Kawhi Leonard de retour en forme : un oxymore auquel les Spurs ne peuvent pas croire

Le 04 sept. 2018 à 11:48 par Aymeric Saint-Leger

kawhi leonard
Source image : NBA 2K19

Kawhi Leonard n’a pas posé le pied sur un parquet NBA depuis le 13 janvier dernier. C’était encore avec les Spurs, son équipe des débuts. Depuis, bien des chamboulements se sont passés dans la vie de la franchise texane et dans celle du joueur. Ce qui a mené à une séparation ? Un manque d’envie de The Klaw, une blessure soi-disant interminable… Qui semble aller beaucoup mieux seulement quelques mois après la fin de la saison 2017-18. 

Lorsqu’on connaît la machine physique qu’est Kawhi Leonard, il est difficile de croire qu’il ne puisse jouer que neuf matchs dans une saison. Lors de ses six premières années dans la Ligue, il a joué en moyenne 66 rencontres chaque régulière, le tout dans un système Spurs qui privilégie le repos de ses stars avant les Playoffs. Two-way player incroyable, enchaîner les aller-retours à des rythmes effrénés, défendre le meilleur joueur d’en face, et porter son équipe offensivement, c’était devenu le train-train quotidien de The Klaw, surtout sur ses deux saisons All-Star, en 2015-16 et 2016-17. Oui mais voilà, l’ailier n’en reste pas moins légèrement fragile, et est parfois victimes de petites blessures (merci Zaza). Il en a contracté une à la fin de cet exercice marqué par la caresse géorgienne, au niveau du quadriceps. Une légère douleur qui semble pouvoir s’arranger en un été. Sauf que non. Le mal dure plus longtemps (apparemment plus pour lui que pour Tony Parker qui a une blessure similaire). Des mois durant, les fans de San Antonio attendront le retour de leur franchise player, en vain, à cause d’un quadri toujours douloureux, et sans aucun doute d’une fracture mentale entre The Klaw et sa franchise. Après moult spéculations et interrogations, le 18 juillet dernier, la bombe explose. Alors que Kawow semble chaud patate et annonce revenir en bonne forme au mois de juin, il prend la direction de Toronto dans le cadre d’un échange avec DeMar DeRozan. Les chalands se bousculaient au portillon, l’ailier a choisi le Canada. Bizarrement, depuis cela, on sent Kawhi Leonard plus motivé, plus proche que jamais d’un retour, en témoigne le workout auquel il a participé à UCLA avec BronBron et KD et Cedi Osman (cherchez l’intrus). L’organisation de ce dernier, on la doit à Phil Handy, assistant coach des Raptors, qui s’est exprimé dans le podcast de Toronto Talks Sports sur celui-ci et sur l’état de la nouvelle star de Toronto à quelques semaines du training camp.

“Le niveau auquel ils ont travaillé était all-time. Ils ont vraiment été compétitifs. Ils se sont poussés les uns les autres. Ils se sont encouragés. […] [Sur Kawhi] Il va bien. Il est en grande forme. Son corps a l’air d’aller bien. Il se sent bien, il bouge bien, donc je n’anticipe aucun problème à venir. Il travaille dur, c’est un individu qui est un travailleur acharné. […] [Sur son état d’esprit] C’est un joueur, un gagneur. Les joueurs comme ça veulent juste prendre part à la compétition, être compétitifs. Je pense qu’il a juste hâte de rejouer, de regarder droit devant pour voir ce qui l’attend. Il est prêt à donner son maximum pour l’organisation des Raptors.  J’ai hâte de le voir sur le terrain jouer à haut niveau et faire ce qu’il sait faire. […] Il a passé quelques jours avec certains de ses coéquipiers au gymnase, juste en étant là. Il est complètement engagé. C’est un professionnel. Il viendra tous les jours et fera son travail.”

Plusieurs choses à retenir des paroles du nouvel assistant coach des Raptors, anciennement aux Cavaliers (ce qui explique ses bonnes relations avec LeBron et l’organisation de ce workout cinq étoiles). D’abord, et surtout, Kawhi Leonard a rencontré ses coéquipiers, il vient à la salle. Il s’entraîne vraiment, et paraît à l’aise sur le terrain. L’aspect physique, ça a l’air d’aller bien mieux (coucou les Spurs). Pour ce qui est de la partie mentale, Phil Handy nous laisse à penser qu’il se remet dans le bain, qu’il retrouve l’envie de gagner et de performer, et que ça devrait dérouler pour Kawow qui va avoir un rôle très important dès le début de saison pour les Raptors. Autrement dit, si l’on en croit le technicien de Toronto, tout va bien dans le meilleur des mondes pour le double meilleur défenseur de l’année. Il ne devait même pas être loin de nous balancer que Kawhi a bu des margaritas avec ses collègues après les entraînements, voire même qu’il leur ait souri, ou, tenez-vous bien, qu’il leur ait adressé la parole ! Plus sérieusement, le changement d’environnement a dû faire du bien à The Klaw, qui a pu finir de se retaper et recommencer à bosser dans un contexte plus favorable pour lui. La page Spurs est tournée, et le sera définitivement au début de la phase régulière 2018-19. Pour cela, il faudrait juste que les propos de l’encadrement des Dinos ne soient pas fallacieux. Car à tout moment, si un doute est ressenti sur la santé du taiseux dreadeux, il sera mis au frigo pour ne prendre aucun risque. Surtout s’il s’agit du quadriceps. Les déclarations de training camp, c’est sympa, on a toujours l’impression que Jean-Patrick Dupont a perdu 10 bombes et va être dans la course au MVP pour la saison qui arrive, mais il s’agit souvent de propos exagérés, là pour rassurer les fans, donner confiance aux joueurs et impressionner, si ce n’est apeurer les autres écuries de la Ligue. Donc no disrispect Phil Handy, mais on prendra toute information avec des pincettes, surtout lorsqu’on sait l’année galère que Kawhi Leonard vient de passer en dehors des parquets.

D’après son assistant coach, tout roule pour Kawhi Leonard, au niveau physique, mental, et même sur l’entente avec ses coéquipiers. Trop idyllique ? Peut-être. Souhaitons que le joueur soit vraiment remis et puisse faire l’étalage de son meilleur niveau dès le début du prochain exercice. Les Raptors devraient en avoir grand besoin, s’ils veulent être des prétendants au titre cette année. The Klaw en pleine forme, ce ne sera pas de trop pour atteindre, pour la première fois de l’histoire de Toronto, les Finales NBA.

Source texte : Toronto Talks Sports