Christmas Day : flashback d’un Noël à 60 points, nuit magique lors de laquelle Bernard King s’offrait un record all-time

Le 25 déc. 2018 à 11:46 par Victor Pourcher

Christmas Day ! Les enfants qui s’extasient devant leurs cadeaux, les sapins fièrement décorés et le repas de fêtes… mais aussi un formidable marathon NBA pour les fans de la grande Ligue, ponctué d’actions et de cassages de gueule légendaires. Avant de se caler, dès 18 heures, juste après l’apéro, devant BeIn Sports pour suivre cette belle soirée, il est temps de réviser ses classiques de Noël. Laissez les Mariah Carey et autres Tino Rossi, ici on parle balle orange et scoring : voici le record de points du 25 décembre, 60 points de Bernard King sur les New Jersey Nets.

Si Zion Williamson citait encore récemment le nom de Bernard King comme un modèle, ce n’est pas un hasard. On a d’abord pensé qu’il s’était tranquillement maté le TBNL consacré au scoreur fou, avant de se dire qu’il était peut-être tombé sur notre précédent article rapportant l’exploit de celui qui était alors ailier des New York Knicks. Finalement, c’est bien en ponçant les mixtapes de Bebert au Madison Square Garden, planquées dans le placard du beau-père, que Zion a découvert le Roi. Et, comme nous tous, il a kiffé, preuve que le talent ne se démode jamais. Loin du physique de son admirateur, Bernard King et ses 2m01 pour 92kg n’était pas un monstre athlétique. Non, il était plutôt de ceux qui caressent le cuir et qui font inlassablement trembler les filets pendant plus de 40 minutes. Des bijoux à mi-distance, une vraie menace en pénétration et un jumper soyeux, on vous laisse imaginer la galère pour ceux qui ont tenté de le défendre sur la saison 84-85, la meilleure de sa carrière… Quoique non, on va vous spoiler un peu, mais cette saison-là, personne ne pouvait stopper Bernard King : meilleur marqueur de la Ligue avec 32,9 points à 53% en moyenne, on a beau les retourner dans tous les sens, il y a des stats qui ne mentent pas. Alors, au détour d’une petite réunion de famille pour le Christmas Day, entre les New York Knicks de Bernard et les cousins des New Jersey Nets, tout le monde savait que le Roi allait marquer son territoire au Madison Square Garden. Mais bon, de là à planter 60 points le jour de Noël…

Oui, vous avez bien lu, alors laissez-nous vous raconter. Le 25 décembre 1984, alors que tout le monde décuvait encore de la soirée, ressassant les flashs de Tonton Robert hurlant les paroles de I Want To Break Free un verre de rouge à la main, Bernard King offrait une performance de légende au public du MSG. Déjà, le script est digne d’un feel good movie passant en boucle sur la chaîne préférée de tes grands-parents pendant les fêtes : à son prime, Bernard King accueille l’équipe qui l’a drafté en septième position, sept ans auparavant, le tout dans un duel de voisins entre le Knicks et les Nets, en plein Christmas Day. Le décor est planté, Bernard King sera à la hauteur. Et même bien plus. Ça, les spectateurs du Garden l’ont vite compris quand le type a commencé à enfiler les perles sans prêter la moindre attention aux défenseurs qui tentaient de l’arrêter. La mi-temps a à peine sonné : c’est déjà le bordel dans la salle, les Knicks sont devant, mais surtout c’est le zbeul dans le boxscore de King qui compte déjà 40 points, sans transpirer de la moustache. Finalement, les Nets s’imposeront 120 – 114 mais l’histoire ne retiendra que la perf’ all-time de Bernard King. Attention, les stats risquent de vous faire bien plus tourner la tête que le mousseux d’hier soir : 60 points à 19 sur 30 au tir et 22 sur 26 aux lancers. Et on ne parle pas d’un gars qui a balancé 7 ou 8 bombes derrière la toute jeune ligne à trois-points (1979) pour atteindre cette barre de la soixantaine, mais d’un scoreur complètement taré qui allait défier à l’intérieur tout ses défenseurs. Shoots à mi-distance, ou finitions près du cercle efficaces : de l’adresse, encore et toujours. En somme, un esthète courageux et, surtout, tellement talentueux. Alors certes, les Knicks de King n’iront pas bien loin cette année-là : eux qui affichaient une douzaine de victoires en une trentaine de rencontres finiront la saison avec un pauvre bilan de 24 – 58. Un Roi ne va pas bien loin s’il est trop peu entouré. Surtout que Bernard sera fauché dans sa lancée par une vilaine blessure qui laissera son genou en vrac. Et puis merde, on est là pour la magie de Noël ou pas ? Retenons simplement que le record de points sur un match du Christmas Day est détenu par un certain Bernard King, acquis en plantant 60 pions sur les Nets, le 25 décembre 1984, au Madison Square Garden. On a beau avoir vu passer un autre King martyrisant toutes les défenses de la Ligue, le record tient toujours. Jusqu’à cette nuit ? 

Alors oui, la suite de l’histoire est triste entre les blessures de Bernard King et un niveau jamais vraiment retrouvé. Mais malgré cette trajectoire, avec cette crise monumentale à 60 points contre les Nets, Bébère fait encore partie de la magie de Noël. Et tous les ans le 25 décembre, quand tout le monde est rassemblé autour de la table, ventres tendus, il y a toujours un fan NBA pour lancer à un autre “tu te souviens de Bernard King ?”, quelque part entre le foie gras et la bûche. C’est pas le cas pour vous ? On est là pour ça !