Ce jour où Brandon Jennings a fait trembler un record de Wilt Chamberlain : 55 points en tant que rookie, de-la-fo-lie

Le 23 sept. 2018 à 09:30 par Nicolas Meichel

Brandon Jennings
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Habituellement, quand on est rookie en NBA, on a besoin de temps pour prendre ses marques. Les débuts sont souvent difficiles car il faut s’adapter au plus haut niveau. Mais certains parviennent à foutre le bordel dès qu’ils débarquent dans la plus grande ligue du monde. Brandon Jennings fait partie de cette catégorie, lui qui a réalisé une performance légendaire le 14 novembre 2009.

Lorsque l’on jette un œil au livre des records NBA, le nom de Wilt Chamberlain prend beaucoup de place. Que ce soit au niveau du scoring, des rebonds ou des minutes jouées, The Stilt représente souvent la référence ultime et la plupart de ses exploits semblent tout simplement intouchables aujourd’hui. Dans la NBA moderne, quand le blaze d’un joueur se retrouve associé à celui du légendaire pivot, cela signifie généralement que l’on vient d’assister à une prouesse assez folle. Et on a connu ça le 14 novembre 2009. Ce jour-là, Brandon Jennings a failli effacer des tablettes le grand Wilt sur le plus grand nombre de points inscrits par un rookie. En 1960, alors qu’il jouait sous le maillot des Philadelphia Warriors, Chamberlain en a claqué 58 à deux reprises, d’abord face aux Detroit Pistons puis contre les New York Knicks. Un demi-siècle plus tard, du côté du Wisconsin, Jennings s’est donc dangereusement rapproché de ce total lors d’une rencontre entre les Milwaukee Bucks et les Golden State Warriors, dans laquelle il a planté pas moins de… 55 pions ! Oui, cinquante-cinq, alors que ça ne faisait que deux semaines qu’il était en NBA. Atteindre la barre des 50 points au plus haut niveau est déjà un immense exploit. Le faire en tant que rookie, avec seulement six matchs professionnels au compteur, c’est encore plus phénoménal. 

Pourtant, rien ne laissait présager un telle explosion. En effet, lors du premier quart-temps, Brandon Jennings est inexistant. Cinq minutes de jeu, trois shoots, trois briques, et un zéro pointé dans la colonne des points marqués. Mais dès le début du second quart, le meneur des Daims met la machine en route avec un lay-up main gauche. Agressif, il trouve son rythme et marque douze points dans la période. Bref, ça va mieux pour lui, sauf que le meilleur est à venir. Au retour des vestiaires, on assiste à une véritable mixtape made by Brandon. Shoots mi-distance après écran, tirs du parking en catch & shoot, bombes en transition, lay-ups main gauche, lay-up main droite avec la faute, floater… Jennings se croit sur les playgrounds de Compton et montre toute sa panoplie offensive aux Warriors, qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. C’est simple, le troisième quart-temps ressemble à une partie de NBA Jam On Fire. Au total, il inscrit 29 points en douze minutes, permettant ainsi aux Bucks de prendre les devants 92-83 alors qu’ils étaient à la bourre à la pause avec huit unités de retard. Dans le dernier quart, Brandon Jennings continue son festival en inscrivant notamment plusieurs paniers décisifs en fin de match. Parmi eux, il y a deux tirs primés ravageurs ainsi qu’un shoot avec la planche qui brise le moral de Golden State. Et comme si ça ne suffisait pas, il tue la rencontre sur la ligne des lancers-francs, comme un vieux briscard. Milwaukee s’impose finalement 129-125 avec un Jennings à 55 points, cinq rebonds et cinq caviars, le tout à 21/34 au tir dont 7/8 à trois points ! C’est juste énorme, surtout lorsque l’on prend en compte le fait qu’il a réalisé tout cela en trois quart-temps.

“C’était l’une de ces soirées où il était impossible pour moi de rater. Et c’était contre une équipe qui a fait l’impasse sur moi à la Draft, donc c’était pas mal.”

Brandon Jennings à propos de son match.

Évidemment, cette perf’ a fait beaucoup de bruit à l’époque. Quand un débutant propose ce genre d’exploit tôt dans une saison, les fans s’enflamment et ont tendance à tirer des conclusions hâtives. Quand vous devenez le plus jeune joueur à inscrire plus de 50 points dans toute l’histoire de la NBA, vous attirez forcément les comparaisons avec les plus grands. De plus, il ne faut pas oublier que ce carton offensif n’était pas qu’un coup d’un soir puisque Brandon Jennings avait réalisé plusieurs belles prestations lors de son premier mois chez les pros. Entre le 30 octobre et 20 novembre 2009, le rookie de Milwaukee a quand même tourné à 25,2 points, 4,4 rebonds et 5,5 passes décisives par match, à 47,9 % au shoot et 49,1 % du parking. C’est ce qu’on appelle réaliser une entrée tonitruante. Avec sa petite taille et sa capacité à maltraiter les défenses adverses, Jennings a très vite été comparé à une superstar comme Allen Iverson, qui avait également fait de gros dégâts dès son arrivée dans la grande ligue. Malheureusement pour Brandon, il n’a jamais réussi à confirmer ses excellents débuts et a finalement connu une carrière décevante, caractérisée par une irrégularité chronique mais aussi des blessures comme cette terrible rupture du tendon d’Achille en janvier 2015.

Coupé par les Bucks cet été, Brandon Jennings a quitté le paysage du basket US en signant un contrat d’un an avec le Zénith Saint-Pétersbourg le mois dernier. Qu’on le veuille ou non, il y a de grandes chances que sa carrière NBA soit terminée mais ce qui est sûr, c’est que l’on n’oubliera jamais cette performance épique du 14 novembre 2009.


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