Enes Kanter ou Mitchell Robinson en pivot titulaire des Knicks ? La question peut être posée

Le 28 oct. 2018 à 12:18 par Bastien Fontanieu

Enes Kanter
Source image : NBA League Pass

Testé face aux Warriors, un nouveau cinq majeur a séduit pas mal de monde côté Knicks, avec Mitchell Robinson en titulaire et Enes Kanter en sortie de banc : un essai d’un soir, ou une tendance à poursuivre ?

S’il y en a bien un qui n’était pas content de la dernière décision prise par son coach, c’est Kanter. Titulaire la plupart du temps à New York et pensant se mettre bien sous les arceaux de Gotham cette saison, l’intérieur fan de chaises en plastoc se gavait de quelques double-doubles bien gras dès l’ouverture de la saison. Il n’était donc pas question de voir Enes rejoindre le banc, dans un rôle qu’il a tenu au Thunder et dans lequel il a pourtant cartonné. Sauf que pour la visite des Warriors ce vendredi, David Fizdale a tenu à changer sa rotation pour essayer quelque chose de plus adapté face aux champions en titre : Mitchell Robinson dans le cinq, de quoi tenir défensivement contre Golden State, un pari culotté mais qui a en partie payé. Certes, en face, Golden State avait l’air de traîner les pieds plus qu’autre chose, et il est difficile de se poser sur une seule rencontre pour tenter d’affirmer quoi que ce soit de concret. Mais pour ce qui est de proposer des Knicks plus équilibrés, avec une défense un peu plus tenace et un apport un peu plus sérieux en sortie de banc, la modification effectuée par Fizdale a été suffisamment séduisante pour l’envisager sur la durée.

Car là est bien la difficulté face à laquelle Kanter ne peut (ou ne semble vouloir) rien faire. Enes est une quiche en défense, un plot, un cousin éloigné du lampadaire, un hommage aux plus grands toréadors de l’histoire. Sa passion au rebond et sa capacité à scorer de différentes façons sont des éléments précieux pour les Knicks, mais si le basket ne se jouait que d’un côté du terrain, Melo serait au niveau de LeBron. Et si cette dernière pique est totalement gratuite, les possibilités de marquer quand on est défendu par Kanter le sont tout autant. D’où l’intégration intéressante du rookie Robinson, qui est extrêmement frustre en attaque mais propose un travail défensif intrigant pour son jeune âge. Et si le +/- est un indicateur parfois bien trompeur concernant un paquet de joueurs, celui de Mitchell et celui d’Enes sont de potentiels révélateurs de ce qu’ils peuvent apporter à leur groupe. Ajouté en éboueur aux côtés de scoreurs comme Tim Hardaway Jr ou Trey Burke, Robinson peut apporter une dureté avec Noah Vonleh, ce qui crée un minimum de crédibilité intérieure. Et ce n’est pas pour dire que Kanter apporte absolument aucune crédibilité, son jeu offensif est inégalé chez les intérieurs new-yorkais, c’est simplement pour dire qu’une fois l’attaque des Knicks terminée, tout Gotham transpire en voyant le banc de chaque adversaire crier qu’il faut attaquer Enes par tous les moyens (coucou DeMarcus). Et dans une saison qui semble destinée à développer les jeunes, surtout quand on sait que le Turc sera agent-libre l’été prochain, la question en tête de papier peut être aujourd’hui posée.

Testé face aux Warriors dans le cinq majeur des Knicks, Mitchell Robinson a suffisamment de potentiel et de rigueur défensive pour tenter de garder sa place chez les titulaires. Est-ce que ça fera chier Enes Kanter ? Certainement. Est-ce que cela réduira l’apport offensif global ? Oui, également. Mais dans le paysage global new-yorkais et dans l’optique du développement des jeunes, la réponse semble toute trouvée.


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