Preview Jazz – Rockets : “Souviens-toi le printemps dernier”, cette nuit dans vos salles obscures

Le 06 déc. 2018 à 17:17 par Alexandre Taupin

Utah
Source image : NBA League Pass

La rencontre Jazz – Rockets sent bon les Playoffs. Normal, puisque les deux équipes s’étaient affrontées en demi-finale de conférence la saison dernière. Elles se retrouvent désormais douze et treizième à l’Ouest, un vrai cauchemar. Début du thriller à la Vivint Smart Home Arena à 4h30 du matin. 

En voyant le début de saison de ces deux équipes, il est dur de croire qu’elles s’étaient affrontées en mai dernier pour une place en finale de conférence contre les Warriors : retour sur deux équipes qui sont passées de la lumière à l’ombre en à peine six mois.

Car croyez-le ou non mais lors de la saison 2017 – 2018, parler d’Utah contre Houston, c’était parler d’excellences qui s’opposaient : excellence défensive pour la forteresse qu’était le Jazz, numéro 1 au défensive rating et aux points encaissés, et excellence offensive pour Houston, véritable machine à broyer, première à l’offensive rating et deuxième au nombre de points marqués. C’était donc tout simplement la meilleure attaque de la ligue face à la meilleure défense, pour une affiche qui s’annonçait passionnante mais qui fut finalement conclue en cinq manches par des Rockets pressés d’aller en découdre avec les joueurs de la Baie, pour la suite qu’on connaît. Et nous voilà six mois plus tard, avec deux équipes qui sont totalement à côté de leurs pompes et dans les bas-fonds de la Conférence Ouest. Il faut dire que lorsque tu as décidé d’arrêter de défendre c’est tout de suite plus compliqué de gagner des matchs. A ce petit jeu, c’est Houston qui est le meilleur, avec une défense porte ouverte et des joueurs qui ne s’impliquent que d’un côté du terrain, laissant les pauvres Clint Capela et P.J. Tucker tenter de bloquer toutes les fuites en défense. C’est un peu mieux côté Jazz avec le 12ème rating de la ligue mais on est loin de l’équipe qui pouvait éteindre tout adversaire l’an dernier. C’est plus en attaque que cela pêche côté mormons, avec le 25ème pourcentage à 3-points de la ligue : cela manque de spacing et c’est justement la raison pour laquelle Kyle Korver a été récupéré. Donovan Mitchell, leader offensif de cette équipe, se prend également une sorte de rookie wall en retard : les défenses ne sont plus surprises par ses attaques et ont décidé de fermer l’accès au cercle, le laissant dégainer derrière la ligne. Pour un joueur qui est souvent comparé à Dwyane Wade, on vous laisse imaginer le lancer de briques à longue distance et les réveils douloureux de nos amis de la TTFL.

Qualitativement parlant et en terme de coaching, ces deux équipes font toujours parties des meilleures de la ligue, même si elles manquent de profondeur de banc. Un vrai 3&D ferait un bien fou aux Rockets, à l’heure où Trevor Ariza se morfond à Phoenix, mais reste à savoir qui échanger. A Salt Lake City, on manque de scoring principalement et même si la marque est plutôt bien équilibrée avec sept joueurs au-dessus des dix points, il n’y a pas de vrai shérif pour assurer les affaires courantes et si besoin mettre le gros shoot qui fait du bien lorsque les roles players se prennent les pieds dans le tapis. On le sait, la franchise n’est pas celle qui fait le plus rêver les free agents mais faire venir un joueur comme Jimmy Butler ou Kawhi Leonard, des leaders offensifs et défensifs, permettrait sans le moindre doute de faire passer cette équipe dans une autre dimension. Enfin… vaut mieux ne pas trop en rêver et chercher un joueur un peu moins coté en lui donnant la première option offensive, quitte à le mettre devant Mitchell : Tobias Harris et Khris Middleton, free-agents en 2019, on leur passerait pas un petit coup de fil ?

Souviens-toi le printemps dernier, lorsque nous étions encore des contenders au titre NBA. Et bien cela paraît bien loin désormais. Les deux équipes s’étaient déjà affrontées le 24 octobre pour une victoire du Jazz au Toyota Center. Houston n’étant toujours pas très serein loin de ses bases, on tend à croire qu’Utah va faire le boulot à la maison. La réponse au petit matin.