Bilan de l’été des Dallas Mavericks : propreté, peu de risques et Luka Doncic, la note estivale est bonne
Le 08 sept. 2018 à 16:58 par Aymeric Saint-Leger
Après une saison dernière particulièrement mauvaise (24 victoires – 58 défaites), du jamais vu depuis l’arrivée de Dirk Nowitzki dans la franchise, les Mavericks se devaient de bouger sur le marché cet été. Un an de tanking assumé, il fallait rebondir et renforcer le roster de Rick Carlisle. Pour Dallas, pas de reconstruction à long terme à venir, au vu des contrats et des arrivées. Zoom sur les emplettes des Mavs pour le Summer 2018.
Cela fait deux saisons que l’American Airlines Center n’a plus humé le parfum des Playoffs. Une fragrance à laquelle le peuple Texan s’était habitué, puisque de 2001 à 2016, l’événement ne s’était produit qu’à une reprise. Ainsi, il faut rebondir assez rapidement. Cela semble être la volonté de Mark Cuban et du front office des Mavericks, puisque les mouvements réalisés cet été ne laissent pas vraiment penser à une démarche patiente avec l’objectif de retrouver la postseason dans 5-6 ans. Non, c’est all-in pour Dallas, qui va viser le top 8 avec ses nouvelles recrues.
ILS ONT BOUGE
Nerlens Noel, Yogi Ferrell, Doug McDermott, Kyle Collinsworth, Jonathan Motley, Aaron Harrison
QUOI, HARRISON BARNES EST PARTI ? Non non, juste Aaron Harrison qui était venu renforcer l’effectif en fin de saison dernière. Pas de départs d’immense envergue à noter du côté des Mavericks. Dire au revoir à Yogi Ferrell, ce n’est pas simple. Une des plus belles histoires en NBA ces dernières années s’était épanoui dans le Texas, provoquant une vague de Yogimania. Malheureusement, au vu de la concurrence sur le backcourt, il fallait bien qu’au moins un joueur saute. Et c’est pour lui, qui va aller faire une cure de déprime chez les Kings pendant deux ans. S’il sera regretté par les fans dont il était le petit préféré, ce n’est pas forcément le cas de Nerlens Noel. L’homme au cerveau liquide avait refusé une offre de 70 millions de dollars sur quatre ans, parce que oui, pour une star comme lui ce n’est pas assez. Très moyen et peu utile à Rick Carlisle, l’homme qui pensait valoir trois milliards va continuer son chemin de croix à Oklahoma City, où il sera probablement le back-up de Steven Adams, le tout au salaire minimum s’il vous plait. Génie va. Doug McDermott a lui pris la direction de l’Indiana, puisque les Pacers lui offrent un spot intéressant de sniper en sortie de banc, et un joli petit contrat sur lequel Dallas ne souhaitait sans doute pas s’aligner. Exit également Kyle Collinsworth, qui avait montré quelques capacités intéressantes mais qui est victime du nombre de places disponibles dans le roster, et s’est fait waiver. Jonathan Motley a pris la route en direction des Clippers. Chinanu Onuaku fait partie de ces mecs en transit, débarqué de Houston pendant l’été, il est reparti et va essayer de gratter un contrat à Portland.
IL(S) ARRIVE(NT)
DeAndre Jordan, Luka Doncic, Devin Harris, Jalen Brunson, Ryan Broekhoff, Ding Yanyuhang, Ray Spalding, Kostas Antetokounmpo, Daryl Macon, Codi-Miller McIntyre, Jalen Jones
LE VOILA ENFIN ! Après des années de bataille, de tentatives échouées pour un rien, ça y est, DeAndre Jordan est un joueur des Mavericks depuis le début de l’été, pour de vrai. 24 millions, une seule année de contrat, tequila heineken pas l’temps d’niaiser. C’est le gros mouvement de Dallas cet été, qui donne le sourire aux fans, ainsi que le choix de Luka Doncic, échangé avec les Hawks le soir de la Draft. On est impatients de découvrir le jeune Slovène dans la Grande Ligue aux côtés de Dennis Smith Jr., et de vétérans sur le backcourt. C’est justement pour l’encadrer que Devin Harris a été rapatrié pour la troisième fois au bercail. Parti une demi-saison à Denver, il avait le mal du pays, le voilà de retour. L’été est plutôt cosmopolite du côté du Texas, avec l’arrivée de l’arrière-ailier international australien Ryan Broekhoff pour deux ans, et la signature pour un contrat non-garanti du Chinois Ding Yanyuhang (qui pourrait sauter d’ici le début de la saison). Le 33ème pick de la Draft aura servi aux Mavs pour s’attacher les services de l’ancien meneur de Vilanova, Jalen Brunson. Dallas possédait aussi le choix 54, qu’il a transformé en 57 et 60. Cela donne un enfant de la balle, le bien nommé Ray Spalding qui est intégré au roster principal, et le “frère de” de cette Draft édition 2018, Kostas Mitroglou Antetokounmpo, qui bénéficie lui d’un two-way contract, tout comme Daryl Macon, le transfuge d’Arkansas. Les deux derniers sus-nommés, McIntyre et Jones, ont seulement un contrat pour la durée du training camp, et ont très peu de chances de trouver un spot dans l’effectif déjà trop fourni en quantité des Texans.
L’AVIS DU BANQUIER
Au niveau financier, ça se passe plutôt bien pour Dallas. Le GM Donnie Nelson et le coach Rick Carlisle prônent la stabilité de l’effectif, donc des contrats. Un petit pactole a été filé à Dédé Jordan, mais sur seulement un an, ce qui ne remplit pas le salary cap pour les saisons à venir. La plupart des contrats signés cet été sont peu chers, parce qu’ils concernent des joueurs rookies ou vétérans. Ainsi, hormis Luka Doncic qui touchera déjà plus de six millions de dollars l’an prochain, les contrats sont bon marché, au minimum pour Devin Harris, tout comme pour Salah Mejri qui vient de resigner. Ainsi, quand on mate le payroll des Mavericks, le total des salaires qu’ils ont à verser pour 2018-19 s’élève à 106,5 millions de dollars. Le cap se trouvant à 101, et la limite de la luxury tax à 23, ils sont dans une bonne situation. Prudents cet été parce que peu d’augmentation du cap, ils se laissent la possibilité de signer un gros free agent sur le long terme à l’intersaison prochaine, il va y en avoir besoin.
LA NOTE : 7/10
Un bon 7 pour le fils de celui qui a introduit Steve Nash au Hall of Fame hier soir, Donnie Nelson. C’est propre, pas de gros contrats filés à un illustre inconnu, Dédé pas payé trop cher. Des prolongations à moindre coût qui font plaisir. L’immense satisfaction d’avoir une saison de plus de Dirk Nowitzki, avec un crew de jeunes autour (les deux tiers de l’effectif a 26 ans ou moins). La perte de Yogi Ferrell est dommageable, mais pas forcément trop rédhibitoire. Les arrivées de rookies intéressants vont donner une nouvelle dynamique aux Mavericks, qui devraient réussir, grâce à leur été, une saison bien plus correcte que leur dernier exercice. Dallas va être meilleur, c’est pas nous qui le disons, c’est le Wunder Kid. Sehr gut. Bémol par contre, à part leurs rookies et sophomores, les Mavs n’ont AUCUN joueur sous contrat pour 2019-20, à part deux sous player option, Harrison Barnes et Dwight Powell. Pour l’heure, ce qui attend les Texans, c’est la 21ème saison de Nowitzki, des jeunes affamés, des vétérans revanchards… Cela n’ira peut-être pas jusqu’en Playoffs, mais Dallas a au moins réussi son été, sans s’handicaper pour le suivant, qui se devra d’être plus fructueux que celui-ci.