L’Avis du Psy – S06 Épisode 3 : c’est désormais officiel, John Wall n’a ni le cœur ni les couilles pour être un franchise player
Le 24 nov. 2018 à 10:14 par Giovanni Marriette
Saison 6… Wow. Déjà cinq ans que le Psy a installé son bureau entre les douze machines à café du bâtiment TrashTalk, contant ça et là les aventures des acteurs les plus agités de la Ligue. Parce que les stats c’est bien, les highlights c’est cool, mais rien ne vaut un bol de soupe qui vole à l’entraînement ou un panier contre son camp lors d’un Clippers-Lakers. L’Avis du Psy c’est un peu la NBA underground, la Grande Ligue mais en direct du quatrième sous-sol, pour rendre hommage à une partie de ceux pour qui on se lève la nuit, en guettant silencieusement les dérapages et autres coups de folie. L’Avis du Psy c’est un peu la rubrique qui nous rappelle que vous comme nous aurions pu faire carrière en NBA, et qu’on aurait été super forts pour défaire les lacets d’un adversaire ou célébrer un tir raté. Allez, ouvrez les portes en grand, c’est pas encore cette année que le Psy prendra des vacances.
Place | Patient | Le compte-rendu de la visite |
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10° | Jamal Crawford
| Encore un qui n’a rien compris, et il a donc fallu qu’on lui explique. Les Suns avaient pourtant, eux, tout pigé depuis ce début de saison, offrant à leur public des raisons d’espérer grâce à un beau combo joueurs frissons/défaites au goût de victoires. Bah oui, les gamins progressent (sauf Josh Jackson dont le talent s’est évaporé avec ses cheveux) et les défaites s’accumulent, de quoi préparer la prochaine venue dans l’Arizona de Zion Williamson ou R.J. Barrett. Tout va bien dans le meilleur des mondes, sauf que parfois un petit fail vient contrecarrer les plans, et c’est ce qu’il s’est passé la nuit dernière. Car si la rencontre face à des Bucks solides comme une brique de Brook Lopez était carrément enjaillante, Igor Kokoskov s’est beaucoup moins éclaté en fin de match. Merci Jamal Crawford, qui a donc réduit à néant 47 minutes et 50 secondes d’une illusion parfaite, tout ça à cause d’une éducation qui l’oblige à être clutch quoiqu’il arrive même quand on lui interdit. La tête disait non mais le poignet n’en a fait qu’à sa… tête, ce qui lui a apparemment valu une bonne grosse bourrasque de la part de son coachov puisque c’est la raison pour laquelle le pauvre Jamal s’est pointé ce matin au cabinet. Bienvenue en 2018 Jamal, sombre époque où une victoire peut être perçue comme une défaite par votre staff. Il va être temps de partir Monsieur, vous êtes trop bon pour ce monde de brutes. |
9° | Steve Clifford | Ceci n’est pas une menace mais plutôt un avertissement, car le Psy a beaucoup d’affection pour le patient Clifford, notamment depuis cette période compliquée pour lui la saison dernière. Et c’est qu’il ne faudrait pas repartir dans la mauvaise direction… Explications ? Explications. Le Magic présente aujourd’hui un bon petit bilan de neuf victoires et dix défaites, et la franchise floridienne est même… playoffable. de quoi nourrir de belles ambitions à Orlando ? Bah non. Car je le sais, tu le sais et ils le savage, on partira bientôt sur un bail de 3-19 pour le Magic. C’est comme les papillotes ou l’anniversaire de ton oncle, ça revient tous les ans à la même période. Et le Psy a fortement tenu à prévenir son fragile patient, qui ne doit en aucun cas s’imaginer qu’un roster drivé par D.J. Augustin et des freaks mal dégrossis ne pourront lui offrir cette année mieux qu’une habituelle douzième place, d’autant plus dans la ville de la lose. Alors on récapépète : 1) profiter du beau temps, c’est pas tous les jours la fête chez les Clifford, 2) préparer le terrain en vue des périodes plus sombres et se dire que ce n’est que la logique qui revient au galop et 3) prendre dès maintenant un rendez-vous chez son Psy préféré pour fin janvier, quand le bilan du Magic sera passé de 8-9 à 13-31. On vous laisse à vos screens, à dans deux mois. |
8° | Rudy Gobert
| Qu’elle est penchée cette Tour Eiffel… Lancé comme un boulet de canon dans sa saison 2018-19, Rudy Gobert a depuis actionné le frein à main, tout comme une grande partie de ses petits copains. Quin Snyder a toujours une troche de gourou mais il s’occupe aujourd’hui plus de sa secte que des systèmes de son équipe, Donovan Mitchell est repassé derrière Frank Ntilikina au ranking des rookies 2018, Joe Ingles est bourré deux soirs sur trois et globalement le Jazz patine. Rudy ? Les énormes perfs de la première quinzaine ont laissé place au service minimum et la défense de Youtah s’en ressent. Les Gilets Jaunes ont laissé place à Gilles et John, et les valises de points encaissés ne permettent évidemment pas de gagner des matchs, d’autant plus quand l’attaque est grippée. Rajoutez comme cerise sur le Kougloff une Conférence Ouest complètement bourrée (quoi comment, Memphis et les Clippers en tête, Houston, GS à la ramasse ?), et vous vous retrouvez avec un Jazz pas loin des dernières places, devançant seulement ces fameuses équipes qui préfèrent perdre. Moralité, et le Psy l’a clairement fait comprendre à la Tour de Pise, va falloir se redresser et vite, car il y a un statut d’équipe à faire respecter et un trophée à défendre. Les décors penchés c’est chez Arthur, alors merci également à Donovan Mitchell d’enlever son costume de Claudia Tagbo. |
7° | Joel Embiid | Le grand Jojo est chafouin. Passé un peu par hasard non loin du cabinet, le futur pivot des Bleus en a ainsi profité pour passer claquer une bise à son bro’, le Psy étant reconnu depuis quelques années comme l’un de ses plus fervents admirateurs. Le souci avec le patient Embiid ? C’est en fait un double problème. Premièrement, la défaite de cette nuit a du mal à passer. Car elle met fin à une folle série de victoires à domicile, mais surtout car elle est survenue face à une bande de nullos venus d’Ohio. Tristan Thompson en leader vocal, Rodney Hood qui se prend pour Kevin Durant, Collin Sexton pour gérer le tempo et Jordan Clarkson pour faire oublier Gérard ? Sur le papier c’est la crise de rire assurée mais cette nuit le quatuor magique a donc renvoyé le Big Three des Sixers dans ses 22. Un peu la honte, et Joel l’a avoué sans se cacher. Allez, next. Car plus que cette défaite face à des peintres en bâtiment, c’est davantage au niveau du leadership dans l’équipe que Jojo se pose quelques questions. On lui a dit que Jimmy était un gros carac’, on lui a dit qu’il en avait déjà fait pleurer plus d’un, on lui a même dit qu’il était une diva plus encore que Bianca dans Tintin. Mais que faire de tout cela ? Apprendre auprès d’un – quoiqu’on en dise – l’un des plus grands leaders actuels en NBA, quitte à reculer d’un cran dans la hiérarchie de la franchise ? Ou alors asseoir son propre rôle, celui de franchise player par qui toutes les décisions et tous les ballons passent ? Décision fondamentale à venir, et il en dépend tout bonnement de la saison des Sixers. |
6° | LeBron James | Le Psy lui en avait déjà touché deux mots : le chemin à L.A. sera long et tortueux pour le patient James. Première mission, dont le futur… retraité a quelques difficultés à s’acquitter : jouer les nounous. La jeunesse pourpre et or a du talent, mais aujourd’hui LeBron semble prioriser autre chose qu’un rôle de Pascal le Grand Frère. Deuxièmement, il a fallu reprendre avec lui le fait qu’il évoluait aujourd’hui avec l’un des meilleurs… pivots de la Ligue, et ça franchement il faut se l’avouer plusieurs fois avant de s’en rendre vraiment compte. Autre souci pour LeBron, on l’a dit un peu plus haut la Conférence Ouest est totalement WTF et rien ne garantit en ce 23 novembre que le meilleur joueur de l’histoire des… Cavs disputera les Playoffs en avril prochain. Des Playoffs sans LeBron ? Hell no, alors bouge-toi vite et fort please. Dernier cas clinique abordé avec celui qui squatte le cabinet chaque semaine ou presque depuis cinq ans : cette fameuse course au scoring, dans laquelle il a passé dernièrement quelques beaux paliers, et qui semble aujourd’hui être devenu l’une de (sa ?) ses priorités. Deux écoles face à ce constat : d’un côté les gneugneugneu tout pour les stats, et de l’autre ceux qui, comme le Psy, peuvent comprendre que de devenir le meilleur scoreur de l’histoire de la NBA peut rendre un peu zinzin. Et relire cette dernière phrase doit vous le faire comprendre, à moins que vous ne soyez vraiment obstinés dans votre hate… |
5° | Dave Joerger
| Alors celle-là c’est la meilleure de la semaine, encore plus drôle qu’une vidéo de chat glissant sur la banquise. Les Kings sont en pleine forme, leur jeunesse est dorée et les résultats sont satisfaisants ? Mode masochisme activé, paraît-il que Vlade Divac et Dave Joerger ne sont plus sur la même longueur d’ondes, paraît-il que c’est la guéguerre en interne. Un peu comme quand tu passes pour la première fois d’une bourse d’étudiant à un vrai salaire, quand tu t’embrouilles avec ta meuf parce qu’elle veut un sac Guess et toi une paire de Jordan. Du vécu ? Peut-être bien, bref. Pauvre Dave Joerger donc, lui qui avait déjà perdu quinze ans de vie en une seule saison cauchemar avec de fabuleux Grizzlies. Le Dave qui commençait à reprendre goût à la vie, pianotant comme il le trouvait utile avec ses différentes armes, avant qu’on ne vienne donc lui susurrer à l’oreille que son job n’était apparemment pas apprécié dans les hautes sphères. La vérité ? Le Psy ne s’est pas fait prier pour la dévoiler au grand jour au patient Joerger. Le staff des Kings est en fait beaucoup trop habitué à la défaite pour apprécier des victoires à leur juste valeur, et ces derniers feront tout pour revenir aux fondamentaux. Typique syndrome de Stockholm, quand un prisonnier échappe enfin à son bourreau mais qu’il revient une heure plus tard avec un sac de courses. La solution pour Dave ? Partir, partir avant d’être lui-même congédié, et surtout ne pas se retourner. Et s’il le faut le Psy conduira la Kangoo. |
4° | Brook Lopez
| Brook Lopez est un malade, c’est désormais officiel. Non content d’exploser tous les records en matière de tirs du parking pris par un pivot, le gitan des Bucks explose aujourd’hui des records en matière de tirs du parking pris… tout cours. Sa perf la nuit passée ? 0/12, pépouze. Quand d’autres se seraient dit “allez je fais 2m15 et 110 kilos, mes tirs ne rentrent pas, tentons de nous approcher du cercle”, lui a décidé de s’écarter encore et encore, tapant ainsi le record du plus grand chef de chantier all-time. Et si les Bucks perdaient un match en apparence facile face aux Suns, Brook s’occupait pour sa part de construire une deuxième salle juste à côté de celle où ses camarades subissaient la foudre de Jamal Crawford. Mais le problème n’est pas centralisé autour du terrain, et c’est bien là la plus grande peur du Psy. Car aujourd’hui Brook Lopez ne dépose plus ses enfants à l’école, il se positionne sur le trottoir d’en face et les lance directement dans leur salle de cours. Idem pour le linge sale, puisque les voisins des Lopez ont quand même appelé la police plusieurs fois car le géant s’introduisait chez eux la nuit avec sa corbeille de slips afin de s’organiser solo un shootout en direction de la Brandt familiale. Un grand gamin qui ne vit plus que par le tir de loin, et une addiction qui commence donc à prendre le pas sur sa vie en général. Grosse thérapie à venir, on va calfeutrer toutes les poubelles de suite. |
3° | Brad Stevens | A ce rythme-là, on va vraiment finir par croire qu’Edwin Jackson est un prophète plutôt qu’un mec un peu chelou qui met des chapeaux de mousquetaire. Vincent Collet >>> Brad Stevens qu’il nous disait, et en tout cas on a tendance à croire que sur ce début de saison… l’homme aux deuxièmes plus grosses cernes de France pourrait faire mieux que Bradie. Alors comme ça t’es capable de bricoler des finalistes de Conférence avec des bouts de ficelle ? Bravo McGyver, sauf que cette année… bah on est loin du compte. Entre Jaylen Brown qui passe pour un Tim Hardaway Jr. mal dégrossi, un Gordon Hayward au talent de All-Star mais qui se sent mieux dans la peau d’un huitième homme (?!?), un Kyrie Irving qui joue sur courant alternatif et un Jayson Tatum qui se prend un gros rookie wall, on cherche encore les talents de meneur d’homme de Stevens et on est à deux doigts d’imaginer Al Horford lui prendre sa place de coach. La Conférence Est est un peu pétée ? Et bien pas tant que ça, et pour l’instant ce sont plutôt les Celtics qui le sont et as qu’à moitié. Le remontage de bretelles était nécessaire, car c’est bien beau de ne pas être Coach Of the Year quand on le mérite, mais à quoi bon si c’est pour devenir nul au moment où le trophée te tend les bras. Et encore on ne parle pas de Guerschon qui tweete son amour pour le parolier marseillais Jul, faut quand même laisser de la place pour les autres patients. |
2° | Stephen Curry | Les Warriors ont beau avoir enfin vaincu le signe indien cette nuit face à Portland, le constat reste le même : Stephen Curry est le franchise player des Dubs. Il est celui qui en régule les performances, celui par qui la magie opère. Pas Kevin Durant, non non, encore moins Draymond Green et ses TOC ni Klay Thompson et sa bipolarité. Et tout ça, Steph s’en offusque, lui qui souhaitait à tout prix cette superteam pour qu’enfin son équipe ne soit plus aussi dépendante de ses performances. Résultat des courses ? les baromètres des Warriors cette saison s’appellent Jordan Bell ou Alfonso McKinnie, tu parles d’un double-champion en titre, et les mecs auront bientôt perdu au mois de novembre plus de matchs que dans toute la saison 2016… Opération cirage de pompes au cabinet, le Psy confortant son patient dans l’idée qu’il est bel et bien le patron à l’Oracle, et lui ordonnant par la même occasion de remettre toutes les pendules à l’heure dès son retour. Il faudra pour cela faire table rase du passé récent et se remettre au boulot très vite, histoire aussi de redonner un peu de confiance à son ailier titulaire dont le talent n’a d’égal que son manque de solidité mentale. Être un patron sur le terrain et un guide spirituel, telle est devenue la vie du patient Curry. |
1° | John Wall | Déjà présent au cabinet lors des deux premières sessions de consultations de la saison, John Wall y prend place aujourd’hui en qualité de patient au bord de l’implosion. Premier constat, le futur ex-meneur des Wizards s’est pointé au cabinet les cheveux hirsutes et la bedaine apparente, confirmant ainsi l’impression du Psy de voir depuis quelques semaines évoluer un acteur de How High plutôt qu’un ancien n°1 de Draft et auto-proclamé superstar de la Ligue. Le problème avec le patient Wall ? S’il n’y en n’avait qu’un… Pas de motivation, pas de sérieux, une adresse noyée dans un pichet de blanc, un leadership digne de celui de Patrice Evra, on s’arrête là car le clavier a une éruption de pus. Passée la surprise d’une poussée de fièvre face aux Clippers, les Wizards vont évidemment très mal et leur meneur n’y est pas étranger, l’occasion – une de plus – pour le Psy de rappeler à son patient les missions qui incombent à son statut. Son statut parlons-en, puisqu’il apparait de plus en plus que John Wall n’a pas la carrure pour être un leader, et de surcroît un franchise player. Niveau basket Bradley Beal a beaucoup moins de choses à se reprocher, niveau intensité on a même l’impression qu’un Markieff Morris serait plus écouté par ses hommes. Et quand on a mentionné Markieff Morris plutôt que vous en tant que guide, dîtes-vous que c’est peut-être le moment de songer à une reconversion dans le twirling bâton. Allez, orchestre. |
Allez, c’est tout pour ce troisième épisode de la saison et c’est déjà plus que pas mal. Rendez-vous dans quinze jours pour l’Épisode 4 et d’ici-là… on ne change pas une équipe qui gagne alors n’hésitez pas à nous balancer tout comportement chelou. Allez, bisous bisous.