Preview Clippers – Pistons : Quake est de retour au bercail, quoi de neuf les mecs ?
Le 12 janv. 2019 à 18:34 par Alexandre Taupin
Un peu moins d’un an après son transfert, Blake Griffin va affronter les Clippers pour la première fois au Staples Center. Un moment particulier pour l’intérieur qui s’est fait trader sans ménagement alors qu’il pensait faire toute sa carrière en Californie. Un nouveau revenge game à suivre à partir de 21h30.
Si la NBA avait voulu faire un peu d’humour, elle aurait pu placer cette rencontre le 30 janvier, histoire de faire date avec le trade de Quake. Mais on ne boudera pas notre plaisir à l’idée de voir un second revenge game en l’espace de dix jours après la venue des Raptors de Kawhi Leonard à San Antonio. Parce que oui, comment appeler ce match autrement pour un joueur qui avait prévu de passer toute sa carrière à L.A, qui avait aidé cette franchise à se placer sur la carte NBA et où il avait prolongé pour cinq ans malgré le départ de Chris Paul et la baisse des ambitions sportives ? On ne fait pas dans le sentimental pour Jerry West, ça n’a jamais été son credo et les résultats actuels des Clippers sont là pour lui donner raison, eux qui auront en plus la possibilité de rajouter en 2019 un voire deux gros free agents à ce groupe déjà solide. Lob City a disparu mais ces Clippers n’ont pourtant jamais été aussi ambitieux et le rouquin le plus connu de la NBA pourrait avoir du mal à reconnaître sa franchise de toujours.
Qu’il paraît loin le temps où les Top 10 s’enchaînaient avec une constante qui revenait encore et toujours : un gros tomar de Blake Griffin, ou une passe de CP3 en haute altitude pour un DeAndre Jordan qui postérisait tout ce qui passait sous son nez (ce n’est pas Brandon Knight qui dira le contraire). Du spectacle à tout bout de champ mais une ambiance pourrie et une incapacité à gagner dans les moments clés : défaite en demi-finale de conférence contre le Thunder en 2014, défaite en demi-finale contre les Rockets en 2015 malgré un avantage de 3-1, et défaites au premier tour contre les Blazers et le Jazz en 2016 puis 2017 malgré l’avantage du terrain. De quoi forcer la direction à envisager des changements dans un groupe qui vivait mal ensemble. Exit Chris Paul (qui avait toute façon envie de partir) J.J. Redick et Jamal Crawford, et on donne les pleins pouvoirs à Blake Griffin en lui offrant le contrat dont il rêvait, les 173 millions sur 5 ans. Enfin, ça c’est ce qu’on pensait mais c’était sans compter sur ce bon vieux Jerry West qui avait d’autres idées en tête. Le “Logo” voit loin et il sait très bien qu’aucun free agent de renom ne signera dans la franchise dans l’état où elle est. Du coup, il trade Quake pour obtenir un premier choix de Draft (à savoir Shai Gilgeous-Alexander), des mecs plutôt solides (Avery Bradley, Tobias Harris, Boban Marjanovic) et surtout une belle flexibilité financière pour 2019, l’été le plus chaud en terme de joueurs dispos sur le marché. Et comme si cela ne suffisait pas, il laisse aussi partir Dédé Jordan, dernier symbole des années Lob City.
Et pour le moment, le mélange fonctionne plus que bien puisque les Clippers sont à la cinquième place de l’Ouest à mi-parcours : moins de showtime mais des joueurs de devoir qui jouent les uns pour les autres avec quelques bonnes surprises comme Tobias Harris, Montrezl Harrell ou Danilo Gallinari. Doc Rivers le dit lui-même, il n’a jamais été dans un groupe aussi sain du côté de Los Angeles et si sa direction lui ramène un Kawhi Leonard et/ou un Kevin Durant, on pourrait découvrir un nouveau prétendant aux Finales du côté de la Californie. Pour en revenir à Blake Griffin, c’est une sensation étrange qui pourrait accompagner son retour sur le parquet des Clippers puisque sur les quinze joueurs qui composaient le groupe de Doc Rivers il y a un an, seuls cinq sont toujours au club. Et l’accueil alors ? Pas d’insultes ou de “traître” au programme mais bien des applaudissements car on parle là d’un joueur qui a toujours clamé son amour de l’équipe et qui s’est fait dégager comme un malpropre. Doc Rivers a même demandé à ce que le joueur ait son maillot retiré une fois sa carrière terminée. Il faut dire qu’entre l’apport de Griffin à sa franchise, la contrepartie que les Clippers ont récupéré et la possible venue d’une superstar grâce aux fonds dégagés, il y a de quoi être reconnaissant.
Blake Griffin va faire son grand retour chez les Clippers pour la première fois depuis qu’il s’est fait jeter du bateau. On appréciera les dédicaces à Jerry West après chacun de ses dunks ce soir et l’accueil que lui réservera le public du Staples Center, SON public.