Les premiers mots de Michael Jordan lorsqu’il a croisé Allen Iverson : “Comment ça va, petite mauviette ?”

Le 10 nov. 2018 à 11:36 par Bastien Fontanieu

Michael Jordan iverson
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Il y a des joueurs qui accueillent des rookies avec douceur et compréhension, et puis il y a Michael Jordan. Compétiteur invétéré, le GOAT numéro 23 savait comment dire bonjour aux nouveaux à l’époque, et Allen Iverson avait eu droit à sa propre version en 1997…

Pour ceux qui n’ont aucune idée du lien qui unit les deux légendes du basket, on ne peut que vous conseiller de checker le discours d’entrée au Hall of Fame d’Iverson, que le lutin avait sorti en costard en 2016. Pour un gamin ayant grandi dans les années 80-90 et qui voulait devenir une référence en NBA, il était impossible de louper Jordan. L’imiter était normal, l’adouber était une religion, et le placer tout en haut de la hiérarchie des joueurs était un peu la base de n’importe quelle réflexion. C’est pour cela que, quand A.I parle de sa toute première entrevue avec Michael sur un parquet, le souvenir est limite raconté dans un univers fantastique, comme si Jojo avait un halo lumineux autour de lui. Les pompes, le short, le chewing-gum, les mains sur les genoux, le crâne rasé, le petit sourire, tout détail était dessiné par les jeunes basketteurs et Iverson n’échappait pas à cette règle. Cependant, lorsqu’il arrivait en NBA et fracassait déjà pas mal de défenses, Allen savait très bien qu’il allait croiser son idole un de ces quatre et il allait falloir la jouer cool sans trop être excité. Le genre de moment où le coeur bat à cent à l’heure, où on galère à avaler sa salive, où on a une voix d’ado pré-pubère capable de changer dans la seconde et où on a les paumes aussi mouillées qu’en sortie de piscine. C’est donc lors du Rookie Game de 1997 que l’arrière des Sixers croisera Jordan à un moment très particulier du weekend des All-Stars, l’année durant laquelle les 50 meilleurs joueurs de tous les temps furent assemblés pour constituer une des plus belles photos de l’histoire de la NBA. Autant dire que Jordan était dans l’ambiance, et qu’il avait accueilli le jeune arrière bien comme il faut… Récit raconté à Complex.

“La toute première fois où je lui ai parlé, c’était cette première saison, lorsque je participais au match des rookies. Je n’oublierai jamais ce moment, parce qu’il m’a dit, “eh, comment ça va, petite mauviette ?” Je n’oublierai jamais cela, je l’ai regardé en lui répondait sans faire attention que ça allait. […] Je me souviens aussi d’un match une fois à Charlotte, où je lui ai dis à quel point il comptait pour moi et à quel point je voulais traîner avec lui, et il m’a dit, “tu ne m’aurais pas crossé comme ça si tu voulais vraiment traîner avec moi.”

Forcément, le cross d’Allen Iverson sur Michael Jordan revient sur le tapis. Mais c’est limite encore plus appréciable maintenant qu’on a cette anecdote, car la chronologie est parfaitement respectée. The Answer passe toute sa vie à idolâtrer Jordan, il arrive ensuite en NBA pour faire un carton, il croise Sa Majesté pour la toute première fois, il se fait traiter de mauviette avec le sourire… puis les Bulls se déplaceront à Philadelphie le 12 mars 1997, jour inoubliable pour les fans des Sixers. Si le débat reste encore vif concernant la solidité du move, certains considérant ce dribble d’hésitation comme un shake plutôt qu’un véritable crossover, il n’empêche que la séquence est assez inoubliable. Un switch en défense, Phil Jackson qui gueule Michael pour que son pitbull préféré s’occupe du nain d’en face, Iverson récupère la gonfle, pose un premier move pour doser son défenseur, puis cale un vrai changement de main pour faire craquer quelques articulations du numéro 23. Le tir qui suit rentre évidemment, et l’arrivée d’Allen en NBA se certifie dans la minute. Caler ce move un mois après avoir été traité de mauviette, c’est plutôt propre comme monnaie rendue. Disons qu’ils ne sont pas nombreux, dans l’histoire de la Ligue, à avoir répondu à une provocation de Jordan avec un moment aussi cimenté dans les mémoires. On sait que par la suite, les deux hommes vont devenir proches et le respect restera mutuel pour cet incroyable esprit de compétition, mais on ne préfère pas imaginer comment Michael devait s’adresser aux autres rookies si le numéro 1 de la Draft 1996 se faisait traiter de la sorte. Trashtalking, quand tu nous tiens…

Petite mauviette, Allen Iverson n’en était pas vraiment une. Petite bête difficile à défendre, oui, petite chose qui avance à toute vitesse, aussi, petite machine à casser des chevilles, ça Jordan peut le confirmer.

Source : COMPLEX