Gordon Hayward doit encore retrouver son meilleur niveau : le facteur X des Celtics lors de cette fin de saison
Le 28 janv. 2019 à 17:02 par Florian Benfaid
Plus d’un an après sa terrible fracture de la cheville lors du premier match de la saison régulière 2017-18, Gordon Hayward a bien repris le chemin des parquets NBA. Un retour contrasté, à l’image des résultats de son équipe. Mais le plus important réside, pour l’heure, dans le fait qu’il arrive à enchaîner les matchs sans trop de soucis.
Personne n’a oublié cette rencontre entre Cleveland et Boston en ouverture de la saison dernière. Non pas pour le résultat du match mais pour l’horrible blessure qu’a subi Gordon Hayward. Après quelques minutes de jeu dans le premier quart-temps, l’ancien du Jazz se fracturait la cheville et sortait sur civière. Résultat, un an d’absence et la saison des Celtics flinguée d’entrée – du moins c’est ce qu’on croyait avant de faire connaissance avec Jayson Tatum et les autres petits jeunes du groupe. Après une longue période de convalescence, le 9ème choix de la Draft 2010 était de retour en octobre dernier. Sur les seize premiers matchs de la campagne actuelle, Hayward démarrait même les rencontres dans le cinq de départ. Mais depuis, pour retrouver le rythme et se réacclimater aux exigences de la NBA, il a fini par prendre place sur le banc. Une première pour lui depuis l’exercice 2012-13. Jusqu’à présent, il compile en moyenne 10,8 points, 4,6 rebonds et 3,4 passes en 26 minutes de temps de jeu cette saison et nous gratifie de performances en dents de scie, alternant le bon et le moins bon. Pour preuve, sur les 44 matchs qu’il a disputé depuis la reprise, il en a terminé la moitié sans franchir la barre des 10 unités. À plusieurs reprises, Hayward a tout de même rappelé à toute la Ligue l’excellent joueur qu’il était avant sa blessure. En témoignent ses 30 et 35 points inscrits face aux Wolves, une équipe qui lui réussit décidément bien. Dans des propos relayés par Tim Bontemps d’ESPN, l’ailier des Celtics évoque sa situation et sa première partie de saison.
“Je trouve que mois après mois, je me sens de mieux en mieux. Parfois, je dois me rappeler à quel point c’est bien de pouvoir être sur un parquet et m’estimer heureux de simplement pouvoir jouer. Et je ne dois pas être frustré si les choses ne se déroulent pas comme je le souhaite. […] Je dois me concentrer sur ce que j’ai à faire quand j’ai la balle et je dois essayer d’être agressif quand j’en ai la possibilité. Je ne dois pas me focaliser sur mes stats car cela va être différent à chaque rencontre. Nous avons tellement de bons joueurs, certains prendront feu un soir et cela nous fera toucher moins souvent la balle que d’habitude.”
Aujourd’hui, Boston est cinquième à l’Est avec un bilan de 30 victoires et 19 défaites. Prédestinée à trôner tout en haut de sa Conférence depuis le départ de LeBron James aux Lakers, l’équipe entraînée par Brad Stevens a du mal à confirmer sa belle saison 2017-18 au cours de laquelle les Celtics avaient atteint les Finales de Conférence. Les Bostoniens ont eu du mal à entrer dans leur exercice 2018-19 malgré un effectif disposant d’un énorme potentiel. Une situation qui exaspère notamment Kyrie Irving. Il faut dire que certains joueurs peinent à trouver leur place dans le système de Stevens et la hiérarchie n’est pas encore clairement établie. L’entraîneur celte ne cesse d’ailleurs pas de défendre et pousser Gordon Hayward, qu’il connaît depuis son époque universitaire à Butler.
“Tu ne peux pas être capable de t’auto-évaluer ou te faire évaluer uniquement en fonction de ton nombre de points marqués. Il y a beaucoup d’autres choses que tu peux faire au cours d’un match. S’il inscrit 16 points un soir puis 10 le suivant et 6 après, il peut toujours avoir un impact sur la rencontre. Il peut occuper un rôle de passeur ou défendre sur plusieurs positions, qui sait ? Mais je pense qu’il reste assez cohérent dans l’ensemble. Il y a des soirs où les joueurs de banc vont avoir plus d’opportunités de shoot et certains soirs où il n’en auront pas beaucoup. C’est l’un des défis qu’engendre ce rôle.”
En tout cas, les Celtics continuent de donner des minutes et de faire confiance à Gordon Hayward. Faut-il rappeler que Danny Ainge a offert 128 millions de dollars sur quatre ans à l’ancien joueur du Jazz lors de l’été 2017 ? Un pari risqué mais qui valait le coup d’être pris au vu du talent du garçon. Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’Hayward n’est pas mis sous pression par ses dirigeants. Une situation qui peut frustrer et exaspérer certains joueurs qui ont profité de son absence pour se révéler et se montrer, comme Jayson Tatum, Jaylen Brown, Terry Rozier ou encore Marcus Smart. Aujourd’hui, tous sont en concurrence avec Gordie, qui fait de son mieux pour retrouver le niveau qui lui avait permis d’être All-Star en 2017 et d’être l’un des free agents les plus prisés du marché. Doucement, mais sûrement, il travaille dans l’ombre.
“La saison est encore longue. Je m’efforce de revenir à mon meilleur niveau pour la fin de saison. Je travaille lentement pour atteindre cet objectif.”
Si les Celtics souhaitent devenir la meilleure équipe de la Conférence Est, comme annoncé en préambule de cet exercice, ils auront forcément besoin d’un Gordon Hayward de retour à son meilleur niveau. Même s’il n’est qu’à 75%, Boston devrait être en mesure de franchir le premier tour des Playoffs. En revanche, pour viser plus haut, il faudra qu’il soit à 100% de ses capacités. Pour l’heure, il est bien difficile d’évaluer le véritable niveau de ces Celtics. Quoi qu’il en soit, dans le Massachusetts, les espoirs de Finales NBA reposent en partie sur Gordie.
Source texte : ESPN