Preview du Jazz 2018-19 : après la surprise vient le plus dur, l’heure de la confirmation

Le 10 oct. 2018 à 11:00 par Bastien Fontanieu

Jazz
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S’il y a bien une équipe qui a séduit un paquet d’observateurs la saison passée, c’est le Jazz de Salt Lake City. Avec un effectif jeune et canon, des résultats renversants et un jeu spectaculaire, la Team Utah repart à l’attaque avec un groupe quasiment inchangé : l’heure de valider la surprise de l’an dernier.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Grayson Allen, Naz Mitrou-Long, Jairus Lyles.
  • Ils ont prolongé : Raul Neto, Derrick Favors, Dante Exum.
  • Ils sont partis : Jonas Jerebko, David Stockton

Sauf cuvée exceptionnelle, du genre il y a deux ans quand Joe Johnson et Boris Diaw étaient arrivés, l’été du Jazz est généralement calme niveau recrutement. Certes, le départ de Gordon Hayward avait foutu un coup de pression à Quin Snyder et sa bande, mais sans plus. Et cet été, le management du Jazz n’a pas cherché à faire n’importe quoi. On a une équipe, stable, cohérente, qui a besoin de temps pour se développer et qui doit donc être conservée. Ainsi, Neto, Favors et Exum ont tous été prolongés, afin de respecter cette ligne directrice. Tu perds certes Jonas Jerebko qui se demande déjà où va-t-il pouvoir placer sa future bague de champion avec les Warriors, mais tu récupères Grayson Allen à la Draft. Et surtout, tu pries pour que les dieux de la santé laissent le Jazz tranquille cette saison. Avantage énorme pour Coach Snyder, qui connaîtra parfaitement son squad dès le premier soir de la reprise. Un détail inestimable.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : Ricky Rubio, Dante Exum, Raul Neto
  • Arrières : Donovan Mitchell, Alec Burks, Grayson Allen
  • Ailiers : Joe Ingles, Royce O’Neale, Jae Crowder, Thabo Sefolosha
  • Ailiers-forts : Derrick Favors, Georges Niang
  • Pivots : Rudy Gobert, Ekpe Udoh, Tony Bradley

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

On prend les mêmes, et on recommence ! Le cinq majeur ne sera pas modifié d’un millimètre, quand on voit son efficacité et sa polyvalence on peut vite le comprendre. La paire Rubio – Mitchell pour galoper, Rudy et Favors pour jouer des coudes, un Ingles bonus pour soûler en défense et planter ses tirs, c’est costaud. Derrière le quintet, possibilité de jouer petit et écarter le terrain avec le duo Sefolosha – Crowder en forwards, il manque clairement un vrai arrière fiable derrière Donovan pour dormir tranquille chaque soir mais la prolongation d’Exum rentre dans ce sens. On surveillera les progressions des petiots comme Bradley, Niang, O’Neale ou Allen, car ils seront vite responsabilisés dans le centre de formation avancée à Utah.

Question de la saison : comment atteindre le level supérieur ?

Surprendre, c’est bien, mais progresser, c’est mieux. On l’a vu il y a quelques années avec une équipe comme Portland, qui était la darling de la NBA parce qu’elle avait éliminé les Clippers avant de tenir un minimum tête aux Warriors. Depuis ? La franchise de l’Oregon n’a pas su passer de cap et la voilà à un carrefour de son histoire. Utah ne peut se permettre la même erreur, pas avec autant de talent dans son effectif, qu’il faudra prolonger sur place. Quin Snyder va donc devoir compter sur l’évolution de Gobert et Mitchell pour commencer, sans oublier l’avènement de Rubio. Si ce trio monte d’un cran, le Jazz va devenir insupportable et proche de l’élite ultime. Mais c’est surtout derrière qu’il faudra se bouger. Qui de Dante Exum, Royce O’Neal, Raul Neto ou une surprise venue d’ailleurs deviendra le nouveau maillon de la chaîne ? Impossible que cette équipe, aussi sympathique et sérieuse sur les parquets, puisse menacer les suprématies de l’Ouest en gardant son identité ultra-collective. Il faut de nouveaux mâles alpha, des pépites qui atteignent le niveau supérieur et propulsent le Jazz sur le sommet de la NBA. Un mode de formation à regarder de très près.

Candidat sérieux au transfert : Alec Burks

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Il était déjà dans les rumeurs depuis quelques temps, il va clairement voir son dossier traîner sur pas mal de bureaux cette année. En dernière saison garantie sur son contrat, Burks va devenir agent-libre et le Jazz n’a pas prévu de le laisser partir contre peanuts. On avait déjà vu la stratégie locale en étant témoins du transfert de Rodney Hood à quelques mois de sa prolongation, difficile de croire que Utah va dire au revoir à Alec en lui faisant simplement la bise. Il sera utile dans le backcourt du Jazz, mais il risque de demander trop cher cet été et ça, le management en est parfaitement conscient.

Candidat sérieux pour la surprise : Dante Exum

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Seulement 14 matchs la saison dernière, impossible de pouvoir juger Dante le rois des enfers. Et pourtant, cela n’a pas empêché le Jazz de le verrouiller sur place, avec une prolongation contractuelle qui devrait donner confiance au slasher. Lors des derniers Playoffs, on l’avait vu prendre encore plus de responsabilités, et il est parfait dans le moule moderne des joueurs capable de switcher sur différents postes. Mais surtout ? Utah a besoin d’un vrai gros sixième homme, un mec qui sorte du banc et assure sur les lignes arrières derrière Rubio et Mitchell. Ce joueur doit être Exum, qui n’a plus la pression de la thune, est enfin sur ses deux jambes et doit impérativement montrer pourquoi il fallait le sélectionner aussi haut lors de sa Draft. C’est maintenant ou jamais.

Meilleur et pire scénario possible

  • Non seulement Utah peut compter sur tous ses joueurs pendant la régulière, mais en plus le centre de formation donne naissance à quelques merveilles. Enfin la saison pleine de Dante Exum, enfin l’enthousiasme de Jae Crowder, enfin les minutes précieuses de Tony Bradley. Injouables à domicile, les hommes de Quin Snyder montrent que leur basket est beaucoup trop collectif et imprévisible pour être parfaitement scouté. Résultat, même si ça cafouille face aux grosses écuries, le Jazz termine la saison sur le podium de l’Ouest et continue bien sa progression. Un premier tour réussi en Playoffs, une demi-finale encore une fois perdue face aux Rockets, sauf que cette fois la série va en 7 matchs. L’avenir n’a jamais été aussi brillant à Salt Lake City, c’est le moment parfait pour annoncer un retour dans le dernier carré des Playoffs la saison suivante. Oh, bonus, on est double-Défenseur de l’année à Saint Quentin. C’est cadeau.
  • C’était prévisible. Une fois surprenant, une fois mieux attendus, les soldats du lac salé sont clairement moins spectaculaires que l’an dernier. Et la santé n’aide toujours pas cette équipe, qui cette fois doit jouer la moitié de la saison sans Donovan Mitchell. Comment faire pour survivre ? Rubio et Gobert assurent, mais le Jazz retrouve le milieu de tableau et ne trouve pas d’élément suffisamment excitant dans le roster pour parier sur l’avenir. La révélation rookie de l’an dernier a beau aimer Utah, les appels de phares réalisés par les gros marchés commencent à le séduire. Et sans le savoir, Mitchell va doucement mais sûrement se retrouver dans une situation à la Gordon Hayward. Huitièmes de l’Ouest, été moyen, next.

Pronostic de la rédaction : 52 victoires – 30 défaites

Il y a trop de fondations et de valeurs dans cette équipe du Jazz pour ne pas la voir cartonner en saison régulière. Le scoring est géré, la défense aussi, le coaching est succulent, trois ingrédients qui assurent de beaux résultats. Attention cependant, c’est en Playoffs qu’on voudra voir du neuf, sous peine de tomber dans la case Portland des équipes séduisantes mais incapables de passer un cap.