Les Bucks remportent le duel au sommet de l’Est : match au rabais peut-être, mais l’invincibilité des Bucks ne l’est pas

Le 30 oct. 2018 à 04:57 par Giovanni Marriette

Bucks

On ne va pas se mentir, ce choc des leaders de l’Est avait perdu une bonne partie de son cachet dans la soirée, quand l’annonce de l’absence de Giannis Antetokounmpo avait embrayé sur celle de Kawhi Leonard. Un peu comme si Leo Messi et Cristiano Ronaldo décidaient de regarder un Barça-Juve ensemble, laissant Ousmane Dembele et Miralem Pjanic se disputer le main event. Mais vous savez quoi ? On reste de sacrés drogués, alors ce match on se l’est regardé quand même.

Et mercé la NBA, nous qui nous faisions une joie de départager les deux meilleures franchises de ce début de saison, et accessoirement leurs deux meilleurs joueurs. Pas de Kawhi ni de Giannis donc, le Grec récupérant après un coup reçu sur sa tête d’androïde alors que Kawhi Leonard a apparemment 42 ans puisqu’il ne peut pas jouer deux jours de suite. Mais parler uniquement des deux postes 3 les plus en vogue à l’Est serait faire injure au reste des rosters de Nick Nurse et Mike Budenholzer, alors oublions un peu les absents et parlons plutôt des présents. Car il y avait du beau monde cette nuit sur le parquet du Fiserv Forum. Et parmi tout ce beau monde ? Et bien ce sont les Bucks qui ont tiré leur épingle du jeu, et particulièrement ceux qui ont pu profiter des minutes et de l’espace laissé vacant par le Greek Freak. En premier lieu Ersan Ilyasova, puisque l’homme le plus postérisé de la Ligue s’est mis cette nuit au diapason de son équipe. Tranchant d’entrée et auteur au final d’une copie très propre (19 points et 10 rebonds), Hersanne Il Y A Sauva a montré que les coiffeurs de Coach Bud avaient également leur mot à dire. Car au delà de la performance, en deçà de ses standards d’ailleurs, de Khris Middleton, c’est la profondeur du roster qui a fait la différence aujourd’hui, ou en tout cas l’envie diamétralement opposée des supporting cast. Malcolm Brogdon de retour dans le starting five ? Solide. Thon Maker en sortie de banc ? Solide ? Tony Snell ? Toujours aussi utile des deux côtés du terrain. Rajoutez à cela les deux belles surprises Connaughton et DiVincenzo, et voilà que vous obtenez un groupe à la base solide, mais qui devient très chiant à jouer quand t’as le magicien d’Oz à la baguette.

Un magicien, Nick Nurse aka Nicolas L’infirmière ne l’est pas encore, et on a vu cette nuit que le côté motivateur recherché chez un coach n’était pas encore développé chez le boss des Raptors. Sans Kawhi ni O.G. Anunobae, les Dinos s’en remettaient pour débuter à Pascal Siakam et Norman Powell, et si les deux intérieurs starters sont à créditer d’un match plutôt correct (30 points pour un Ibaka transfiguré depuis le début de saison, 22 points, 8 rebonds et 4 steals pour l’idole du Pascalou Gang), les fusils des snipers canadiens étaient grippés. 0/9 pour un Kyle Lowry distributeur mais en panne d’adresse, 1/7 pour C.J. Miles et un affreux… 9/44 du parking au global, un manque d’adresse à mettre en lien, selon nos études de psycho, avec un manque d’envie flagrant malgré la carotte d’une première place et d’un bilan de 7-0. Pas de rythme à partir du second quart, un body language du mois de mars et forcément un écart qui se creuse en deuxième mi-temps pour laisser les Bucks s’envoler vers un bilan immaculé. Les plus futés diront que le match le plus important aura lieu ce soir face aux Sixers, mais si tu commences à choisir tes matchs avant Halloween, t’as intérêt à assurer derrière.

Résultat des courses, un petit 124-109 qui ne reflète pas le film du match car c’est véritablement une petite branlée que les Bucks auront infligé à leurs hôtes, punition logique quand ton adversaire joue avec le frein à main. On l’a dit les Raptors auront un nouveau gros test dès ce soir face à Joel et Benny, mais ce sont bel et bien les Cervidés les plus athlétiques des Stazounis qui caracolent aujourd’hui en tête de leur conférence, en demeurant au passage la dernière franchise invaincue de la Ligue, avant d’aller défier… Boston jeudi soir. Mais attention cette fois-ci, car si les Celtics laissent leur franchise player au repos, il en restera quand même deux ou trois autres sur le parquet.

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