse dans le Bayou en démarrant 2018, avec la meilleure paire d’intérieurs de toute la Ligue et de nombreuses options pour bâtir un groupe contender. Dire qu’on est aujourd’hui à l’aube d’un potentiel départ, à la trade deadline, avant de voir AD inévitablement partir cet été grand maximum.

Que se serait-il passé si DeMarcus Cousins ne s’était pas explosé le tendon d’Achille ? Et si Boogie avait prolongé, les Pels avaient continué, Davis était resté et LeBron n’aurait jamais mis son nez là-dedans avec son agent ? What if, what if, la Louisiane peut maudire ce foutu 26 janvier 2018.


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