Sans aide pour rénover, le proprio des Suns menace de quitter Phoenix : la victoire a bien déménagé, pourquoi pas la franchise
Le 13 déc. 2018 à 18:33 par Victor Pourcher
On parle peu des coûts effrayants qu’impliquent de posséder une franchise NBA. Bon, on ne va quand même pas plaindre la petite caste de proprios fortunés qui peuvent s’offrir ce privilège hein. Parmi eux, il y en a un qui tire la gueule en ce moment. Robert Sarver, propriétaire des Phoenix Suns, commence à s’agacer sérieusement du retard pris dans les négociations concernant les rénovations de la Talking Stick Arena.
On va parler d’argent, de patates, de briques, de pépètes, de thunes, d’oseille, bref de gros sous. Pas des petites étrennes et du chèque que te refile mamie le soir de Noël. Non, on part sur des millions, des centaines de millions. 230 millions de dollars pour être plus précis. C’est le montant que devrait coûter les travaux de rénovation de la salle des Suns. Sans dire qu’elle tombe en ruine, loin de là, la Talking Stick Arena est tout de même l’une des plus vieilles à avoir été retapées. Alors le proprio Robert Sarver aimerait bien dépoussiérer son antre avant de penser à une reconstruction de l’équipe. Le montant des opérations a été fixé à 230 millions de dollars donc, dont 150 millions à la charge de la ville de Phoenix et les 80 restants à celle de Sarver qui réglerait également tout dépassement éventuel. Problème, le vote du conseil de la ville qui devait statuer sur ce deal a été reporté. De quoi soûler le proprio des Phoenix Suns qui, en plus de se faire éclater chaque soir, voit ses projets ralentis et se laisse aller à des envies de départ. Si l’actuel contrat de location lie la ville et la franchise jusqu’en 2032, une clause pourrait permettre aux boss des cancres de la NBA de plier bagages dès 2022. Laurie Roberts, du Arizona Republic, rapporte ainsi que Robert Sarver aurait menacé de déménager la franchise :
“La confrontation commence entre la ville et le propriétaire des Suns, Robert Sarver, qui a récemment appelé un membre du conseil pour lui dire qu’il déménagerait la franchise à Seattle ou à Las Vegas si l’accord sur la salle n’aboutissait pas.
‘Sarver parle de déménagement,’ m’a dit un membre du conseil. ‘Il m’a simplement dit que l’équipe partirait (si la salle n’était pas rénovée). Vegas et Seattle étaient les deux villes mentionnées.'”
Il va être plus difficile que la dernière fois de calmer votre pote, fan de Seattle, qui espère depuis si longtemps le retour d’une franchise NBA. Ceci dit, pas de panique encore, nous n’en sommes qu’au stade des menaces, violentes et qui dénotent un sacré bordel certes, mais qui sont surtout un formidable coup de com’ du proprio pour mettre la pression sur les épaules d’une ville frileuse à l’idée de signer ce deal. Et pour cause, les retombées économiques sont loin d’être acquises pour les villes dans ce genre d’opérations. Surtout, il faut les sortir les 150 millions de dollars d’argent public qui, attention info BFM Business, seraient issus des revenus du tourisme, selon la mairie. D’ailleurs, récemment, les habitants de Phoenix semblaient moyennement chauds de glisser une si belle enveloppe dans un projet qui profitera avant tout à Robert Sarver et aux Suns. Mettez-vous à la place de ceux qui ne s’intéressent que très peu à la balle orange : bonjour, on a équipe qui se fait poutrer sévère depuis quelques années, ça vous dit de nous lâcher 150 patates pour rénover notre salle ? Il faudra être plus convaincant que le shoot de Josh Jackson pour espérer une réponse positive. Le conseil décisionnaire de la ville de Phoenix doit, normalement, se rassembler et donner sa décision sur le deal en janvier. Au final, dans le cas peu probable où Robert Salver mettrait sa menace à exécution, ce serait la fin d’une longue histoire entre la NBA et les Phoenix Suns, franchise créée en 1968. Et puis, déplacer l’équipe ne la fera pas gagner des matchs, à moins de laisser quelques joueurs sur le tarmac en partant…
Calmez-vous, fans de Phoenix… et vous aussi, ceux de Seattle ! Même s’il est vrai que les investissements faits pour attirer la Grande Ligue trouvent une résonance particulière dans l’agitation de l’Arizona. Cette menace de Robert Sarver ressemble à un bon vieux chantage affectif d’adolescent émo (ça existe encore ?) : passe moi de l’argent ou je fugue. Ceci dit, avec le bordel généralisé en ce moment chez les Suns, il ne faudrait pas trop jouer avec le feu quand même…
Source texte : Arizona Republic