Le Thunder nouveau cancre de la NBA du parking : il va vite falloir bosser ses créneaux à Oklahoma City

Le 24 oct. 2018 à 20:15 par Benoît Carlier

Parking
Source image : Alden Jewell via Flickr (creative commons)

Êtes-vous capables de citer les quatre dernières équipes à ne pas avoir remporté le moindre match cette saison ? Si vous avez lu le titre de cet article vous vous doutez que le Thunder fait partie de cette liste. L’une des raisons principales de ce faux-départ pourrait d’ailleurs être résumée en un mot : parking.

Terme incontournable dans le vocabulaire du bon trashtalker, le parking désigne la surface du parquet se trouvant au-delà de la ligne à trois points située à 7 mètres 23 du cercle. Depuis quelques années, cette zone est de plus en plus utilisée en NBA et de nouveaux records tombent chaque saison. Rookie avec le plus de tirs primés sur une campagne, équipes les plus adroites du centre-ville sur un match ou une saison complète, etc. Plus qu’un phénomène de mode, toutes les franchises s’y sont mises malgré les avertissements de visionnaires tels que Phil Jackson ou Mark Jackson entre autres. Ainsi, les Warriors mettaient plus de 11 triples par rencontre la saison dernière et ce chiffre montait même à 15,3 unités par match pour les Rockets qui ont terminé la régulière avec le tout meilleur bilan de la Ligue. A l’instar de tous les coachs, Billy Donovan s’y est mis aussi, sauf que c’est tout de suite moins efficace quand le ballon rebondit hors du cercle. Les chiffres sont terribles et expliquent en partie la mauvaise semaine du Thunder qui pointe actuellement à la dernière position à l’Ouest avec un bilan de trois défaites pour aucune victoire. Une France – Brésil inversée qui met OKC dans une position délicate alors que la saison a repris depuis huit jours. Avec 36,3 tentatives par match, les coéquipiers de Paul George sont pourtant dans la moyenne de la Ligue en termes de tirs extérieurs (13ème). Mais pour l’instant ce sont surtout les maçons de la ville qui se régalent, à défaut de satisfaire les fans de la Chesapeake Energy Arena. En effet, seulement 8,7 tirs viennent faire frémir les ficelles (29ème), soit une réussite de 23,9% qui les place bons derniers de la NBA. Pas franchement les standards d’un contender pour le titre…

Plusieurs raisons peuvent expliquer ces débuts ratés. Tout d’abord, l’absence de Russell Westbrook sur les deux premiers matchs. Le Marsupilami avait calculé trop court pour son opération du genou et devait donc regarder ses potes depuis le banc contre Golden State et les Clippers. La présence du MVP 2017 aurait pu apporter des solutions en attaque et surtout créer des espaces en attirant deux joueurs adverses autour du numéro 0. Mais ce n’est pas une excuse complètement valable puisque sa présence contre les Kings ce dimanche n’a pas permis à OKC d’améliorer son adresse à trois points (9/39 dans l’exercice, 1/6 pour BeastBrook). L’option la plus plausible est tout simplement que les protégés de Clay Bennett ne sont pas arrivés prêts à la reprise NBA. Manque de forme, de confiance ou de vécu commun, toujours est-il que les trois premiers matchs n’ont pas rassurés des fans qui les avaient quittés sur une sortie de route bien cheum face au Jazz au premier tour des Playoffs. On peut aussi pointer du doigt un effectif bourré de types connus pour être des shooteurs à gros volume (Westbrook, PG, Schröder) à l’inverse d’un Kyle Korver qui attend sagement dans le corner pour diversifier les systèmes une fois toutes les dix possessions. Pourtant, Billy Donovan a quelques solutions sur son banc. On pense par exemple à Timothé Luwawu-Cabarrot, fraîchement arrivé de Philadelphie mais qui ne joue pas malgré l’absence d’Andre Roberson. Sans faire dans le chauvinisme, le Frenchy est un bon petit 3&D et c’est peut-être le moment pour le lancer sous ses nouvelles couleurs. Le coach va de toute façon être forcé d’innover un petit peu pour inverser la tendance tandis qu’Alex Abrines est incertain pour la rencontre de demain contre les Celtics. Enfin, ces résultats confirment un déséquilibre entre le backcourt et le frontcourt de l’équipe car hormis Steven Adams le combattant, Nerlens Noel en mission rédemption et Patrick Patterson, le Thunder ne vit que par le tir et ça peut vite devenir cracra quand ça ne rentre pas. La solution consisterait donc à prendre sa petite tablette et commencer à dessiner des croix et des flèches pour donner de nouvelles indications permettant à ses joueurs de libérer des espaces et d’obtenir des tirs plus ouverts.

Déjà ciblé par une partie de la fanbase du Thunder, la pression va commencer à peser lourd sur les épaules de Billy Donovan qui n’a toujours pas convaincu unanimement depuis son arrivée en provenance des parquets de la NCAA. Sam Presti a encore filé des gros chèques cet été et il ne tolérera pas des résultats comme cela très longtemps. Au technicien de trouver les systèmes et les joueurs pour faire remonter son adresse en flèche et retrouver le haut de la Conférence Ouest. Le temps presse déjà.