Harry Giles devrait enfin faire ses débuts en NBA : focus sur un talent énorme mais des genoux en cristal

Le 17 sept. 2018 à 20:01 par Theo Faria

Harry Giles
Source image : youtube

En cette journée consacrée à Sacramento (profitez-en, c’est pas tous les jours), il est temps de faire un petit focus sur Harry Giles. Pour ceux qui suivent les prospects de lycée et NCAA, ce nom vous est assez familier. Si ce n’est pas le cas, il va falloir le retenir car on tient là un joueur hyper prometteur, malheureusement freiné par des blessures à répétition. Vous cherchiez un jouer League Pass ? On vous en propose un. 

Souvenez-vous le 22 juin 2017, soir de la Draft. Une équipe ressort du lot pour leurs bonnes décisions, les Kings. C’est en effet assez bizarre de dire que Vlade a fait de bons choix, mais sur le papier, on ne pouvait être qu’optimiste. Outre la sélection de De’Aaron Fox en cinquième position, Sacramento se révèle par un trade avec les Blazers : les Kings envoient leur 10ème choix dans l’Oregon, et récupèrent les 15ème et 20ème choix. Certes, le dixième choix deviendra Zach Collins, qui a fait une année rookie plus qu’intéressante, mais ils récupèrent derrière Justin Jackson et Harry Giles. Le premier a réalisé une bonne saison rookie et va être important à l’aile, mais c’est surtout le choix de pick Harry Giles qui intrigue. Petite devinette : quel joueur qui arrivait en NCAA en 2016 était le favori pour être numéro 1 de draft avec Josh Jackson ? Pas Fultz, ni Ball, ni Tatum… mais bien Harry Giles. 2m11, une envergure monstrueuse de 222 cm (KD et Giannis sont à 226 cm), vous l’aurez compris, son physique est son principal atout. Très explosif et agile, il est une arme en pick and roll et en transition. Il n’est pas un grand attaquant, mais avec de bons passeurs autour de lui capables de lire son jeu, bonjour les dégâts. Monsieur highlights en attaque, mais également en défense : il compense son manque de muscle en défense par son énergie et ses grands tentacules. Et pour lui prendre un rebond sous le nez, bon courage.

Mais voilà, son physique est également son principal défaut. Comme beaucoup d’intérieurs, les arceaux souffrent… et les genoux aussi. Son CV est ainsi assez catastrophique : une première saison blanche lors de son année sophomore au lycée pour une blessure au genou gauche, qui va encore l’embêter lors de sa saison senior avec une blessure synonyme de fin de saison. Nouvel environnement, il débarque en NCAA aux côtés de Jayson Tatum à Duke. Deux énormes prospects projetés Top 5 de la Draft 2017, mais seulement l’un des deux confirmera tout son talent. Giles, de son côté, sera encore et toujours gêné par ses genoux, ce qui obligera Coach K à le limiter au niveau des minutes par rencontre. Il tombera donc jusqu’à la vingtième place et débarque en NBA avec un statut de potentiel grand joueur, qui à cause des blessures pourrait être un gros flop. Et ce n’est pas sa première saison qui dissipera les doutes qui l’entourent : il ne participe pas à la Summer League, est annoncé out jusqu’en janvier 2018, puis out toute la saison afin de prévenir une potentielle blessure aux ligaments croisés. Le mec aurait été drafté par les Sixers, rien ne nous aurait surpris tellement cette première expérience en tant que rookie en NBA colle avec ceux choisis par Philly. Au total, la note est très salée : trois opérations aux genoux en quatre ans, les ligaments croisés du genou gauche en 2013, au genou droit en 2015, tout ça pour un jeune de 20 ans. Mais il est peut-être enfin temps de l’apercevoir marcher sur un parquet NBA, surtout après ce que le petit (en âge, hein) a pu montrer en Summer League. Gardez vos discours “Mais c’est que de la Summer League…”, oui, on est au courant. Mais pour un gars dont on entend le nom depuis trois ans, qui connaît mieux la salle d’opération d’un hôpital que sa propre chambre, on est content de le voir enfin jouer au basket. Malgré toutes ces épreuves, Harry Giles est revenu à chaque coup dur et va commencer enfin sa carrière en NBA. Il suffit d’entendre Jayson Tatum parler de son ancien coéquipier pour comprendre la pépite que les Kings pourraient avoir entre leurs mains.

“Harry est le seul joueur qui me faisait dire au lycée : ‘Ouais, il sera peut-être meilleur que moi’. Lors de notre saison senior, il n’a pas joué un seul match, et il était encore le numéro un.”

Des potentiels gâchés par les blessures, on en a vu. Mais on en a également vu surmonter tout ça, et dominer en NBA comme on pouvait l’espérer. Les blessures ne sont pas encore de lointains souvenirs, seule plusieurs saisons complètes pourraient affirmer cela. En attendant, on ne peut lui dire que bravo pour tout le taff accompli, en lui souhaitant le meilleur pour sa carrière NBA.

On est pas loin de ces grands gâchis du basket. Certes, Harry Giles n’a jamais montré quoique ce soit sur un parquet NBA, mais son potentiel est évident. En plus d’une force mentale impressionnante, il ne peut que réussir en dans la grande ligue si ses genoux le laissent tranquille. Les Kings ont potentiellement le steal de la Draft 2017, comme les Nuggets l’ont avec Michael Porter Jr. et la Draft de 2018. A la franchise et au joueur de continuer sur cette bonne lancée…

Source texte : The Bill Simmons Podcast


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