Sans Dejounte Murray et Derrick White, Bryn Forbes a été lancé dans le grand bain, et il assure !

Le 03 nov. 2018 à 15:03 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

Avec cinq victoires en sept matchs, les Spurs ont plutôt bien lancé leur saison régulière malgré des circonstances pas vraiment favorables. Si les grandes performances de la recrue DeMar DeRozan font logiquement la une dans le Texas, un autre joueur s’illustre au sein de cette équipe de San Antonio remaniée. Focus sur Bryn Forbes, le nouveau meneur titulaire des Spurs.

Cela fait seulement trois semaines que la saison régulière a commencé, et il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions, que ce soit sur le plan individuel ou sur le plan collectif. Mais quand on parle des joueurs qui montrent une belle progression cette année, Bryn Forbes mérite de figurer dans la discussion. Lancé dans le cinq majeur par Gregg Popovich, le meneur de 25 ans réalise pour le moment un début de saison solide, ce qui n’est pas un luxe pour une équipe de San Antonio décimée par les blessures à la mène. Pour rappel, le prometteur Dejounte Murray s’est déchiré un ligament du genou en présaison lors d’une rencontre face aux Houston Rockets. Gros coup dur pour les Spurs, qui avaient décidé de donner les clés à Murray pour assurer le poste un. Titularisé la saison dernière à seulement 21 ans, ce dernier a poussé Tony Parker sur le banc puis vers la sortie. Le Frenchie a en effet décidé de dire bye bye à Fort Alamo cet été afin de rejoindre les Charlotte Hornets de son idole Michael Jordan, après 17 campagnes sous le maillot texan. Quelques jours après la blessure de Murray, forfait pour plusieurs mois donc, c’est le meneur sophomore Derrick White qui a rejoint l’infirmerie à cause d’une déchirure au niveau du fascia plantaire. Verdict, six semaines d’absence. A ça, vous ajoutez aussi les pépins physiques du rookie Lonnie Walker, choisi au premier tour de la dernière Draft et obligé de passer sur le billard suite à une blessure au ménisque. Bonjour la poisse. Du coup, les Spurs se sont retrouvés un peu à poil sur les lignes arrières, en particulier sur le poste de meneur où il ne restait que le papy vétéran Patty Mills. C’est là que Bryn Forbes entre en jeu.

Sept matchs, sept titularisations, presque trente minutes sur le parquet en moyenne, et des statistiques de 13,4 points à 46,7 % au tir dont 41,7 % from downtown, et 81,8 % aux lancers francs. C’est propre. Actuellement dans sa troisième saison NBA, Forbes sort ses meilleurs chiffres en carrière dans presque toutes les catégories. Etant donné qu’il joue beaucoup plus que lors de ses deux premières années, cette explosion numérique est logique (il ne tournait qu’à 6,9 points de moyenne en 19 minutes l’an dernier) mais elle est surtout le signe d’un joueur qui a véritablement franchi un palier et qui profite de la belle opportunité offerte par coach Pop. Comme le montrent les stats, le gros point fort de Bryn Forbes est son shoot extérieur. On parle d’un sniper qui a déjà planté quinze tirs du parking depuis le début de saison et qui n’hésite pas à tenter sa chance quand l’occasion se présente. Il n’a pas peur de prendre ses responsabilités, il a confiance dans son shoot, et ça paye ! Cette menace extérieure et cette capacité à écarter le jeu sont très importantes pour les Spurs, qui ne possèdent pas énormément de spécialistes du tir à trois points dans leur effectif. Que ce soit en sortie d’écran, en catch and shoot ou même en transition, Forbes a montré qu’il pouvait faire mal. On pense notamment à cette rencontre du tout début de saison face aux Blazers dans laquelle il a marqué cinq trois points, ou encore au premier match contre les Lakers au Staples Center avec quatre paniers inscrits derrière l’arc. Ce qui est également intéressant à souligner, c’est qu’il utilise parfois cette menace pour être agressif et attaquer le panier. A plusieurs reprises, on a vu Forbes profiter du close-out d’un défenseur pour pénétrer et finir avec un floater ou un lay-up. Il va falloir qu’il continue dans cette voie pour devenir encore plus dangereux.

A travers son profil de shooteur et de off-ball guard, Bryn Forbes est plutôt complémentaire avec la star DeMar DeRozan, son coéquipier du backcourt. Depuis le début de saison, DMDR est la plaque tournante de l’attaque texane. C’est le principal playmaker et le meilleur scoreur de l’équipe. Autrement dit, l’ancien Dino a beaucoup la gonfle entre ses mains. Ce côté ball dominant colle bien avec le style de jeu de Forbes, qui n’est pas vraiment un créateur à ce stade de sa carrière. Bryn n’est pas un mec qui va faire la différence en un-contre-un ou ouvrir plein d’opportunités pour ses potes grâce à des qualités de meneur gestionnaire. En tout cas pas pour l’instant. Match après match, il apprend un peu plus les subtilités du poste un mais la patience est de mise. De l’autre côté du terrain, Bryn Forbes montre également des limites. Il joue avec beaucoup d’énergie, là n’est pas le souci. Sauf qu’avec ses 190 centimètres et ses 86 kilos, on ne peut pas dire qu’il possède vraiment les qualités physiques adéquates pour avoir un impact important en défense. Il est souvent ciblé par l’attaque adverse, consciente du match-up favorable qu’il représente. De plus, il montre parfois une certaine naïveté, notamment quand il s’agit de contourner les écrans. Cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas progresser dans ce secteur, mais il a sa part de responsabilité dans les galères défensives des Spurs sur ce début de saison. On le sait, San Antonio a perdu un certain nombre de ses chiens de garde sur les postes extérieurs durant l’intersaison. Kawhi Leonard et Danny Green sont partis au pays de l’érable et Dejounte Murray est actuellement à l’infirmerie. Forcément, c’est difficile à compenser, mais avec Forbes et DeRozan, on ne peut pas dire qu’ils ont été remplacés.

Si son côté playmaker et sa défense représentent donc des points faibles dans son jeu, Bryn Forbes montre depuis le début de saison qu’il est capable d’apporter sa contribution dans cette équipe des Spurs new-look. A lui désormais de confirmer sur la durée.