Russell Westbrook n’est pas comme nous : 24 points, 13 rebonds et… 24 passes, tu vois pas ça tous les jours chez le marchand

Le 11 janv. 2019 à 10:12 par Giovanni Marriette

Si le match de la nuit a davantage mis en lumière l’exceptionnelle performance de LaMarcus Aldridge, victoire des Spurs oblige, un autre des personnages principaux du blockbuster de la nuit a tutoyé les étoiles en terme de perf et de chiffres. Cet homme c’est Russell Westbrook, encore lui, qui confirme donc qu’il est un immonde croqueur incapable de faire gagner son équipe, rien d’autre qu’un cartoon qui ne joue uniquement pour ses stats. Allez, on se calme.

2017, triple-double de moyenne, le deuxième dans l’histoire après le vénérable Oscar Robertson. Trophée de MVP dans la poche, parce que la performance est aussi historique que nécessaire à souligner. 2018 ? Rebelote, mais James Harden glane enfin son foutu trophée, et de toute manière le triple-double a tellement été banalisé par le Brodie que plus rien ne nous étonne venant de lui. 2019 ? On est reparti pour un tour. 21,3 points, 10,8 rebonds et 10,7 passes, dans une équipe qui tourne et portée désormais au scoring par un Paul George au niveau de MVP. Oui mais voilà, Russell Westbrook a laissé son tir en vacances cette saison, alors les planches en prennent plein la tronche, du pain béni pour ses détracteurs. Des détracteurs il y en aura toujours, ceux qui voient les marchers de Giannis mais pas ceux de Ramesse, ceux qui balancent des grands hashtag #LesRefs devant les Warriors mais qui ferment les yeux quand LeBron joue. Un espoir ce matin ? Une lueur dans le noir de l’hiver ? La performance cette nuit de Russell Westbrook aura peut-être apaisé quelques esprits chagrins, car le festival du meneur du Thunder fut tout simplement phénoménal, beau, plein de vie, et all-time.

24 points à 11/22 au tir, 13 rebonds, 24 passes, 2 steals et seulement 2 ballons perdus

Merci d’être passé, on t’as reconnu John Stockton. Un treizième triple-double cette saison, mais bien plus que ça, un 116ème en carrière, mais encore un peu plus que ça, puisque en plus d’être allé chercher son career high à la passe (et c’est pas celui d’Hassan Whiteside hein), Russell Westbrook est rentré – une nouvelle fois – dans un cercle de sacrées légendes, celles qui ont réussi au moins une fois à lâcher un 20-10-20, ce genre de tiercé du futur que seuls, donc, six mecs ont réalisé dans l’histoire de la NBA. Petite dédicace d’ailleurs au 20-20-20 de ce cinglé de Wilt Chamberlain, on aurait voulu voir ça de nos yeux.

triples-doubles 20-10-20

Comme vous pouvez le voir avec vos petits yeux, c’est donc la deuxième fois que Donatello nous lâche une pareille mixtape, la première remontant à un peu plus de deux ans, ce fameux soir où il lâcha également le célèbre Shammgod move face aux Suns. Une nouvelle perf all-time donc, dans l’un des plus beaux matchs de la saison histoire qu’on le voit bien, histoire aussi qu’il rappelle qu’avant de casser des plexi il était déjà un mec qui sait faire jouer ses teammates. Seuls sept joueurs ont fait mieux que 24 à la passe depuis que la NBA a commencé à les compter, parmi les joueurs actifs seul Rajon Rondo a fait mieux, de quoi recrédibiliser, tout de même, RW dans son rôle de point guard. Car si Marcel Patulacci est gardien de la paix avant tout, Russ West lui est avant tout un meneur de jeu.

On en a pris l’habitude, Russell Westbrook s’assoit chaque soir un peu plus à la table des plus grands de ce jeu. 22 triples-doubles et la légende Magic sera dépassée, alors que ce bon vieux Oscar Robertson doit commencer à se dire que son record a du souci à se faire. Imaginez donc que l’on est peut-être en train de regarder jouer le futur détenteur du record de triples-doubles all-time, et arrêtez donc un peu de râler.