Kyle Lowry revient sur le transfert de DeMar DeRozan : les Raptors sont chauds mais ça caille toujours en interne

Le 05 déc. 2018 à 09:41 par Victor Pourcher

Kyle Lowry
Source Image : ESPN / Youtube

Saga du trade de DeMar DeRozan, épisode 94875. On connaissait les circonstances dans lesquelles l’ancien des Raptors avait appris son trade et à quel point il avait pu avoir un sentiment de trahison. Désormais, c’est à son bro Kyle Lowry de raconter et d’exprimer son ressenti sur les événements. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le meneur de Toronto ne semble encore pas avoir digéré l’affaire. Pas de réchauffement climatique au Canada, on se pèle toujours autant en interne dans la franchise.

Touche à un membre de ma clique, tu verras qu’on n’est pas tous seuls. C’est un peu le genre de relation qui unit DeMar DeRozan et Kyle Lowry. Les deux potes ont toujours affiché leur amitié et sans doute a-t-elle participé pendant longtemps aux bon résultats des Raptors. Sauf qu’il était par conséquent délicat de se séparer de l’un des deux anciens membres du backcourt sans froisser l’autre. C’est pourtant le choix qu’a fait Masai Ujiri après la sèche élimination face à LeBron James (pas les Cavs, juste The King) en Playoffs. Profitant de la situation étrange de Kawhi Leonard aux Spurs, le président des opérations basket de la franchise canadienne n’a pas flanché au moment de mettre le visage des Raptors, DeRozan, dans la balance. Et comme il fallait s’en douter, Kyle Lowry est loin d’avoir apprécié le geste. Dans une interview accordée à Rachel Nichols pour ESPN, le meneur se confie et en dévoile un peu plus sur le move de l’été ainsi que sur sa relation avec Masai Ujiri.

“Vers 2 heures 30 du matin, mon téléphone a sonné. Je l’ai pris et c’était DeMar. Il m’a dit qu’il était tradé à San Antonio. Je me suis assis sur mon lit et j’étais en mode “Attends, quoi ?” On s’est posé un petit peu et on ne savait pas quoi dire. Oui, je me suis senti trahi parce que lui s’est senti trahi et que c’est mon gars, c’est mon meilleur ami. […] Il [Masai Ujiri] est le président des opérations basket et c’est tout… Il fait son boulot. Je fais le mien.”

La météo s’y prête mais on a l’impression que ce n’est pas ambiance raclette party à Toronto. Kyle Lowry semble avoir été atteint par la nouvelle et les circonstances du départ de son pote. Un choc qui, si on lit entre les lignes de ces déclarations, n’a pas réchauffé les relations avec le front office et le meneur paraît nourrir une certaine rancœur envers Masai Ujiri. Pourtant, sportivement, le dirigeant a gagné son pari puisque les Raptors n’ont jamais été aussi solides et affichent un bilan de 20 victoires pour 5 défaites, soit le meilleur de toute la Ligue. Même au niveau individuel, Kyle Lowry a légèrement modifié son jeu, s’est mué dans un rôle nouveau qui lui vaut aujourd’hui d’être le créateur en chef du roster, d’augmenter ses statistiques et de pointer en tête du classement des passeurs (10,3 assists de moyenne). Mais tous les chiffres du monde n’y changeront rien, le problème est ailleurs : il est dans une confiance qui semble désormais perdue. Ceci dit, tant que Kyle Lowry continue d’être professionnel et de cartonner chaque soir, Masai Ujiri n’aura que des raisons de se satisfaire. Le joueur étant sous contrat jusqu’à 2020, c’est potentiellement lors des discussions sur une éventuelle prolongation que ce cafouillage rejaillira, et encore. D’ici là, il y a largement de quoi accomplir la seule chose qui mettra tout le monde d’accord : gagner un titre.

La NBA ce n’est pas qu’une histoire de chiffres et de stats, ce sont aussi ses péripéties humaines, ses amitiés et ses trahisons. Une petite dose de Game of Thrones dans le monde de la balle. Et au Canada, Winter is coming en avance cette année. Avec la version de Kyle Lowry, on pense avoir fait le tour de cette histoire, mais rien n’est jamais sûr. Alors dans le doute, on ne referme pas tout à fait le livre et on attend la suite.

Source texte : ESPN