Preview des Nets 2018-19 : petit à petit, Sean Marks et Brooklyn font leur nid

Le 20 sept. 2018 à 10:03 par Alexandre Martin

Sean Marks Brooklyn Nets
Source : YouTube - YESNetwork

Après une saison 2017-18 terminée avec 28 victoires et donc très loin des Playoffs, les Nets ont continué de travailler sur leur effectif durant tout l’été. Que ce soit à la Draft, à la Free Agency ou via des trades, Sean Marks est resté fidèle à son idée de construction d’une grosse équipe à Brooklyn en recrutant malin pour essayer d’être le plus compétitif possible, sans jamais altérer sa flexibilité financière en prévision de l’été 2019.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Ed Davis, Kenneth Faried, Shabazz Napier, Dzanan Musa, Rodions Kurucs, Treveon Graham et Dwight Howard (passage éclair).
  • Ils ont prolongé : Joe Harris
  • Ils sont partis : Darrell Arthur, Dante Cunningham, Jeremy Lin, Nik Staukas, Isaiah Whitehead et Dwight Howard.

Encore un été avec pas mal de mouvements du côté des Nets. Mais rien de très significatif non plus, rien de fou, pas d’immense perte ni d’immense recrue, que du malin, du jeune et du calcul financier pour Sean Marks et son équipe. Côté départs, le plus notable est celui de Jeremy Lin. Kenny Atkinson comptait beaucoup sur lui afin d’apporter du scoring et de la création la saison dernière mais J-Lin s’est blessé dès le début de l’exercice et n’a pas joué du tout… Côté arrivées, Ed Davis et Faried seront intéressants pour entourer (ou seconder) Jarrett Allen dans la raquette. On verra ce que les rookies venus de l’Est pourront donner (s’ils sont utilisés par Atkinson). La prolongation de Joe Harris, pour 16 millions sur deux ans, n’est pas si anodine. La franchise montre ainsi qu’elle sait récompenser ses jeunes quand le moment est venu.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : D’Angelo Russell, Spencer Dinwiddie, Shabazz Napier
  • Arrières : Joe Harris, Caris LeVert, Treveon Graham
  • Ailiers : DeMarre Carroll, Allen Crabbe, Jared Dudley (peut aussi jouer 4, 5 ou 6), Dzanan Musa, Rodions Kurucs
  • Ailiers-forts : Rondae Hollis-Jefferson, Kenneth Faried,
  • Pivots : Jarrett Allen, Ed Davis

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Si D’Angelo Russell et Jarrett Allen sont des titulaires à coup sûr, Kenny Atkinson va avoir des choix à faire quant à ses starters et à la répartition des minutes sur les postes 2, 3 et 4. Harris, Carroll et Hollis-Jefferson peuvent composer une belle triplette, complémentaire avec les qualités de tirs d’Harris, la polyvalence de Carroll et l’abattage de l’ami Rondae. Mais est-ce vraiment mieux qu’un trio LeVert, Crabbe, Faried par exemple ? Pas si sûr. Et sans parler de tous les autres mix possibles et du fait que Spencer Dinwiddie ou Ed Davis seront prêts à bondir du banc pour suppléer Russell et Allen. Pour le coup c’est intéressant et cela montre que sans avoir de si gros talents dans son roster, coach Kenny dispose d’une vraie profondeur de banc qu’il saura exploiter tout au long de l’année pour que ses Nets soient compétitifs chaque soir.

Question de la saison : comment grandir ?

C’est bien là toute la problématique de ces Nets. Depuis deux ans, Sean Marks a passé son temps à bricoler pour récupérer des jeunes avec un minimum de potentiel et/ou des tours de Draft. Quitte à accepter de prendre de très gros salaires ou des joueurs surpayés. Son plan prend forme aujourd’hui avec un horizon bien dégagé financièrement à juillet 2019 et la possibilité de proposer deux contrats max à de très gros joueurs comme Kyrie Irving, Jimmy Butler ou Kawhi Leonard, par exemple. Et c’est comme cela que Brooklyn pourra grandir. Sauf que pour faire venir des joueurs d’un tel calibre, il ne suffit pas de pouvoir les payer. Il faut aussi leur donner envie de venir, de venir se donner. Et c’est l’enjeu de cette saison : montrer qu’il y a déjà une base prometteuse chez les Nets, que l’équipe est bien gérée et qu’elle a des grandes ambitions. Pour cela, il va falloir gagner des matchs en quantité raisonnable et proposer un style de jeu combatif. Un programme que Kenny Atkinson et ses hommes ont bien l’intention de respecter à la lettre.

Candidat sérieux au transfert : les vétérans en fin de contrat

DeMarre Carroll, Kenneth Faried et Jared Dudley sont tous dans la dernière de leurs contrats et gagnent chacun au moins 10 millions de dollars pour la saison à venir. Le côté expirant de ces contrats pourrait intéresser certains General Managers, avides de faire de la place dans leur masse salariale. Et s’ils sont capables de proposer à Sean Marks du jeune, du talent ou un tour de Draft en échange, ils pourraient donner envie au boss des Nets de monter un trade sans qu’il n’y perde trop de flexibilité sur le plan financier.

Candidat sérieux pour la surprise : Caris LeVert

Caris LeVert

Mine de rien, en 26 minutes et quasiment toujours depuis le banc, ce bon Caris s’est montré capable de produire. 12 points, plus de 4 passes décisives, presque autant de rebonds et plus d’une interception de moyenne. Ce n’est pas mal du tout et les qualités de l’arrière pourrait lui permettre de gratter encore un peu plus de temps de jeu et donc de faire monter ses stats et d’augmenter son impact. D’autant plus que les Nets ont le temps avec lui. Il est dans son contrat rookie et semble avoir la confiance d’Atkinson. La troisième année de LeVert pourrait être celle de l’envol, enfin disons celle qui le fasse vraiment rentrer dans un rôle de scoreur-créateur prolifique, très difficile à contenir et crucial pour l’équipe. On y croit et on voit bien 17 ou 18 points avec 5 ou 6 passes décisives pour le garçon. En mode, concurrent sérieux au titre de sixième homme de l’année.

Meilleur et pire scénario possible

  • Le groupe a progressé. D’Angelo Russell veut montrer que son talent n’est pas juste une vue de l’esprit et qu’il peut devenir si ce n’est le leader, au moins la deuxième lame régulière d’une équipe très sérieuse. Atkinson lui donne sa chance en début de saison et ne l’enlèvera pas du cinq de départ car le meneur gaucher va envoyer plus de 20 points et plus de 6 passes décisives par soir. Dans son sillage, les Crabbe, Carroll ou Hollis-Jefferson font leur boulot de role-players et les jeunes comme LeVert, Harris et Allen continuent de se développer. Du coup, ça gagne plus que ces dernières saisons (39 wins en tout). Les Nets échouent au bord des Playoffs mais le message est passé : ça ne rigole plus à Brooklyn. Et ce qui pouvait arriver arrivera : deux stars (Kyrie Irving et Kawhi Leonard par exemple) débarquent. Les Nets font peur, Atkinson a de quoi rivaliser avec n’importe quelle équipe et Sean Marks est en route pour le titre de dirigeant de l’année 2020.
  • A trop vouloir prouver, les jeunes comme LeVert et Russell ne font que croquer malgré les consignes d’un coach Atkinson qui fulmine mais ne parvient pas à trouver le bon équilibre dans ses rotations. Spence Dinwiddie ne réussit pas à garder le niveau qui fut le sien la saison dernière et on s’aperçoit vite que les Crabbe, Carroll ou Harris ne sont intéressants et efficaces que lorsqu’ils sont entourés de créateurs inspirés. De plus, le plafond de Rondae Hollis-Jefferson apparaît bien trop bas pendant que Jarrett Allen stagne… Bref, les Nets ne passent pas de cap par rapport à 2017-18. Ils finissent même avec une victoire de moins (27). Ils sont toujours dans les bas-fonds mais pas suffisamment pour espérer un pick dans le top 5 et trop pour espérer attirer du gros joueur. Un an de perdu pour Sean Marks et son staff dans la reconstruction.

Pronostic de la rédaction : 29 victoires – 53 défaites

Soit une victoire de plus que l’an dernier donc. Avec des pronostics allant de 25 à 32 victoires, les membres de la rédaction voient donc assez différemment la future saison des Nets mais toujours pas poussée incroyable en tout cas, pas de Playoffs et un objectif qui se situe à la fin juin 2019 avec la Draft puis en juillet 2019 avec beaucoup d’argent à dépenser sur d’éventuels agents-libres.